Une partie de l'eau détectée à la surface de la Lune provient des vents solaires, confirme une étude américaine menée à l'Université du Tennessee à Knoxville.

Moon
© Nasa
Les astrophysiciens considèrent généralement que l'eau a été apportée dans notre système solaire, y compris sur la Terre, par des astéroïdes ou des comètes provenant de beaucoup plus loin.

Cependant, la science sait aussi que le Soleil émet un flot continu de particules, baptisé vent solaire, qui lui fait perdre 1 million de tonnes par seconde, un rétrécissement infime à son échelle.

Or, ces particules sont en grande majorité des ions d'hydrogène, même si elles comprennent aussi de l'hélium et des traces d'oxygène.

Elles ne peuvent atteindre la surface de la Terre, protégée par son atmosphère et son champ magnétique, mais peuvent atteindre celles de son satellite naturel qui est dépourvu de telles barrières et est en permanence bombardée par le vent solaire. Selon le chercheur Yang Liu et ses collègues, le vent venu du Soleil implante en quelque sorte ses particules dans la poussière recouvrant le sol lunaire, le régolithe.

Les auteurs de cette étude publiée dans la revue Nature Geoscience estiment que ce mécanisme pourrait également avoir contribué à l'apparition de molécules d'eau ailleurs dans notre système solaire.

L'hydrogène semé à la surface de la Lune peut être transformé, selon eux, en une molécule d'eau (H2O) ou une molécule proche, l'hydroxyle (HO), même s'ils ignorent encore précisément comment.

Le saviez-vous ?

La NASA a découvert, il y a trois ans, d'importantes quantités d'eau gelée près du pôle Sud de la Lune.

Les travaux

L'équipe de M. Liu a analysé des échantillons de verres lunaires récoltés par les missions américaines Apollo. Les mesures effectuées montrent qu'une grande partie de ces échantillons contiennent bien de l'hydroxyle et de l'eau, dont les atomes d'hydrogène sont de même nature que ceux du Soleil.

Elles indiquent également au moins deux autres sources d'hydrogène :

- l'une similaire à l'eau contenue dans la plupart des comètes ;
- l'autre liée à des réactions nucléaires produites par des particules.

Si l'origine, la répartition et la date d'apparition de cette eau sur la Lune restent toujours à confirmer, les auteurs de l'étude estiment que d'autres objets de notre système solaire, dépourvus d'atmosphère et directement exposés au vent solaire comme Mercure et l'astéroïde Vesta, peuvent aussi abriter des traces d'hydroxyle.