Le badge « grippe » des Hôpitaux de Genève crée la polémique.
Par Sophie Davaris, TDG, 12 novembre 2012

Le port obligatoire est une discrimination pour le syndicat SIT. Un moindre mal pour l'éthicien Bertrand Kiefer.

Geneva Hospital
© Inconnu
La grippe tue dans les hôpitaux. L'an dernier, elle a joué un rôle important ou décisif dans la mort d'au moins onze personnes aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Pionniers en Suisse, les HUG renforcent leur campagne de promotion du vaccin. Chaque employé devra déclarer s'il s'est fait vacciner ou non. Comment ? Par le port obligatoire d'un badge. Orange : « Je suis vacciné(e) pour vous protéger ». Marron : « Je porte un masque pour vous protéger. »L'employé sans badge ou sans masque recevra un avertissement oral puis une remise à l'ordre écrite s'il n'obtempère pas. Une convocation avec le responsable des ressources humaines pourra suivre. Un blâme sera infligé et une enquête administrative ouverte « si la situation perdure ».

Les syndicats réagissent. « Personne ne conteste la nécessité de protéger les patients de la grippe ni l'importance de porter un masque lorsqu'on n'est pas vacciné », déclare Mirella Falco, secrétaire syndicale du SIT. Les oppositions se cristallisent autour du port du badge. « Nous contestons son utilité et estimons qu'il stigmatise les gens. Il est possible d'informer les patients autrement: des panneaux dans les couloirs pourraient expliquer que le personnel porte un masque ou se vaccine. Nous l'avons dit à la direction. » Infirmière et militante au SIT, Daniela Neves enfonce le clou : « Le badge constitue une atteinte à l'intégrité personnelle. A quand un badge: « Je suis séropositif » ou « Je suis déprimé mais je vous soigne ? » On va trop loin. Avec ce badge, ceux qui ne se vaccinent pas seront moins bien vus que les autres. »

Les HUG se rendent-ils coupables de discrimination ? Rédacteur en chef de la Revue médicale suisse et membre de la Commission nationale d'éthique, Bertrand Kiefer reconnaît que le fait de «demander aux soignants de se faire vacciner constitue une intrusion dans la sphère privée, une atteinte à l'autonomie que l'on n'aime pas venant de l'employeur». Et il existe bien selon lui un côté discriminatoire dans le port de badges différenciés.

Mais pour le médecin et théologien, tout cela peut se justifier par une pesée d'intérêts. « L'Hôpital n'est pas une entreprise comme une autre. C'est un lieu de brassage de populations, où les virus circulent facilement et où de nombreuses personnes vivent dans un état particulier de vulnérabilité. Or on sait que le vaccin est efficace pour empêcher la transmission de la grippe. » Ces conditions justifient selon lui une atteinte à la liberté individuelle. D'autant qu'elle est modérée.

Source : Tribune de Genève

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On l'a déjà expliqué sur ce site : les fanatiques des vaccins sont au plus mal. La prise de conscience montant, ils espèrent trouver toutes sortes de ficelles destinées à prolonger encore un peu à leurs yeux « leur bon vieux temps », période où ils étaient tranquillement à piquer du matin au soir sans que la moindre objection ne vienne jamais les importuner.

C'est pourquoi, quand il ne s'agit pas de vouloir censurer Google ou opérer via ce système un filtrage destiné à empêcher des gens de tomber sur des sites critiques sur les vaccins, ils retournent à leurs bonnes vieilles ficelles de culpabilisation des uns et de manipulation des autres. Diviser pour mieux régner... un principe vieux comme le monde, qui est donc ici remis au goût du jour avec la dernière trouvaille des idéologues de la vaccination à savoir l'obligation pour les travailleurs des hôpitaux genevois de porter un badge discriminant, renseignant les patients sur la vaccination ou la non vaccination des soignants. Mais le plus grotesque dans tout cela est que la méthode même traduit le véritable désespoir des idéologues confrontés à divers obstacles gros comme des maisons : la possible tenue d'un référendum contre la révision de la loi sur les épidémies prévoyant la possibilité de vaccination obligatoire et autres joyeusetés, les violentes critiques médicales dans la presse contre la vaccination antigrippale, etc

En effet, pourquoi serait-il nécessaire d'imposer le port d'un badge si les soignants non vaccinés sont obligés de porter le masque ? Par déduction, les patients qui voient un soignant masqué sauront donc très bien qu'il n'est probablement pas vacciné. Mais non, il fallait en remettre une couche destinée à monter subtilement les patients contre les soignants et instaurer ainsi une sorte de climat de défiance censé profiter à l'aura du vaccin. Car de fait, le badge des soignants vaccinés mentionne « Je suis vacciné(e) pour vous protéger » et celui des non vaccinés « Je porte un masque pour vous protéger » Voilà comment on arrive à créer ainsi un amalgame dans la tête des gens entre protection réelle du masque et protection douteuse du vaccin (qui est médiocre en matière grippale mais qui, en plus, majore le risque d'autres infections chez ces soignants-là, toute vaccination déprimant le système immunitaire pendant tout un temps, le laissant ainsi plus vulnérable à diverses infections opportunistes dans le décours d'une vaccination !). L'espoir, des idéologues bien sûr, c'est que les soignants qui trouvent trop inconfortable de travailler avec un masque finissent par céder et qu'ils les aient ainsi à l'usure.

L'enjeu de la grippe contractée à l'hôpital est en réalité minable si on le compare à celui des maladies nosocomiales. Voici à ce propos ce que déclarait le Dr Genevièvre Christiaens, médecin hygiéniste au CHU du Sart Tilman à Liège (Belgique), un des plus gros hôpitaux du pays, avant la campagne vaccinale de 2011-2012 pour laquelle l'hôpital n'a même plus pris la peine d'offrir la vaccination gratuite aux soignants vu leur peu d'enthousiasme : « C'est bien simple, dans un hôpital aigu comme le nôtre, qui enregistre 3000 admissions par mois, nous n'avons constaté la saison dernière que 4 cas de grippes potentiellement acquises au CHU. C'est à tout à fait marginal face aux 5 à 10% de patients qui souffrent d'infections nosocomiales. La vraie priorité est là. »

On assiste donc ici à la véritable agonie d'une idéologie: celle des vaccinalistes qui voulaient non seulement vacciner tout le monde sans encombre et ce, au mépris le plus criant des particularismes biologiques individuels, mais qui espéraient en plus que chacun s'y plie de bonne grâce, avec le sourire et aussi, disent certains, « le sens du sacrifice ». Eh bien non, ce temps est révolu et aucune des ficelles grotesques que ces gens-là inventeront n'auront le succès qu'ils escomptent, la prise de conscience du public étant déjà bien trop avancée à ce stade pour cela. Mais renotons tout de même au passage la troublante « coïncidence » que cette manoeuvre ait lieu peu après l'annonce d'un référendum probable qui fera voter les Suisses en 2013 sur l'acceptation ou le rejet d'une loi rendant possible la vaccination obligatoire en cas d'épidémies... Des gens, sans doute comme Claire-Anne Siegrist, vaccinologue acharnée et détentrice de la chaire Mérieux de Vaccinologie de l'Université de Genève, sont plus que probablement derrière cette idée affligeante. Ils n'ont fait en fait que dépoussiérer l'idée canadienne d'imposer aux soignants le vaccin ou à défaut, le port du masque, sauf qu'ils ont ajouté l'idée grotesque du badge en prime.