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Pour chaque vie sauvée, les programmes de dépistage du cancer du sein entraînent un surdiagnostic et un traitement inutile chez trois femmes, selon une étude britannique publiée dans The Lancet.

Michael Marmot et ses collègues ont analysé une douzaine d'études dans lesquelles les femmes étaient suivies pendant au moins 13 ans. Les programmes de dépistage entraînaient une réduction de 20 % de la mortalité chez les femmes qui y participaient comparativement à celles qui ni participaient pas. Transposée au programme britannique qui invite les femmes de 50 à 70 ans à se faire dépister tous les 3 ans, cette réduction correspond à 1 décès par cancer du sein évité pour 180 femmes dépistées.

La proportion de surdiagnostic, calculée à partir de 3 études (une suédoise et deux canadiennes), serait de 19 % des diagnostics dans les dépistages et de 11 % des diagnostics sur le long terme. Ainsi, le dépistage au Royaume-Uni de 10 000 femmes pendant 20 ans, permettrait le diagnostic de 681 cancers, dont 129 surdiagnostics, alors que 43 décès seraient évités (1 décès évité pour 3 cas de surdiagnostic).

Au niveau individuel, pour les femmes de 50-52 ans qui sont invitées pour la première fois à participer au dépistage, le risque d'être victime de surdiagnostic est de 1 % dans les 20 années que dure le programme.

En 2011, des chercheurs estimaient dans le British Medical Journal (BMJ) que des essais cliniques montrent très peu d'impact du dépistage sur la mortalité : 0,53% des femmes non dépistées meurent d'un cancer du sein dans les 10 ans comparativement à 0,46% qui subissent un dépistage.