Image
Le nouveau Pape Francisco Ier, Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, est le premier pape venant d'Amérique Latine, mais surtout le chef d'une Eglise argentine contestée, pour sa passivité voire pire, c'est à dire les relations étroites entretenues avec la dictature civil-militaire sur lesquelles la justice argentine enquête encore. Le national-catholicisme était l'idéologie dominante des forces armées, qui comptaient avec la bénédiction de la hiérarchie de l'Eglise, y compris lors d' opérations de répression, jugées actuellement comme crime contre l'humanité ayant fait plus de 30 000 disparus dans le pays, dont certains ont été également des religieux.

En tant qu'archevêque de Buenos Aires, il s'est âprement opposé ces dernières années, à toute évolution de la société (mariage gay, avortement, contraception...), s'impliquant fortement dans la vie politique de l'Argentine, appelant ouvertement à soutenir l'opposition au gouvernement Kirchner, et à manifester contre plusieurs projets de loi.

Son élection comme Pape n'est pas neutre, ni exempt de pression par rapport à tous les combats que mènent actuellement plusieurs pays d'Amérique Latine, dans leur effort d'intégration régionale, contre les politiques néolibérales. Ce n'est pas une bonne nouvelle non plus pour les défenseurs des églises progressistes d'Amérique Latine, héritière de la « Théologie de la Libération ».