Israël subit actuellement une attaque informatique massive mais a pour l'instant réussi à limiter les dégâts grâce à une meilleure préparation qu'il y a un an, a assuré dimanche l'un des experts informatiques les plus reconnus du pays. Le groupe de pirates informatiques Anonymous a annoncé samedi une grande attaque dimanche sur les sites internet israéliens, avec pour objectif d'«effacer Israël du cyber-espace», en solidarité avec le peuple palestinien.

Mais dimanche en fin de matinée, les dégâts étaient «plus ou moins inexistants», a assuré à la radio militaire le professeur Yitzhak ben Israël, fondateur d'un centre national contre la cybercriminalité qui dépend du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. L'attaque a touché en particulier les sites du Premier ministre, des ministères de la Défense et de l'Education, ainsi que le Bureau central des statistiques, mais tous ces sites semblaient fonctionner normalement dimanche.

«Anonymous n'a pas la capacité, ni l'objectif, de détruire les infrastructures essentielles du pays. Si cela avait été le cas, il ne l'aurait pas annoncé à l'avance», a expliqué M. Ben Israël, estimant que le groupe cherchait plutôt à relancer le débat sur le conflit israélo-palestinien. «Le pays était bien mieux préparé qu'il y a un an, lors d'une vague d'attaques contre la Bourse et (la compagnie aérienne) El Al et d'autres sites. Cette fois-ci l'attaque est plus massive et plus intense, mais nous sommes mieux préparés», a-t-il insisté, en référence à une attaque début 2012.

Selon Guy Mizrahi, co-fondateur de Cyberia, une agence de consultants en protection de données, les sites internet israéliens subissent une «attaque importante» depuis plusieurs jours. «Hier (samedi), il y a eu une vraie tempête, pas mal de sites gouvernementaux piratés, avec des messages laissés sur certains et des données dérobées sur d'autres», a-t-il déclaré à la radio publique.

En novembre, le groupe Anonymous avait déjà lancé une attaque contre de nombreux sites israéliens, et affirmé avoir bloqué ou vidé près de 700 sites, pour protester contre l'offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza.