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BANQUES - Les Etats-Unis disposent toujours du système bancaire parallèle le plus important au monde, avec 23.000 milliards d'actifs en 2011.
REUTERS/Lee Jae-Won

Les "entités de l'ombre", qui échappent aux réglementations classiques, ont grossi ces dernières années. Elles représentent désormais 67 000 milliards de dollars, selon le rapport annuel du Conseil de stabilité financière (FSB), soit 90 % des actifs financiers dans le monde.


67 000 milliards de dollars (52 500 milliards d'euros) : c'est la taille du « shadow banking », soit le système bancaire parallèle qui échappe aux régulateurs financiers, selon le rapport annuel du Conseil de stabilité financière (FSB).Ce secteur, qui figure parmi les sujets à l'étude du G20, recouvre l'ensemble des entités qui assurent tout ou partie des activités d'une banque (sociétés actives dans la titrisation, Sicav monétaires, fonds spéculatifs, banques d'affaires), sans être soumis aux mêmes contraires réglementaires.

Le FSB estime ainsi la taille des banques de l'ombre à environ 67 000 milliards de dollars en 2011, soit entre 5 000 à 6 000 milliards de plus qu'en 2010 (contre 62 000 milliards en 2007 et 26 000 milliards en 2002) dans 25 pays (24 pays membres + Chili) représentant 90 % des actifs financiers sur le plan mondial. En termes généraux, ce secteur représente la moité des actifs du système bancaire. Selon le FSB, le système bancaire parallèle représentait 25 % de l'ensemble des activités d'intermédiation financière en 2011, contre 27 % en 2007.

Les régulateurs expliquent la rapide croissance que le secteur a connue avant la crise en grande partie par le fort développement des activités de titrisation. La crise a marqué un coup de frein à cette activité. Aux Etats-Unis, la part de ce secteur dans les activités d'intermédiation financière est ainsi passée de 44 % en 2005 à 35 % en 2011. Malgré tout, les Etats-Unis disposent toujours du système bancaire parallèle le plus important au monde, avec 23 000 milliards d'actifs en 2011, suivi de la zone euro (22 000 milliards) et du Royaume-Uni (9 000 milliards).

Les pays où la part du « shadow banking » est la plus importante par rapport au Produit intérieur brut (PIB) est la plus élevée sont Hong-Kong (520 %), les Pays-Bas (490 %), le Royaume-Uni (370 %), Singapour (260 %) et la Suisse (210 %). A terme, les régulateurs craignent que les nouvelles exigences légales qui seront appliquées aux banques poussent ces dernières vers un secteur qui échappe encore au contrôle des régulateurs. Aussi, le G20 a chargé le FSB d'élaborer des propositions sur le sujet. Dimanche, le FSB a indiqué qu'il publierait en septembre 2013 ses recommandations pour mieux surveiller et réguler les entités systémiques de ce secteur.