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Les étudiantes montréalaises seraient de plus en plus nombreuses à recourir aux services d'un sugar daddy (homme d'un certain âge qui entretient un amant ou une amante très jeune) afin de payer leurs études.

C'est ce que laisse entendre le palmarès 2012 des universités canadiennes les mieux représentées parmi la clientèle du site SeekingArrangement.com, un portail qui encourage, entre autres, les jeunes femmes à payer leurs études en fréquentant un homme mature.

Trois universités montréalaises se classent parmi les 20 institutions dont proviennent le plus de nouvelles membres du site de rencontre. L'Université de Montréal et l'UQAM figurent respectivement en 20e et 13e position, alors que l'Université McGill se hisse au 4e rang avec 148 abonnés de plus au service en 2012.

À Montréal, près 16 500 jeunes femmes sont abonnées à SeekingArrangement.com contre 2 000 «sugar daddies», un ratio de 8 pour 1. Pour l'ensemble du Canada, ce ratio monte à 10 pour 1, 300 000 abonnées cherchant les faveurs de 30 000 hommes matures.

«Le coût de la vie augmente, l'endettement étudiant est extrêmement élevé, et tous n'ont pas des parents qui peuvent subvenir à leurs besoins, analyse le porte-parole de Seeking Arrangement, Leroy Velasquez, joint au téléphone à Las Vegas. La fréquentation d'un sugar daddy devient une solution parmi tant d'autres afin de rembourser ses dettes.»

Un avis que partagent manifestement de nombreuses universitaires au pays. En 2012, le site a vu le nombre d'étudiantes canadiennes augmenter de 38 % parmi ses membres. L'option se veut d'autant plus alléchante que les étudiants (hommes et femmes confondus) s'inscrivent gratuitement sur le site. Il en coûte 60 $ par mois pour la clientèle des sugar daddies ou sugar mommies.

Alors que plusieurs organisations américaines dénoncent ce qu'ils perçoivent comme une incitation à la prostitution, SeekingArrangement se présente comme une alternative tout à fait légitime à l'occupation d'un emploi durant ses études.

«Nos sugar babies (les jeunes abonnées) peuvent gagner jusqu'à 3 000 $ par mois en côtoyant un homme plus vieux, ne serait-ce qu'une ou deux fois par mois. C'est plus payant que certains emplois à temps plein, et ça libère du temps pour la vie académique», fait valoir M. Velasquez.

«Et de toute façon, le sexe n'est pas du tout un préalable aux rencontres sur le site», ajoute-t-il, précisant que certains couples ne se voient que dans le cadre de soupers, de loisirs ou d'événements officiels.

Et comme quoi l'amour peut naître d'une relation «sucrée», SeekingArrangement reçoit chaque année une douzaine d'invitations à des cérémonies de mariage de ses abonnés.