Anaxagore, philosophe antique grec
© InconnuAnaxagore, 500-428 avant J.C.
Cet article porte sur le dernier livre de Laura Knight-Jadczyk, Les comètes et les cornes de Moïse (disponible sur Amazon). C'est une synthèse des informations de la seconde partie du résumé de ce livre (à partir du chap. 7). Il est destiné à offrir une vision globale de ce qui est une toute autre approche de l'histoire de l'humanité.

Nous avons vus dans la synthèse de la première partie que les cultures de l'âge de Bronze dans le bassin Méditerranéen et au Moyen-Orient se trouvaient à la croisée de deux influences. Laura Knight-Jadczyk avait expliqué dans le première volume de L'Histoire Secrète du Monde (voir : « Polarités antagonistes probables dans des civilisations anciennes » , p. 388 et 416 sqq) que les survivants de la catastrophe de 11 000 av. J.-C. étaient divisés en deux civilisations, il s'agissait des « peuples du cercle » (constructeurs de mégalithes, religion de la Déesse, chamaniques) et des « peuples du triangle » (constructeurs de pyramides, hiérarchiques, développant l'agriculture et faisant des sacrifices).

Bien qu'on en sache peu sur les peuples du cercle, leurs connaissances ont permis aux premiers « Grecs » de se développer (car il y eut des contacts réguliers entre Grecs et Hyperboréens, qui ont ramené le culte d'Apollon à Délos). Ces Grecs n'étaient pas les « grecs » que nous connaissons, qui correspondent plutôt aux ioniens, ils étaient les Troyens et Achéens (Troie étant Stonehenge).

La Grèce en reconstruction après le 8e siècle av. J.-C.

MAP - La Grèce antique au Ve siècle avant Jésus-Christ
© InconnuLa Grèce antique au Ve siècle avant Jésus-Christ - Source
La Grèce qui est alors une aristocratie, colonise la Méditerranée, après le déclin des hittites. La civilisation est en reconstruction, après les âges obscurs de la fin de l'âge de Bronze (1100-800 av. J.-C.). C'est une « période axiale » (800-200) partout dans le monde, due à un changement de l'environnement cosmique (comètes de moins en moins présentes). C'est dans ce contexte qu'on voit s'opposer les philosophes grecs, certains étant rattachés à l'ancienne tradition (qui possède la connaissance des cycles, préservée dans les mythes), et d'autres se servant du rationalisme à des fins de contrôle social et pouvoir politique (car il faut calmer les craintes des populations envers tout danger céleste).

En noir gras seront indiquées les philosophes reliés au courant spirituel nordique, et en rouge gras ceux qui sont reliés au courant mécaniste-matérialiste développé à des fins de pouvoir politique. Les dates données sont parfois approximatives.

Chronologie des philosophes grecs antiques évoqués dans cet article
Chronologie des philosophes évoqués dans cet article
Homère et Hésiode ont leurs sources dans la culture Mycénienne et Minoéenne (Crète). Ces cultures sont dues à des invasions par le Nord, qui ont amenées un nouveau panthéon de dieux, ainsi que l'idée de cycles (âges de l'humanité) et donc de destructions (boite de Pandore). De nombreux éléments sont ainsi non-Mésopotamiens. L'Odyssée évoque au travers de ses mythes les exemples de vertu et les comportements (par exemple l'hospitalité) qui peuvent former des sociétés saines.

Alcman, poète sparte (600), évoque les trajectoires des comètes.

Phérécyde, s'inspirant de livres phéniciens (comme Sanchoniathon), marque la transition entre la pensée mythologique et les pré-socratique. Il mentionne un « marqueur de solstice » qui serait un mégalithe dans le nord. Il a été inspiré par un général de Béotie (là où est né Hésiode), donc en lien avec la tradition du nord. Il est l'auteur du Pentemychos sur les origines des comètes (venant de cinq replis - ou zones - du ciel, formant la base du pentagramme pythagoricien). Il indique également que Zeus a vaincu Ophion (divinité orphique), ce qui laisse suggérer des changements dans le ciel. Aussi, son idée de la réincarnation pourrait être liée au retour récurrent des comètes.

L'école milésienne, démystifie la mythologie pour apaiser les craintes de la population envers les cataclysmes cycliques. L'école milésienne est contre le catastrophisme, et cherche à analyser le monde rationnellement. Cette école s'est développée parmi des réfugiés athéniens en Ionie, il y avait donc tout de même un lien avec Mycènes.

Thalès de Milet, (625-547) cherche à se détacher de la mythologie, dans un but politique au sein des colonies contre les Perses.

Anaximandre (610-545), défend la théorie des quatre éléments, et a un rôle politique dans les colonies milésienne. Il veut mettre fin à la vision mythologique (des « dieux-comètes »).

Pythagore de Samos (570-498), a été initié en de nombreux endroits. Il est d'origine nordique, et fonde une vraie aristocratie en 530 à Crotone, ce qui lui vaut d'être attaqué et de subir la propagande et la désinformation. Il a écrit trois livres. Il pratiquait la divination par les sons, la voix et les augures. Son enseignement a été corrompu par Platon. Il était un personnage chamanique, différent de la description de Platon. Son idée de transmigration des âmes témoigne des influences du nord, proches de l'orphisme. Peut-être des influences des Thraces ou des Goth près de la Mer Noire. Son élève Zalmoxis est aussi un personnage chamanique. Pythagore est relié aux Mystères car il a été initié à Didymes, où se trouvent des prêtres liées au culte d'Apollon Didymiae. A Didymes se trouvait un sanctuaire pré-ionien, avec un chemin sacré.

Hécatée de Milet (550-476), est contre la pensée mythologique, et Héraclite le condamne.

Anaximène (585-528) affirme que l'air est la matière primordiale, dans le cadre d'une théorie atmosphérique (les météorites viennent de la terre par condensation des vapeurs).

Xénophane (570-475) fonde une école en Italie, critique les mythes, et est considéré comme le premier monothéiste. Il défend une théorie atmosphérique comme Anaximène

Héraclite (535-475), dit que même Hésiode, Pythagore, Xénophane et Hécatée n'étaient pas conscients de certaines choses. Il condamne à la fois l'approche mythologique et rationnelle. Il était très en avance sur son temps. Il était contre la politique, et se lamentait de la folie humaine. Voyait-il venir les ages sombres ? Ses livres sont perdus. Il croyait en un univers créé par des forces opposées, comme Zénon (principe actif vs principe passif). Le principe actif est-il l'électromagnétisme dans le plasma ? Pour Héraclite, l'univers est perpétuel changement, toujours actualisé par notre perception dans une interaction dynamique.

Anaxagore (500-428) pronait la prééminence de l'intellect, s'opposant ainsi à Héraclite. Cependant, il a prédit la chute d'une météorite et cela lui a valu d'être fortement attaqué, car il laissait entendre que le ciel n'était pas aussi sûr que les autorités le prétendaient. Il a été attaqué jusqu'à se suicider.

Socrate (469-399), fut l'élève d'Anaxagore, puis d'Archelaus. C'était un rhétoricien extraordinaire, pour qui le seul bien était connaissance. Il irritait les élites, fut attaqué par Aristophane, puis Anytus l'accusa de corrompre la jeunesse et d'introduire de nouveaux dieux. Il a été attaqué pour les mêmes raisons qu'Anaxagore.
Socrate disait qu'il fallait un plongeur délien pour comprendre Héraclite. Cela fait penser qu'il avait une vision initiée de la philosophie naturelle, transmise par la tradition apollinienne venue du nord et présente à Delphes et Délos. Ces dieux (Apollon/Artémis) sont liés aux comètes (symbole des flèches). Socrate étant accusé d'introduire de nouveaux dieux alors que ce n'était pas le cas, on peut penser qu'il introduisait de nouvelles interprétations de ces dieux.
Ses connaissances le relient donc aux hyperboréens, qui amenèrent le culte d'Apollon. Ces hyperboréens étaient probablement les Troyens, devenus les Hittites/Mycéniens plus tard. Ce n'étaient pas des guerriers. Il y eut ensuite un conflit entre le culte d'Orphée (Mystères d'Apollon) en Thrace et le culte de Dionysos du sud.

Les 30 « tyrans » et la Guerre du Péloponnèse (431-404), furent des évènements qui se sont déroulées durant la vie de Socrate. Il y eut des épisodes de peste, auquel échappa Socrate, et un chaos social. La guerre prit fin avec l'attaque de la Sicile qui fut un échec, et la prise de pouvoir des Spartes, plaçant « 30 tyrans » pour remplacer la démocratie grecque. Ces « tyrans » n'en étaient pas. L'un d'eux était d'ailleurs un associé de Socrate (Critias). Ils renouvelèrent la société en s'opposant aux anciennes riches élites. Mais ils subirent un coup et Critias fut tué. Cela conduisit au retour fâcheux des élites et de la « démocratie ».

Archelaus (Ve siècle), aurait été le maître de Socrate, l'élève d'Anaxagore. Surnommé le « Physicien ».

Alcibiade (450-404), était une personnalité psychopathe d'Athènes. Il fut l'élève de Socrate (qui ne l'appréciait pas). Il soutint l'expédition contre la Sicile, qui mena à la chute d'Athènes. Il agissait impulsivement et changea de camp après la chute d'Athènes en s'associant à Spartes. Puis il s'est enfuit chez les Perses, et revint à Athènes. A chaque fois, il se fondait dans les cultures qu'il intégrait.

Platon (qui s'appelait Aristoclès) (427-347), était un possible eunuque, élève de Socrate (bien que pendant un court laps de temps). Il comprit qu'il ne fallait pas parler de certaines choses (les destructions cométaires par exemple). Il se débrouilla quand même pour faire passer certaines connaissances dans la légende de l'Altantide (proche du mythe de Phaéton). Il inventa probablement en partie le mythe de l'Atlantide mais se basait sur une réalité, principalement pour faire passer un message : des bouleversements soudains peuvent détruire une civilisation. Platon était cependant un individu qui percevait l'amour de manière déviante et cela conduisit aux idées de Saint Augustin et du début de la chrétienté.

Antisthène (445-365), élève de Socrate, premier cynique, enseigne une vie ascétique et vertueuse (donc il s'opposait à Platon). Il fut un excellent rhétoricien, et Platon lui vola des idées. Il soutenait que la vertu est l'objet de la vie, et que Dieu ne ressemble à rien sur Terre. Il a inspiré les stoïciens via Cratès et Zénon.

Diogène de Sinope (412-323), qui fut instruit par Antisthène, avait un père banquier, et était une individualité rebelle, défiant les coutumes en public. Il diffusait un enseignement sur le contrôle de soi et de vertu, possible seulement après être libéré de la honte et de l'attachement au mode de vie. Sa démarche était militante et révolutionnaire, de type « contestation non-violente ». Pour lui la liberté d'expression était fondamentale. Il est peut-être le personnage sur lequel a été fondé le mythe de Jésus.

Eudoxe (410-347), fut l'élève d'Archytas de Tarente (possiblement la figure du « roi-philosophe » platonicien). Il voyage puis prend la direction de l'Académie, avant de retourner à Cnide, où il construit un observatoire, introduit le globe astronomique, étudie les planètes et décrit les constellations.

Cratès (368/365) fit partie de ce groupe d'activités sociaux nommé les Cyniques. Il fut l'élève de Diogène, et renonça à une vie aisé. Ce fut le maître de Zénon. Il fait le lien entre les cyniques et les stoïciens. Il prône une folie contrôlée (dans un but d'activisme social et parce qu'il souhaitait transmettre des connaissances « sensibles »).

Zénon (334-262), était un marchand phénicien, élève de Cratès. Il fait évoluer le le cynique en stoïcisme. Il fonde une école, insiste sur l'importance de vivre selon la nature, car l'univers est Dieu, et tout est dans tout.Il adhère à la théorie d'Héraclite du pneuma engendrant un feu-artisan. Il croit en des cycles de création et de destruction (palingénésie). Il admet deux principes, des polarités opposés, qui créent l'univers. On peut le rapprocher de la théorie de l'information : il fait le lien entre la théorie d'une création ex nihilo et théorie de l'évolution. La théorie de l'information soutient que les informations sont dans un état non-physique, et se manifestent dans la matière. Ainsi, on peut comprendre le monde en étudiant une partie.Dieu est partout, dans le passif et l'actif, car l'information informe la matière.

Aratos (315-240), transmit l'astronomie d'Eudoxe. Il écrivit les Phénomènes, d'après un livre d'Eudoxe sur les constellations, les sphères, le zodiaque, et la Terre (informations d'origine babylonienne).

Cléanthes (330-230) préserva l'enseignement de Zénon. Ses idées ressemblaient à celles de Gurdjieff ainsi que celles de Paul de Tarse (vivre selon la nature et le destin). Pour Cléanthes, le soleil était divin, ce qui lui fit développer une idée du logos.

Chrysippe (279-206), naquit près de Tarse. Il construisit un système de cause à effet pour expliquer le destin, et reprend Héraclite sans le comprendre. Il devint pré-déterministe, comme les chrétiens par la suite. Il a beaucoup, et fut une grande influence sur le mouvement stoïcien.

Zénon de Tarse (?-200) fut l'élève de Chrysippe. Il douta de la théorie stoïcienne de la conflagration de l'univers.

Diogène de Babylone (230-150), succéda à Zénon, suivit Chrysippe. Ce fut un grand stoïcien.

Antipater (?-130/120) fut l'élève de Diogène de Babylone à l'école stoïcienne d'Athènes. Ce fut un grand stoïcien, allant contre Chrysippe. Il ne croyait pas en la causalité et en l'idée de dieu de Chrysippe. Il s'intéressa aux divinations de Socrate (donc voulait réparer les erreurs de Chrysippe ?)

Hipparque (190-120) grand astronome, mais pas stoïcien car le stoïcisme dégénérait à l'époque. Il découvre la précession des équinoxes, par des techniques chaldéens, une connaissance babylonienne, et prédit les éclipses. Il dressa un catalogue des étoiles, inventa l'astrolabe, la sphère armillaire, calcula un système héliocentrique, et introduisit la division du cercle en 360 degrés.

Panétius (185-110) inspiré des stoïciens, dirigea l'école d'Athènes, et était éclectique. Il fit une sorte de stoïcisme pour les nuls, et s'opposait à la conflagration de l'univers (donc s'éloignait de la connaissance sur les cycles préservée dans le stoïcisme), et rejeta l'astrologie.

Posidonios (135-51) fut l'un des stoïciens les plus intéressants. On lui doit l'idée d'une triade dieu-nature-destin, qui s'approche de la théorie de l'information. L'information (dieu) existe à un niveau non-manifesté qui se manifeste dans notre réalité (nature), et l'interaction dynamique des individus et sociétés au cosmos détermine leur vie (destin). Il défend donc la loi de cause à effet mais quand elle agit entre ces différents niveaux. Il y a une correspondance entre le microcosme et le macrocosme, ainsi, agir rationnellement permet de s'aligner avec l'esprit cosmique. Mais les sociétés n'agissent pas toujours rationnellement : le corps social est comme corps humain, il tombe malade, la tête est attaquée en premier. Cela rejoint l'hypothèse Gaia, où la Terre est un système complexe où toutes les parties dépendent des autres et communiquent entre elles.

Le rationalisme durant l'Antiquité grecque comme outil de domination

L'influence des comètes, autrefois évidente et visible (il y avait d'ailleurs une forte lumière zodiacale qui était la « voie lactée » des Anciens) s'est estompée et les noms donnés aux comètes sont devenus ceux des planètes. Le rationalisme grec a remplacé le catastrophisme et ce faisant, des clefs de compréhension de notre univers ont été égarées. Cette connaissance était celle d'Héraclite et de Socrate, qui pensaient qu'il existait un lien entre l'esprit humain et esprit cosmique. De ce fait, les catastrophes sont la réponse de l'univers à la corruption humaine, cela permet de renouveler les sociétés après des âges obscurs où le meilleur et le pire ressort.

L'influence de la philosophie grecque « mécaniste » a exclu les dieux de notre système de réalité, les transformant en des idées abstraites ou religieuses, alors qu'il s'agissait de phénomènes cosmiques connus des Anciens. La symbolique profonde des cornes de Moïse est donc celle-ci : l'opposition entre la science et la religion qui sont toutes deux corrompues et qui prennent naissance dans une même vision du monde, la vision mécanisme. Cette vision suppose un temps linéaire (et non cyclique comme le décrit Eliade), et donc un « commencement » et une « fin » (un Big Bang, un fiat divin, etc). Le déclin de la civilisation grecque serait donc intimement liée à la montée de la corruption sociale, qui produisit en « réponse » les cataclysmes durant lesquels le christianisme put se développer et détruire les connaissances des grecs.

Nous sommes aujourd'hui dans une situation semblable. Nos sociétés sont corrompues, et les troubles qui ont suivi le 11 septembre ont éventuellement causé la « réponse » (boucle rétroactive) de l'univers sous forme d'activité cométaire de plus en plus intense. L'histoire semble se répéter. Le déclin des empires était toujours lié à des destructions globales qui entraînaient des révolutions, des migrations, la famine, la peste... nos empires mondialistes, à commencer par les Etats-Unis, vont-il subir le même sort ?

De telles périodes de transition paraissent dues à la conscience collective, agissant de façon quantique avec la réalité. Cela expliquerait pourquoi il est signalé une dégénérescence morale avant chaque cataclysme (Déluge biblique, Atlantide, Guerre de Troie...). Les stoïciens ont expliqué cette dégénérescence morale par la différence du tempérament des hommes, qui dépend de la nature de chaque individu. Comme c'est ce tempérament qui permet ou non de maîtriser les émotions, si « l'émotionnalité » n'est pas maitrisée, la rationalité fait défaut et l'individu adopte des comportements autodestructeurs. C'est donc seulement quand l'émotionnalité est maîtrisée que l'on peut s'accorder à l'esprit cosmique.

La corruption des sociétés par les psychopathes

Les historiens, ignorant la psychopathie, n'ont pas tous les éléments de compréhension. Ils se focalisent plutôt sur des individus que sur le contexte. Or, on doit aux psychopathes nos systèmes de croyance et les structures sociales.

Qu'est-ce que la psychopathie ? Les humains ne naissent pas égaux, à cause des recombinaisons de l'ADN. Certaines personnes sont sans conscience, c'est-à-dire qu'elles ne cherchent que leur survie au dépend des autres, et ont même besoin de la souffrance des autres pour exister. Ce sont ces personnes déviantes qui se retrouvent au pouvoir. Leur comportement destructeur n'est pas visible en public, et ils sont en général admirés de tous car ils possèdent des traits comme la confiance en soi. Les psychopathes les plus dangereux sont donc éduqués et intelligents, mais ils mettent leur intelligence brillante au service de la domination. Ils agissent comme s'ils étaient un trou noir, guidés par une faim constante. Cette prédominance des impulsions instinctives filtre la réalité en des raisonnements binaires (bien ou mal) qui ne comprennent pas la subtilité des situations (le bien et le mal n'est pas déterminé par une morale rigide mais par une bonne compréhension de la situation).

Le substrat instinctif diffère entre les individus, il peut ne pas s'être développé correctement. Le cortex frontal, rationnel, qui donne à l'homme un système malléable et beaucoup plus plastique que les animaux, est dans ce cas »désactivé », laissant libre cours à « l'esprit du prédateur ». Des troubles génétiques ou des traumas peuvent altérer ce substrat instinctif, et réduire la plasticité cérébrale qui donne à l'homme sa liberté. Il se peut donc qu'un substrat instinctif animal peut se retrouver dans un corps d'humain. On peut imaginer ce que fait la nature émotionnelle du crocodile chez un humain. C'est ce que sont les psychopathes : des prédateurs guidés par l'instinct, au sein même de notre espèce.

Un psychopathe vit dans la projection en permanence, il ressent un besoin de grandiosité et de perfection qui l'oblige à maintenir un contrôle sur son environnement. Ainsi, les sociétés sont corrompues par le pourcentage de psychopathes qui bafouent sans problème les droits des autres pour imposer les règles d'un système hiérarchique. Les psychopathes cherchent en priorité à survivre, sans penser aux dégâts qu'ils vont causer sur le corps-hôte de la société. Ils sont comme une infection virale qui survient quand le système immunitaire du corps social est affaibli.

Il faut comprendre le monde sous tous ses angles, dans son contexte général, pour savoir que faire. Quand la société s'effondre, la population se retourne contre ses maîtres et élimine l'élite, et pourtant rien ne change dans la durée, car la hiérarchie se reconstitue et reprend le pouvoir. Ainsi les empires s'étendent encore et encore, pour être finalement détruits par des épisodes cométaires qui montrent au peuple que la sécurité promise par les élites n'était qu'une illusion. La priorité de l'élite est - et a toujours été - de nier ou de cacher la réalité des cycles cosmiques et les signes avant-coureurs des cataclysmes.

Curieusement, c'était exactement le sujet du troisième livre du mystérieux alchimiste Fulcanelli, Finis Gloriae Mundi, qu'il a détruit avant de publier :
« Avant sa disparition, hélas ! trop précoce, Jean Laplace eut la bonne fortune de découvrir, ainsi que nous le précisions précédemment, au sein de la fameuse chemise cartonnée demeurant à l'abri dans la maison de Savignies [chez Eugène Canseliet], les éléments constitutifs du synopsis de ce qu'aurait dû être le troisième livre du maître, Finis Gloria Mundi. En voici donc, dans toute la concision requise, le précieux contenu. »

I. La décadence de notre civilisation et la déchéance des sociétés humaines
Incrédulité religieuse et crédulité mystique.
Effets néfastes de l'enseignement officiel.
Abus des plaisirs par la crainte de l'avenir.
Fétichisme à notre époque.
Symboles plus puissants qu'autrefois dans la conception matérialiste.
Incertitude du lendemain.
Méfiance et défiance généralisées.
La mode et ses caprices révélateurs.
Les initiés inconnus gouvernent seuls.
Le mystère pèse sur les consciences.

II. Témoignages terrestres de la fin du monde
Les quatre Âges.
Les cycles successifs scellés dans les couches géologiques.
Fossiles. Flore et faune disparues.
Squelettes humains.
L'Asiatide.
Monuments de l'humanité dite préhistorique.
Cromlechs.
Chandelier des trois croix.

III. Les causes cosmiques du bouleversement
Le système de Ptolémée.
L'Almageste.
Erreur du système de Copernic démontrée par l'étoile polaire.
Précession des équinoxes.
Inclinaison de l'écliptique.
Variations inexplicables du pôle magnétique.
Ascension solaire au zénith du pôle et retour en sens contraire provoquant le renversement de l'axe, le déluge et la fusion à la surface du globe. »

(Extrait de l'article de Jean Laplace, « Aperçu vitrolique », La Tourbe des Philosophes, n°31)