Image
Un jeune homme de dix-huit ans, sage et studieux, bien dans sa peau comme on dit, ne passera pas son bac en 2013.

Victime d'un chantage sur Internet, Gauthier s'est pendu dans le jardin de ses parents.

La veille du jour fatidique, il allait bien. Le matin même aussi.
Sa vie a basculé en quelques heures, à mort. Quelques heures passées sur la Toile.
Au Canada, c'est une jeune fille de quinze ans qui s'est donné la mort, pour des raisons similaires.

Les deux adolescents avaient cédé à des sollicitations d'inconnus qui avaient obtenu d'eux des prises de vue compromettantes. Amanda avait montré ses seins, Gauthier... on ne saura pas. J'espère qu'on ne saura pas, et que par-delà sa mort on respectera sa pudeur bafouée.

Ces deux jeunes gens, qu'on aurait pu dire affranchis des contraintes d'une morale dépassée, ont préféré la mort plutôt qu'une vie qui exhiberait leur intimité, leurs désirs, leurs fantasmes, le plus profond de leur être.

Cet été, on a également rapporté le suicide d'un jeune homo menacé de la publication d'une vidéo le montrant faisant l'amour.

Ils ont quoi ces jeunes ?
Ils ont que, malgré le renversement des valeurs, le sexe reste lié, pour jamais, à l'intimité, à ce qui ne se montre pas, ne s'exhibe pas, ne se galvaude pas, ne se monnaye pas. Et la sale réactionnaire que je suis, qui a passé ses dix-huit ans quand la vague de la « libération sexuelle » a déferlé sur la France, a les larmes aux yeux devant ce gâchis.

Faites l'amour, pas la guerre ! scandions-nous alors comme des andouilles.
Oui, mais l'amour, c'est seulement toi avec seulement moi. Toi parce que c'est toi, et moi parce que c'est moi.

Faites l'amour jeunes gens, faites l'amour, mais prenez le temps de ne le faire que par amour. Vous verrez qu'il n'y aura alors aucun risque de chantage sur la toile.

Marion Sigaut

De l'amour et du crime, du sexe et des enfants