Police Marseille
© Nicolas José/SipaPlusieurs services de la police marseillaise sont désormais visés par une enquête

Le parquet de Marseille vient d'ouvrir une enquête préliminaire contre plusieurs services de police pour de nouveaux agissements délictueux.

Nouveau scandale dans la police marseillaise. Cinq mois après le coup de filet contre la BAC Nord lancé par deux juges d'instruction, une nouvelle enquête préliminaire a été ouverte au début de l'année par le parquet de Marseille contre d'autres services de police pour des faits délictueux présumés. Selon nos informations, cette nouvelle affaire aurait été déclenchée sur la base d'un rapport remis au procureur Jacques Dallest. Ce mémoire rédigé par d'anciens policiers de la brigade anti-criminalité raconterait par le menu de nouvelles exactions (extorsions, trafic, vols) commises au sein de la BAC Nord, mais aussi par d'autres services.

C'est la troisième enquête ouverte contre la police marseillaise depuis février 2012. Une information judiciaire avait d'abord été ouverte contre la BAC en octobre 2012 par le parquet de Marseille pour corruption et confiée à deux juges d'instruction. Dans cette affaire, quinze policiers ont été mis en examen, dont sept placés en détention provisoire, puis libérés fin décembre. Fin janvier 2013, tous ces fonctionnaires ont été autorisés à reprendre leur travail. Seules restrictions : pas dans une BAC, en uniforme et en dehors des Bouches-du-Rhône.

Racket

Ceux-ci ont toujours réfuté les accusations, tout en admettant, pour certains, avoir extorqué des doses de stupéfiants à des revendeurs. Pour leurs avocats, cette réintégration est le signe que le dossier a « été gonflé » et qu'il va « finalement accoucher d'une souris ».

Pas si sûr. Les deux juges d'instruction travaillent désormais sur d'autres faits délictueux. Certains policiers seraient notamment soupçonnés d'avoir tiré sur des dealers qu'ils auraient rackettés. Les faits s'étaient déroulés à la cité des Lauriers dans le 13e arrondissement. À l'époque, les policiers avaient déclaré avoir agi en état de légitime défense. Les magistrats enquêtent aussi sur d'éventuels braquages commis le dimanche par des policiers. L'affaire d'un règlement de comptes entre dealers des cités des Iris et des Flamands a aussi été rouverte officieusement par les enquêteurs, car le rapport indique que des policiers de la BAC Nord pourraient être à la source du conflit en ayant volé la sacoche d'un « charbonneur » (un vendeur, NDLR).

En marge de ces affaires, une information judiciaire a été rouverte à Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, sur la mort de Lyes Gouasmia, un trafiquant de drogue, également indicateur de la police, et notamment de la BAC Nord. Une première instruction n'avait pas abouti. Aujourd'hui, des policiers de la BAC sont soupçonnés d'avoir « balancé » à des voyous le nom de cet indic devenu pour eux incontrôlable. Une troisième enquête pour un autre motif est désormais en cours...