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Si le parc électrique français est en meilleure posture que l'an dernier pour passer les pointes de consommation hivernale, l'Europe est globalement dans une situation plus tendue, selon RTE, le gestionnaire du réseau haute tension français.

L'arrêt de deux des sept réacteurs belges, immobilisés cet été en raison de la découverte de micro-fissures sur les cuves, ajouté à la fermeture l'an dernier de 8 réacteurs allemand met l'Europe de l'électricité sous tension. C'est le constat fait par les gestionnaires de réseaux européens qui doivent rendre leur étude définitive sur le passage de l'hiver fin novembre. « D'ores et déjà, il apparaît que la situation pourrait être tendue en cas de conjonction d'aléas défavorables dans plusieurs pays. Si l'Allemagne présente une situation analogue à celle de l 'hiver dernier, la Belgique a d'ores et déjà annoncé qu'elle devrait être en situation d'import marquée », affirme RTE, le gestionnaire français.

Pas d'importations nécessaires en cas d'hiver "normal"

En France, en revanche, l'hiver électrique s'annonce sous de meilleurs auspices que l'an dernier. Une consommation d'électricité stable face à des moyens de production en hausse (meilleure disponibilité prévisionnelle du parc nucléaire en novembre et décembre, et nouvelles centrales éoliennes et à gaz) donne à la France de meilleures marges de sécurité. Dans les scénarios de RTE, en cas de températures conformes aux moyennes saisonnières, les importations ne seront pas nécessaires, ni pour passer la pointe du matin ni celle du soir (liée en grande partie au chauffage électrique).

Une pointe de 102.100 mégawatts le 8 février 2012 à 19h

En revanche, le tableau changerait en cas d'hiver très rigoureux (- 6°C à -8°C sous la moyenne).En février 2012, un record de froid sur vingt ans a été enregistré, ce qui avait entraîné un record absolu de consommation de 102.100 mégawatts le 8 février à 19h. Dans ce cas, il faudra importer, jusqu'à 5.400 MW, prévoit RTE. « Ce niveau reste toutefois compatible avec les capacités d'interconnexions électriques avec nos voisins, capacités comprises entre 7.200 et 10.000 MW selon les conditions », explique Dominique Maillard, président de RTE.

Une baisse de 1°C exige 2.300 MW de plus

Si la France est très électriquement sensible au froid à cause du chauffage électrique (1°C de moins exige 2.300 MW de capacité supplémentaire, soit 2,5% de la pointe de consommation hivernale), certains de nos voisins européens, eux, peuvent disposer au même moment de capacités excédentaires d'électricité mais se trouver à court de gaz. Selon les modes de chauffage utilisés.