Déjà en 2006, un étude Canadienne montrait que les cours de musique accéléraient le développement cérébral et la capacité de mémorisation chez l'enfant : même si les notes jouées à cet âge peuvent apparaitre incongrues et l'ensemble de la mélodie "fausse" aux adultes, elles participent pourtant à faciliter le développement cérébral de l'enfant. Cet apprentissage musical précoce à été comparé à un apprentissage théâtral précoce : là aussi, les enfants qui pratiquaient un instrument bénéficiaient finalement d'un QI plus élevé, témoignant d'un bénéfice toujours incompris de la musique sur le développement cognitif.

Cette formation musicale intervenant précocement, c'est à dire pendant une période sensible du développement peut avoir des effets plus important sur la structure du cerveau et la structuration du comportement, qu'une formation intervenant plus tardivement.

Une nouvelle étude a donc voulu évaluer une éventuelle transformation cérébrale provoquée par cet apprentissage de la musique. Des scientifiques ont comparé l'organisation de la substance blanche chez des musiciens en début et en fin de formation, après plusieurs années de travail sur leur instrument. L'étude est publiée dans la revue The Journal of Neuroscience.

Ils ont utilisé pour cela l'imagerie cérébrale par scanner avec la participation de 36 musiciens adultes. La moitié des musiciens avaient commencé leur formation avant l'âge de 7 ans, l'autre moitié à un âge plus tardif, mais les deux groupes, avaient cependant le même nombre d'années de musique. Un troisième groupe d'adulte sans formation musicale a servi de groupe comparateur.

L'imagerie montre une plus grande connectivité au sein de la substance blanche (milieu du corps postérieur/isthme du corps calleux) qui relie les régions motrices gauche et droite du cerveau ; et plus tôt un musicien a commencé a joué, plus la connectivité apparait dense dans cette partie du cerveau. Ces images cérébrale apportent les preuves que prendre des leçons de musique avant 7 années, permet de développer des liens plus forts entre les régions motrices du cerveau, les zones cérébrales qui aident à planifier et à exécuter des mouvements : «La pratique d'un instrument avant sept ans stimule la maturation des connexions entre les zones motrices et sensorielles du cerveau, créant ainsi un environnement cérébral à partir duquel la formation musicale peut se construire", explique Virginia Penhune, professeur de psychologie à l'Université Concordia qui a collaboré à l'étude.

Source

Early Musical Training and White-Matter Plasticity in the Corpus Callosum: Evidence for a Sensitive Period
Christopher J. Steele, Jennifer A. Bailey, Robert J. Zatorre, Virginia B. Penhune
The Journal of Neuroscience, 16 January 2013, 33(3): 1282-1290