Le développement du blé est en retrait de dix-neuf jours par rapport à la même période de 2012

Un hiver pluvieux, un long épisode de température froide, un printemps qui tarde à s'installer: ce cocktail météorologique n'a guère été pro­pice au développement des cultu­res en France. Des légumes aux arbres fruitiers, en passant par les céréales, les productions agricoles accusent du retard.

Selon les données publiées mer­credi io avril par l'institut public FranceAgriMer, le développement du blé est en retrait de dix-neuf jours par rapport à la même pério­de de 2012. Et de neuf jours, si l'on prend 2011 comme base de compa­raison. Au e avril, seuls 22 % des épis avaient atteint la taille d'i cen­timètre, contre 86% en 2012. Pour l'orge d'hiver, les retards respectifs
par rapport à2012 et 2011 sont de dix-huit et treize jours. «Nous avons dû attendre pour faire les semis»,explique Rémi Haquin, président du conseil des céréales de FranceAgriMer.

Disparités régionales

Les fleurs se font désirer sur les arbres fruitiers.«Nous avons quinze jours à trois semaines de retard à la floraison dans la grande moitié nord du pays.Elle a seulement débuté en valléedu Rhône, en Ardèche et dans la Drôme. Et les pruniers d'Ente [pruneaux d'Agen] sont à peine en fleurs », affirme Luc Barbier, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits.

Chez les céréaliers, le message est clair. «Il est beaucoup trop tôt pour se prononcer », estime M.Haquin, qui ajoute: «Le potentiel n'est pas entamé.» Même si se dessinent des disparités entre régions. En Picardie, 84% du blé planté est en bon état, quand ce ratio est de 42% en région Centre, plus touchée par l'excès de pluie. Les producteurs de légumes sont inquiets avec «un retard de trois semaines dans la production de salades en plein champ et dans les semis de carottes, de radis ou d'oignons. Aujourd'hui, nous manquons de produits, ce qui se traduit par une perte sèche pour les exploitations et il peut y avoir un impact sur les futures récoltes », commente Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France. Les cultures sous serre ne sont pas épargnées. L'absence de luminosité réduit la production. C'est le cas pour les tomates et les concombres. «Nous n'avons pas assez de volume pour prendre notre place dans les rayons face aux produits espagnols ou marocains», regrette Laurent Bergé président de l'appellation d'origine protégée Tomates et concombres de France. La météo a également eu un impact sur la consommation de ces produits printaniers. Des Français qui boudent aussi les fraises, alors que la gariguette du Sud-Ouest attend le client.