Après un hiver très perturbé sur les Îles Britanniques, ce début de Printemps ne marque pas le retour de conditions plus agréables, bien au contraire puisque depuis 48 heures, c'est une tempête de neige qui fait parler d'elle avec les 2/3 du pays recouvert par un manteau blanc d'une dizaine de centimètres au nord de Londres et de températures qui ne dépassent pas les 0°C l'après-midi.

Dans les régions centrales et de l'Angleterre, l'épaisseur moyenne du manteau neigeux atteignait dimanche matin les 10 cm, jusqu'à 25 cm dans la région de Bingley. A Londres situé plus au sud, la neige a remplacé la pluie ce dimanche, en faible quantité néanmoins.

Mais le vent fort, soufflant en blizzard, complique encore sérieusement une situation déjà délicate sur le plan des transports. Vent qui souffle en tempête sur l'Ecosse avec des rafales plus de 120 km/h sur les Highlands ; vent orienté de l'Est et qui renforce donc le ressenti glacial.

Nombreuses infrastructures touchées

Conséquence directe de ces intempéries hivernales très tardives, les transports restent très perturbés et un millier d'écoles sont restées fermées dans plusieurs régions du Royaume-Uni, dans le Derbyshire, le Nottinghamshire, le West Yorkshire vendredi... La neige a contraint l'aéroport international de Leeds Bradford à suspendre vendredi tous ses vols et a aussi entraîné la fermeture de voies sur plusieurs axes de la région.

Plusieurs dizaines de milliers d'habitants sont toujours privés d'éléctricité dimanche.

D'une manière générale, les régions du nord-est de l'Angleterre, le nord du Pays de Galles, l'Ulster et le sud-ouest de l'Ecosse sont affectées par des précipitations intenses donnant ieu à des cumuls de neige de 10 à 20 cm en moyenne avec des congères de plus d'1 mètre en raison du vent qui souffle la neige et l'accumule sur les bas côtés des routes.

Inondations en Cornouaille

La région des Cornouailles, dans le sud-ouest de l'Angleterre, est pour sa part touchée par d'importantes inondations causées par des pluies torrentielles. La circulation des trains est perturbée dans cette partie de l'Angleterre. Depuis le début du mois de mars, il est tombé en moyenne 100 mm de pluie sur le sud-ouest du Royaume-Uni (soit des cumuls de pluies deux fois supérieurs aux normales) avec par exemple 130 mm à Plymouth...

Une situation qui contraste avec les hivers et le printemps 2009-2010, 2010-1011 et 2011-2012 qui avaient été extrêmement secs.

Mauvaises conditions météo


Cette situation météo est véritablement exceptionnelle en cette période de l'année ; elle s'explique par le maintien d'un vaste système dépressionnaire alimenté en air polaire humide sur tout le nord de l'Europe avec des pluies et des chutes de neige continues du Royaume-Uni à l'Allemagne et à l'Autriche en passant temporairement par le nord de la France, comme les chutes de neige importantes survenues en Normandie et sur le bassin parisien il y a une dizaine de jours déjà.

Mauvaise nouvelle : on n'attend aucune amélioration d'ici la fin du mois de mars sur les Îles Britanniques avec la poursuite d'un temps froid pour la saison (températures inférieures de 6 à 10°C aux moyennes) avec de fréquentes chutes de neige (jusqu'à 10 cm de neige supplémentaires sur le centre de l'Angleterre possibles d'ici le prochain week-end) et de pluies toujours aussi marquées sur la région des Cornouailles (entre 20 et 40 mm de pluies supplémentaires pour cette période)...

Froid persistant et gazoduc fermé : vers un risque de pénurie de gaz au Royaume-Uni ?

A noter une répercussion économique non négligeable qui inquiète les traders : à la bourse de Londres, le prix du gaz a augmenté de 50 % entre jeudi et vendredi. Un incident technique survenu sur un gazoduc amenant le gaz de la Belgique au Royaume-Uni a entraîné sa fermeture... Et comme l'hiver se prolonge sur les Îles Britanniques, suscitant une forte demande de consommation, cet incident technique survenu sur ce gazoduc conjugué aux conditions hivernales persistantes ont fait grimper le prix du gaz, faisant craindre une pénurie de gaz sur l'ensemble du Royaume-Uni, avec des conséquence économiques importantes à court terme (machines-outil à l'arrêt car non pourvues en matières premières pour les faire fonctionner)...

Indiquons tout de même que dans nos prévisions saisonnières, nous indiquions dès octobre dernier l'éventualité d'un hiver long, rigoureux et surtout tardif sur le nord de l'Europe, ce qui s'est avéré exact... Ce scénario était partagé par certains organismes météorologiques britanniques, sans faire pour autant l'unanimité.

Et au vu des dernières prévisions qui ne sont guère optimistes puisque cette période de temps hivernal s'inscrit dans la durée, ce mois de mars pourraît figurer parmi les plus froids depuis 1883 sur les Îles Britanniques.