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Salah Eddin Barhoum, un ado de 17 ans innocent, dont la photo avait été diffusée par le New York Post. AP
Jeudi, le New York Post a diffusé sur la Toile la photo de deux adolescents suspects. Problème, ils étaient juste venus regarder l'arrivée du marathon et n'avaient rien à voir avec les attentats de Boston...

C'est avec la peur au ventre que Salah Eddin Barhoum reste terré chez lui. Depuis que le New York Post a diffusé une photo de lui et de son ami Yassine Zaime comme potentiels suspects des attentats de Boston, cet ado de 17 ans n'ose plus sortir de chez lui. Diffusée sur Internet et les réseaux sociaux à une vitesse folle, la photo montre très distinctement le visage de ces deux adolescents. Depuis, et même si le quotidien américain est revenu sur cette information, ce passionné de course à pied est convaincu qu'il reste une cible potentielle.

"Je vais avoir peur en allant à l'école maintenant. Tout ce qui me paraît étrange me fait peur", assure-t-il. Ce jeudi, alors qu'il revenait du lycée, il dit avoir aperçu un homme dans une voiture le dévisager et parler au téléphone. Il ne lui en a pas fallu plus pour rentrer précipitamment chez lui. Seul moyen désormais pour lui de se sentir en sécurité ? Que les suspects soient arrêtés. Depuis ce vendredi matin et la mort d'un des suspects confirmée par la police de Boston, Salah est sans doute un peu plus serein.

La famille de Barhoum a quitté le Maroc en 2008 pour venir s'installer à Boston. Le père de famille, boulanger dans "la ville des fèves", n'ose plus aller travailler et craint également pour sa femme et ses deux filles. "Pour le moment nous ne sommes plus en sécurité. Les médias devraient vérifier à deux fois leurs informations avant de les diffuser", confie ce père de famille inquiet.
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Cette photo diffusée par le New York Post montre Salah Eddin Barhoum et son ami Yassine Zaime, lors du marathon …
De son côté, le New York Post s'est défendu par un communiqué : "Nous maintenons les faits. Les photos ont été envoyées à la police locale jeudi après-midi car ils cherchaient des informations concernant deux hommes avec des sacs à dos. Nous ne les avons pas identifié comme des suspects." Mais le mal est fait, et selon Salah, c'est à cause de leurs sacs à dos noirs et de leur couleur de peau que leur photo a été diffusée. "Ça fait mal, parce que la personne qui a envoyé ces photos doit être contente d'avoir dénoncé des soi-disant suspects. Et malheureusement je suis l'un d'entre eux..."