Cinq hommes ont avoué avoir participé au viol collectif d'une touriste suisse dans le centre de l'Inde, a indiqué la police dimanche 17 mars, trois mois après un fait divers semblable qui avait provoqué une vague d'indignation à travers tout le pays. "Nous avons interpellé cinq personnes et elles ont avoué le viol collectif de la femme et l'attaque du mari", a déclaré un responsable de la police locale M.S. Dhodee. La police recherche un sixième suspect.

La victime et son mari, qui circulaient à vélo à travers l'Inde, avaient installé leur tente pour une étape dans l'Etat du Madhya Pradesh, quand plusieurs hommes ont attaqué le couple vendredi, attaché l'homme et violé sa femme en sa présence, avant de leur voler 10 000 roupees (185 dollars) et un téléphone portable, a indiqué la police locale.

Les six personnes arrêtées sont des villageois, a précisé la police. "Ils passaient par là, ont remarqué le couple qui montait la tente et y ont vu l'occasion" de commettre leurs méfaits, a ajouté M.S. Dhodee.

PLAINTE CONTRE SEPT INDIVIDUS

Les deux touristes se rendaient au fameux palais de Taj Mahal, à Agra, dans le nord, l'un des lieux touristiques les plus prisés d'Inde. Ils avaient fait une étape dans un petit village du Madhya Pradesh pour coucher une nuit sous la tente, selon la police. L'épouse, âgée d'une quarantaine d'années, a été examinée à l'hôpital de Gwalior, une ville située à 340 km de la capital de l'Etat Bhopal, a précisé la police dimanche. "La victime et son mari sont partis pour Delhi. Il n'était pas nécessaire qu'elle reste à l'hôpital ici", a ajouté U.C. Shadangi, un responsable de la police locale. La police est en contact avec les responsables de l'ambassade suisse.

"Une plainte pour viol a été déposée contre sept individus non identifiés", a déclaré à l'AFP l'officier Dhodee. A Berne, le ministère des affaires étrangères suisse a indiqué samedi, dans un communiqué, qu'il était au courant de l'affaire mais a refusé de livrer davantage d'informations, invoquant la confidentialité. "Notre ambassade est en contact avec les autorités locales", précise simplement le ministère. En 2003, une autre Suissesse, une diplomate de 36 ans, avait été enlevée dans un parking de New Delhi puis violée par deux hommes. Les responsables de cette agression n'ont jamais été jugés.

Cette nouvelle affaire intervient trois mois après le viol collectif d'une jeune étudiante indienne à New Delhi, qui avait suscité une vaste mouvement de protestations dans le pays, où de nombreuses Indiennes accusent les autorités - justice et police - de négliger les violences infligées aux femmes. Parmi ces violences figurent notamment les viols et les coups portés par les conjoints, qui occasionnent plusieurs milliers de morts tous les ans, selon les associations de défense des femmes.

Le gouvernement, sommé de répondre à l'indignation publique, vient de déposer un projet de loi qui punit le viol de 20 ans de prison, voire de la peine de mort si la victime succombe à ses blessures ou est laissée dans un état végétatif. Le principal accusé dans l'affaire du viol en décembre de l'étudiante indienne a été retrouvé mort, pendu dans sa cellule, le 11 mars. Les autorités pénitencières assurent qu'il s'est suicidé mais sa famille évoque un meurtre.