Traduction copyleft par Pétrus Lombard pour Alter Info

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À la veille de Thanksgiving, les versions anglaises en ligne de China Daily et People's Daily ont signalé que, pour leurs échanges bilatéraux, la Russie et la Chine ont conclu un accord d'abandon du dollar avec, à la place, leurs propres monnaies. Russes et Chinois ont dit avoir pris cette mesure pour protéger leurs économies contre les risques qui ont sapé leur confiance à l'égard du dollar comme monnaie de réserve mondiale.

Il s'agit d'une information importante, surtout pour l'actualité de la période engourdie des vacances de Thanksgiving, mais je ne la vois pas rapportée sur Bloomberg, CNN, le New York Times, ni nulle part ailleurs dans nos médias. L'autruche garde la tête dans le trou.

La Chine avait conclu plus tôt le même accord avec le Brésil.

Comme la Chine a une gros tas grandissant de dollars provenant de ses excédents commerciaux, elle signale préférer du rouble russe et du real brésilien à encore du dollar.

La presse financière zunienne trouve une consolation dans ces épisodes où la peur de la dette souveraine dans l'Union européenne envoie le dollar contre l'euro et la livre sterling. Mais ces aventures monétaires ne sont que des mesures d'acteurs financiers spéculant (shorting) sur la dette libellée en euros en difficulté. Il ne s'agit pas de mesures de renforcement du dollar.

Le rôle de monnaie de réserve mondiale du dollar est l'un des principaux instruments de notre domination financière. Nous n'avons pas dit combien de dégâts la fraude de Wall Street a infligé aux établissements financiers de l'Union européenne, mais ses pays n'ont plus besoin du dollar pour commercer entre eux, puisqu'ils partagent une monnaie commune. Dès que les pays de l'OPEP l'abandonneront pour les paiements du pétrole, l'influence du dollar périclitera.

Chaque fois qu'un pays ne peut honorer ses dettes et rembourser les banques zuniennes, le FMI se met en branle avec un plan d'austérité qui pressure la population du pays avec des impôts plus élevés et des coupes dans l'éducation, le médical et les rentes supportant les programmes, jusqu'à ce que les banquiers récupèrent leur argent.

C'est ce qui se trame actuellement en Irlande et c'est susceptible de s'étendre au Portugal, en Espagne, et même en la France. La crise financière ayant été provoquée par la Zunie, le rôle du FMI comme outil de son impérialisme est de moins en moins acceptable. Il se pourrait que vienne le moment où les gouvernements ne seront plus en mesure de trahir leur peuple aux intérêts des banques.

Il existe d'autres signes montrant que certains pays se lassent de l'usage irresponsable du pouvoir zunien. Les gouvernements civils de la Turquie ont longtemps été sous la coupe d'une armée turque influencée par la Zunie. Pourtant, récemment, le gouvernement civil a manœuvré contre deux hauts généraux et un amiral soupçonnés d'implication dans la planification d'un coup d'État. Le gouvernement civil s'est en outre imposé le jour de Thanksgiving, quand le premier ministre a annoncé que la Turquie est prête à répondre à toute offensive israélienne contre le Liban. Voilà un allié d'un OTAN zunien en train de se libérer de la suzeraineté zunienne exercée à travers l'armée turque. Qui sait, l'Allemagne pourrait être le prochain.

Pendant ce temps-là, en Zunie, le peuple bêlant reste satisfait, ou aveugle à son rôle de bestiaux d'abattage destiné à repaître crésus. Le régime Obama a réussi à proposer à la Commission du déficit, dont les membres veulent bien payer de multiples billions de dollars pour des guerres qui enrichissent le complexe militairo-sécuritaire et de multiples billions de dollars pour le renflouage du système financier, de réduire l'augmentation du coût de sécurité sociale, relever l'âge de la retraite à 69 ans, supprimer la déduction sur les intérêts hypothécaires, mettre fin à la déduction fiscale pour employeur pourvu d'assurance maladie, imposer une TVA fédérale de 6,5%, tout en réduisant le taux d'imposition des cousus d'or.

Même les taux d'intérêt peu élevés de la Réserve fédérale sont voulus pour favoriser les banksters.

Les faibles taux d'intérêt privent de leurs revenus les retraités et ceux qui vivent de leur épargne. Les faibles taux d'intérêt tarissent aussi le financement les pensions corporatives. Pour combler ce trou les entreprises émettent des milliards de dollars en obligations de sociétés afin de financer leurs retraites. La dette des entreprises augmente, mais pas les usines et les équipements qui produisent les rentrées permettant d'honorer la dette. L'état de l'économie s'aggravant, le service de la dette supplémentaire sera un problème.

De surcroît, les gens âgés découvrent que de moins en moins de médecins les accepteront comme patients, car une réduction de 23% menace les remboursements de frais de docteur déjà faibles de l'assurance maladie. Le gouvernement n'a de ressources que pour les guerres d'agression et les renflouages de banksters friqués. Le citoyen est devenu un simple sujet à saigner pour les oligarchies.

Le comportement tyrannique de la TSA à l'égard des passagers aériens indique clairement que le Zunien n'est plus un citoyen doté de droits mais un sujet sans droit. Peut-être un jour viendra où les Zuniens opprimés descendront dans la rue comme les Français, les Grecs, les Irlandais et les Britanniques.