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Les F-22 américains sont des chasseurs furtifs de dernière génération. | AFP/Ethan Miller
Soutenu par les Etats-Unis, qui ont déployé, dimanche 31 mars, des chasseurs furtifs F-22 en Corée du Sud pour participer à des manœuvres militaires conjointes, Séoul a promis, lundi 1er avril, une "violente riposte" en cas de "provocation" de la Corée du Nord.

Les F-22 Raptors ont décollé de la base japonaise d'Okinawa pour atterrir sur la base aérienne américaine d'Osan, en Corée du Sud, afin de participer aux exercices bilatéraux en cours et de montrer une nouvelle fois son soutien à Séoul face aux menaces militaires du régime nord-coréen, dont le Parlement devait se réunir ce jour.

"DISSUASION ACTIVE"

La présidente Park Geun-hye, chef de file des conservateurs et faucons sud-coréens, s'est entretenue dans la matinée avec de hauts responsables militaires et avec son ministre de la défense.

"Je pense que nous devrions opposer une riposte violente et immédiate sans aucune autre considération politique si [Pyonyang] s'aventure à une provocation contre notre population", a déclaré la dirigeante, en fonction depuis février.

Le ministre de la défense, Kim Kwan-jin, a précisé que Séoul mènerait si besoin des frappes préventives sur les installations nucléaires et militaires nord-coréennes. "Nous (...) procéderions rapidement à ce qu'on appelle une 'dissuasion active' pour neutraliser les menaces nucléaires et balistiques du Nord", a-t-il dit.

ANNONCES BELLICISTES DU NORD

Les Etats-Unis ont annoncé la semaine dernière que des bombardiers B-52 et B-2 avaient effectué des vols d'entraînement dans l'espace aérien sud-coréen, suscitant le courroux de la Corée du Nord, qui a menacé en retour de frapper les îles américaines de Guam et de Hawaï, dans le Pacifique.

"La Corée du Nord n'arrivera à rien par les menaces ou les provocations, qui ne feront que l'isoler davantage et saper les efforts de la communauté internationale pour assurer la paix et la stabilité dans le nord-est de l'Asie", écrit le commandement de l'armée américaine en Corée du Sud dans un communiqué.

La Corée du Nord a multiplié les annonces bellicistes ces dernières semaines, dénonçant l'accord d'armistice conclu avec les Etats-Unis dans la péninsule en 1953, menaçant de lancer une attaque nucléaire préventive et se déclarant en état de "guerre" avec la Corée du Sud.

LE CULTE DU SECRET NUCLÉAIRE

Concernant la stratégie militaire de la Corée du Nord, le quotidien The Washington Post a publié dimanche une vaste enquête pour montrer comment Pyongyang entretient le secret autour de ses essais nucléaires, pour accentuer la pression dans la région. Citant des responsables américains, sous couvert de l'anonymat, et des experts en armement, le journal explique que les effets de l'explosion du 12 février ont été extrêmement confinés et que peu de traces radioactives se sont échappées dans l'atmosphère.

Le gouvernement américain avait en effet anticipé l'essai nucléaire et l'avait surveillé étroitement afin de pouvoir recueillir des résidus révélant la composition de la bombe, selon l'article. Or, dans les jours qui ont suivi l'explosion, les capteurs américains et sud-coréens n'ont réussi à détecter de traces des gaz radioactifs usuels dans aucune des cent vingt stations de surveillance situées près du site des tests nucléaires ou sous le vent.

D'après le Washington Post, l'absence de données concrètes sur des tests suggérerait une tentative délibérée de la Corée du Nord d'empêcher que des gaz révélateurs soient libérés dans l'atmosphère, sans doute en enfouissant profondément dans la terre la cavité ayant servi aux essais nucléaires. Une manière d'entretenir le secret sur ses véritables capacités nucléaires.