Les versions de l'attaque spatiale contre la ville de Tcheliabinsk se multiplient au fil des jours. Les scientifiques sont relayés par des journalistes et des politiques qui évoquent une conspiration à l'échelle universelle et même les essais d'une nouvelle arme sophistiquée.

Méteor Tchaliabinsk
© RIA Novosti
Les experts de La Voix de la Russie affirment cependant que si le corps céleste n'a rien à voir avec la politique et les armes, il peut en revanche faire une bonne publicité de la région.

Si les Russes ont pris la menace venant de l'espace avec une bonne dose d'humour, les médias internationaux crient au contraire à une catastrophe globale. C'est ainsi que les scientifiques américains ont évalué la puissance de l'explosion au-dessus de Tcheliabinsk à une vingtaine de bombes nucléaires. Encore faut-il préciser que ces estimations sont trop mitigées et fantasques, explique la futurologue Sergueï Moskalev :
« Même le lieu de chute demeure introuvable. En fait, il ne s'est rien passé sans compter un puissant bang supersonique. Nous nous en sommes tirés pour une fois à bon compte mais que se passerait-il si la métérorite était dix fois plus grande et tombait sur une région à grand densité de population ou sur une centrale hydroélectriques dont le lac de retenue pourrait être à l'origine d'une inondation qui provoquerait des milliers de victimes ? ».
La pluie de météorites ne s'est pas abattue que sur la Russie mais encore sur Cuba et sur la Californie. Ce vaste éparpillement a nourri un foisonnement de spéculations. Si les uns font allusion à une tentative d'invasion, les autres évoquent l'éventuel contact avec des extraterrestres. Les scientifiques parlent quant à eux de plusieurs fragments d'un seul et même corps céleste qui étaient au final si loin les uns des autres parce que la Terre tourne. Il faut cependant étudier chacune de ces versions, fait remarquer le directeur de recherche de l'observatoire de Poulkovo Sergueï Smirnov :
« Cela confirme une fois de plus que la Terre ne se déplace pas dans un espace vide mais dans une région du système solaire saturée en petits corps célestes. Il est impossible de dire pour le moment s'il s'agit d'un flux de météorites, d'une comète ancienne, d'un astéroïde ou même d'un vaisseau spatial dont les débris nous sont tombés sur la tête. Il faut par conséquent discuter également des versions les plus fantastiques ».
Le scientifiques n'arrivent pas encore à retrouver la météorite elle-même qui serait au fond du lac de Tchbarkoul ou serait tombée dans les forêts environnantes. Les commerçants parviennent cependant à vendre des fragments du corps céleste à hauteur de plusieurs centaines d'euros le gramme. La police russe prévient que les offres que l'on trouve sur Internet concernent la plupart du temps de petits cailloux qui n'ont rien à voir avec la météorite.