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Trois hommes du SREL auraient informé Jean-Claude Juncker et Luc Frieden dès janvier 2006.
Suites aux informations de RTL, selon lesquelles le réseau aurait été responsable des attentats perpétrés dans les années 80 au Luxembourg, Déi Gréng demande des comptes aux deux membres du gouvernement, censés avoir été informés dès 2006.

Nouvelles révélations dans le cadre du procès Bommeleeër, cette affaire d'un mystérieux poseur de bombes qui a agité le Luxembourg dans les années 1980.

Selon des informations diffusées par RTL, le SREL (Service de renseignement de l'État luxembourgeois) sur lequel travaille actuellement une commission d'enquête parlementaire, était parvenu à la conclusion dès le début de l'année 2006 qu'une ligne dure du réseau Stay-Behind était responsable des attentats. Les cellules Stay-Behind étaient des réseaux clandestins coordonnés par l'Otan pendant la Guerre Froide.

Analyse présentée début 2006

Mieux, l'analyse des services des renseignements aurait été présentée à cette même date au ministre de la Justice de l'époque, un certain Luc Frieden, aujourd'hui ministre des Finances, et à Jean-Claude Juncker, le Premier ministre. Un enregistrement clandestin attesterait même de cette rencontre entre les deux membres du gouvernement et les trois agents spéciaux: Marco Mille, Frank Schneider et André Kemmer.

Or, aucune de ces informations n'avait à l'époque été transmise à la Justice.

Le document sonore mentionnerait notamment Gérard Reuter, ancien président de la Cour des comptes, qui confirmerait aujourd'hui cette thèse, aux conséquences potentielles importantes sur la vie politique luxembourgeoise actuelle. Gérard Reuter aurait aussi indiqué à RTL avoir été logé aux frais du SREL.

En réaction à ces révélations, et alors que la période pré-électorale a déjà débuté, le parti Déi Gréng a déjà demandé à Luc Frieden et à Jean-Claude Juncker de s'expliquer au plus vite.

SREL: bilan intermédiaire

Parallèlement, la Commission d'enquête sur le SREL vient de tirer un bilan intermédiaire de son action. Sa mission consiste notamment à vérifier la légalité des activités du service secret.

L'entrevue avec le Premier ministre Jean-Claude Juncker sur la réforme de l'organisation du SREL, initialement prévue ce mercredi, a finalement été reportée au 7 mai.