Alors que la tempête Sandy faisait rage dans le nord-Est des États-Unis, deux agences de l'ONU ont présenté un « atlas de la santé et du climat », un nouvel instrument destiné à montrer sur des cartes géographiques quels sont les risques pour la santé en cas de changement climatique ou de conditions météo extrême (canicules, inondations, cyclones ....).

« Une carte vaut 1 000 mots », a déclaré Margaret Chan, directrice générale de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) lors de la présentation du document d'une cinquantaine de pages conçu en collaboration avec l'OMM (Organisation météorologique mondiale).

« La prévention et la préparation sont au cœur de la santé publique. La gestion du risque est notre pain quotidien. Les informations sur la variabilité et les changements climatiques sont un outil scientifique puissant pour nous aider dans cette tâche, a déclaré le Dr Margaret Chan, Directeur général de l'OMS. Le climat a un impact important sur la vie et la survie des populations. Les services climatologiques peuvent donc avoir des effets profonds sur l'amélioration de la vie, également en faisant progresser la situation sanitaire. »

Canicules et cyclones

Le document qui croise les données météorologiques et les données de santé a été présenté lors d'une session extraordinaire du Congrès météorologique mondial qui se termine aujourd'hui à Genève. Publié dans toutes les langues de l'ONU, il permet, graphiques, dessins, cartes géographiques et cartes météo à l'appui, d'expliciter les liens entre la santé et le climat.

L'augmentation de l'incidence de certaines maladies infectieuses est une des principales conséquences des changements climatiques sur la santé. Dans certains endroits, l'incidence du paludisme, de la dengue, de la méningite ou du choléra, peut varier d'une saison à l'autre et d'une année sur l'autre d'un facteur allant jusqu'à 100. Le renforcement des services climatologiques dans les pays d'endémie peut aider à prévoir l'apparition, l'intensité et la durée des épidémies.

Les canicules extrêmes qui, aujourd'hui surviennent tous les 20 ans, pourraient être plus fréquentes - tous les 2 à 5 ans - d'ici le milieu de ce siècle, avec des conséquences notamment pour les personnes âgées (l'un des groupes de populations les plus vulnérables au stress thermique), dont le nombre va être multiplié quasiment par 4 dans les villes, de 380 millions en 2010 à 1,4 milliard en 2050.

Des études de cas illustrent comment la collaboration entre les services de météorologie, d'urgence et de santé a déjà permis de sauver des vies. Par exemple, le bilan de cyclones d'intensité similaire au Bangladesh est passé d'environ 500 000 morts en 1970 à 140 000 en 1991, puis 3 000 en 2007, en grande partie grâce à la préparation et à l'amélioration des systèmes d'alerte précoce.