Nos connaissances actuelles de nature scientifique et notre interprétation des sources historiques indiquent un environnement nord-africain de type désertique, dans la totalité de ce territoire, au moins depuis le début de l'ère chrétienne.

La Vallée des Roses, Maroc, villages berbères et jardins de fleurs
© InconnuLa Vallée des Roses, Maroc, villages berbères et jardins de fleurs
Ainsi, l'étude des lames sédimentaires d'un lac tchadien[1], en conclu comme une désertification du Sahara lente et progressive, depuis six mille ans.

Cependant de nombreux indices laissent penser que cette désertification ne s'est pas développée de manière uniforme dans tout ce qu'est aujourd'hui le Sahara. Il faudrait peut-être faire une distinction entre le Sahara occidental et le Sahara oriental, qui ne semblent pas avoir connu le même processus de désertification, de même que la partie septentrionale du continent par rapport à l'intérieur des terres. Cette hypothèse a souvent été proposée par des historiens du XIXe siècle, jusque dans les années 70 du siècle dernier, même s'il faut admettre que le nombre d'indices le confirmant sont trop peu nombreux pour en faire une certitude. Cependant ces indices sont bien plus nombreux que ceux qui font que « l'on sait » que tout le Sahara était un désert au début de l'ère chrétienne, voire, au VIe siècle !

Sources historiques approuvant une désertification totale de l'Afrique du Nord, avant, ou au début de l'ère chrétienne

Hérodote décrivait cette région au Ve siècle av. J.C. comme :
« une zone de sable, qui s'étend depuis Thèbes d'Égypte jusqu' aux Colonnes d'Héraclès...[2] ».
Pomponius Mela, le plus ancien géographe romain, au début de l'ère chrétienne écrivait :
« La plus grande partie de l'Afrique est inculte et recouverte de sables stériles, ou déserte à cause de la sécheresse du ciel et des terres[3] ».
Carte Pomponius Mela
© InconnuCarte Pomponius Mela

Voici deux sources explicites approuvant une désertification totale de l'Afrique du Nord au début de l'ère chrétienne, la thèse aujourd'hui acceptée par la majorité des historiens. Pourtant, nous pourrons constater que ces deux auteurs se contredisent sur ce point. Pomponius Mela, par exemple, nous a légué une carte du monde [voir ci-dessous] dans laquelle l'Afrique est connue jusqu'aux environs des latitudes du sud de l'Éthiopie, mais surtout pourvue de cours d'eau qui se jettent dans la Méditerranée, tout le long de ses côtes septentrionales.

D'autres témoignages historiques sont utilisés pour démontrer cette hypothèse, malheureusement ceux-ci décrivent précisément la région libyenne, ou l'Éthiopie [mot aussi utilisé pour désigner l'Afrique Noire] et non toute l'Afrique du Nord[4].

Hérodote désapprouve une désertification totale de l'Afrique du Nord avant l'ère chrétienne

Hérodote, qui, comme nous l'avons vu, aurait « certifié » l'Afrique du Nord « comme une zone de sable » qui s'étendrait de l'Égypte à Gibraltar, semble pourtant faire ici une grande distinction entre l'est de l'Afrique du nord, et l'ouest :
« Cette région [l'Algérie] et le reste de la Libye en direction de l'ouest, sont plus peuplées de fauves et couvertes de forêts que celle des nomades [le Sahara central et oriental, seraient à cette époque des régions toujours fréquentées par des routes praticables]. Ainsi, la Libye orientale où vivent les nomades est plane et sablonneuse jusqu' au fleuve Triton [que l'on identifie aujourd'hui avec l'Oued Mellègue ou El Hamma en Tunisie], mais pour ce qui est de la région située à l'ouest de ce fleuve, habitée par des agriculteurs, elle est très montagneuse, arborée et remplie d'animaux sauvages.[5] »
Même pour ce qui est de la région libyenne, Hérodote semble faire une distinction entre sa zone septentrionale et ses terres intérieures :
« À l'intérieur de la Libye, le pays est désertique, sans eau, sans animaux, sans pluies, sans forets, dépourvu de quelque sorte d'humidité[6], région à ce moment encore habitée par des nomades. À ma connaissance, on ne peut comparer la fertilité de la Libye avec celle d'Asie ou d'Europe, à l'exception de la Cirénaïque. On peut la comparer avec les terres les plus productives et ne ressemble en rien au reste de la Libye. Son sol est noir et bien arrosé par des sources. Il n'y a pas de sécheresse à craindre, ni même de destructions causées par un excès d'eau, ainsi il pleut dans cette partie de la Libye. Le produit de la récolte est dans la même proportion avec la semence qu'à Babylone. Le territoire que [les habitants de Benghazi] cultivent, est aussi très fertile. Elle rend, en effet, cent pour un durant les meilleures années ; mais en Cyrénaïque on produit jusqu'à trois cent pour un.[7] ».
« Depuis Auguila, à une distance de dix journées de marche se trouve une autre éminence de sel, d'eau et un grand nombre de palmeraies qui donnent leur fruits comme ailleurs. Des hommes vivent dans cette région et sont très nombreux. Ils se nomment les Garamantes... ils possèdent des bœufs... ils chassent les éthiopiens troglodytes avec des chariots tirés par quatre chevaux.[8] »
Hérodote décrit maintenant la région de l'Atlas :
« La montagne nommée Atlas est ronde et étroite dans tous ses côtés, tellement haute qu'il est impossible d'en voir le sommet, à ce qu'on dit, les nuages ne se séparent jamais d'elle, ni en été, ni en hiver[9] ».
Les éléphants de Carthage

« Tout le monde sait », si on a bien écouté en classe d'histoire, qu'Hannibal le carthaginois a tenté d'envahir la Rome Antique à l'aide d'éléphants, au
Hannibal traversant les Alpes avec ses éléphants
© InconnuHannibal traversant les Alpes avec ses éléphants
IIIe siècle av. J.C. Bien que la plupart des trente, quarante exemplaires d'Hannibal n'aient pas survécus à la traversée des Alpes, leur présence dans cette armée évoque une Afrique du Nord de l'époque très distincte de l'actuelle. Ces animaux étaient fournis par les numides[10], peuple vivant dans l'actuelle partie septentrionale de l'Algérie.

Ces animaux boivent cent quatre-vingts litres d'eau par jour et consomment de grande quantité de pâturages. Les éléphants ne vivent pas dans des endroits désertiques, et leur présence généralisée dans toute l'Afrique de l'Ouest semble être attestée par la présence actuelle de cinquante éléphants au Sénégal, environ trois cent cinquante au Mali et six cents au Niger[11]. On estime qu'une population d'éléphants en dessous de deux mille individus est menacée d'extinction. Selon Thernistios, au IVe siècle apr. J.C., les éléphants d'Afrique du Nord avaient disparus, et trois cents ans plus tard, Isidore de Séville évoquera ce souvenir avec mélancolie[12].

Les expéditions romaines en Afrique

Lors de ses voyages en Afrique qui l'ont mené jusqu'au Tassili, Henri Lhote a pu reconstituer la route des deux expéditions romaines jusqu'au fleuve Niger, citées par Pline, menées par Septimus Flaccus en 70 apr. J.C. et Julius Mantinus en 86 apr. J.C.[13]. Ce chemin part d'Oea [Tripoli], passe par Cidamus [Ghadamès] jusqu' au pied du Tassili, pour finir à Gao, dans le Mali actuel, [voir la carte ci-dessus avec l'itinéraire grossier de ces expéditions montrée par des points noirs].

Carte antiquité, Romafrique
© Daniel Dalet/d-maps.com
Il faut savoir que ces deux traversées ont été faites à cheval, le chameau ayant été généralisé bien plus tard comme nous le verrons plus loin. Si un cheval boit quarante litres d'eau par jour, il est impossible que cette expédition militaire ait eu lieu dans un endroit désertique comme l'est le Sahara à l'heure actuelle.

Le cheval et le chameau dans l'ouest africain

Le cheval aurait été introduit en Afrique quand les Hyksos ont envahi l'Égypte Antique, supposément, à partir du XVIIe siècle av. J.C. Présent sur les fresques du Tassili, le cheval y est représenté ainsi que des embarcations de style égyptien, ce qui laisse supposer que ces navires pouvaient peut-être naviguer sur d'autres fleuves africains que le Nil, et que le cheval a certainement été apporté dans l'ouest africain par l'Égypte Antique. Comme Hérodote le confirme, les Garamantes les utilisaient déjà en plein Sahara.

Cet animal, qui a besoin d'un environnement humide et des pluies adéquates, s'est tellement bien développé dans la région, que durant l'époque classique les chevaux libyens et numides étaient célèbres pour leur vélocité, même Saint Isidore de Séville maintiendra cette réputation au VIIe siècle apr. J.C.[14].

Le chameau était déjà présent dans l'Afrique du Nord du début de l'ère chrétienne, mais de manière discrète. Aussi présent dans les fresques du Tassili, le chameau succède au cheval dans l'art rupestre de cette région, donnant une impression de continuité[15] - [16]. L'animal est connu depuis les temps pharaoniques en Égypte mais n'y sera largement utilisé qu'à partir, possiblement, des temps de Ptolémée. Dans la région qui nous intéresse, dans l'ouest de l'Afrique, le chameau y a été introduit et généralisé bien plus tard. Le mot désignant le chameau est inexistant dans la langue berbère, de même qu'il n'est jamais mentionné au temps de la domination de Carthage.

Pline l'Ancien, parle des chameaux de la Bactriane et de l'Arabie, et précise bien qu'ils viennent d'Orient[17]. Les chameaux auraient été introduits dans la région par les romains. Le premier texte décrivant une caravane avec un grand nombre de chameaux date du Bas Empire Romain, et est confirmé par d'autres textes du VIe siècle.

Il est évident que ce passage du cheval au chameau accompagne un changement climatique dans l'ouest de l'Afrique, que l'on date au VIe siècle apr. J.C.

Les sources arabes du IXe au XIe siècle, désapprouvent une désertification totale de l'Afrique du Nord

Le géographe El Yacoubi, du IXe siècle, « restait surpris par l'aspect vert, l'abondance des eaux dans la région qui s'étend entre Qamzsda [Sidi bu Zid en Tunisie] et le bord de mer », c'est à dire sur une distance de cent cinquante kilomètres[18].

Dans sa Description de l'Afrique Septentrionale[19], Al Bakri, du XIe siècle, nous offre un grand nombre de détails qui « collerait mal » dans un Maghreb actuel :
« Badja ( à l'ouest de Tunis), grande ville, entourée de plusieurs ruisseaux, est bâtie sur une haute colline qui porte le nom d'Aîn es-Chems, située auprès de la porte du même nom et tout à fait au pied du rempart... Badja renferme cinq bains, dont l'eau provient des sources dont nous avons parlé... À l'extérieur de la ville on voit des sources en quantité innombrable, Badja est toujours couverte de nuages et de brouillards ; les pluies et les rosées y sont très-abondantes ; rarement le ciel s'y montre pur et serein ; aussi les pluies de Badja sont-elles passées en proverbe. »

« Tebessa (dans les terres algériennes) est une grande et ancienne ville bâtie en pierre de taille. On y trouve une grande abondance de fruits... Elle est située auprès d'une grande rivière, bordée de forêts et de vergers ; on y trouve surtout des noyers, dont le fruit est renommé pour sa grosseur et sa saveur.

On remarque dans cette grande ville plusieurs salles voûtées, où les caravanes de voyageurs s'abritent avec leurs animaux quand il tombe de la pluie ou de la neige. Une seule de ces salles peut contenir plus de deux mille bêtes de somme. »
Ibn Khaldun
© InconnuIbn Khaldun

Dans son Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale[20], Ibn Khaldun, au XIVe siècle, donne enfin une mention explicite d'un « Sahara », l'Areg : « Du côté du sud-est et du midi, le Maghreb a pour limite une barrière de sables mouvants, formant une ligne de séparation entre le pays des Berbères et celui des Noirs. Chez les arabes nomades, cette barrière porte le nom d'Areg [dunes]. L'Areg commence du côté de la Mer Environnante et se dirige vers l'Est, en ligne droite, jusqu'à ce qu'il s'arrête au Nil, grand fleuve qui coule du midi et traverse l'Égypte. La moindre largeur de l'Areg est de trois journées.[20] »

Ibn Khaldun, au XIVe, semble moins enthousiaste qu'Al Bakri, quelques siècles plus tôt, sur le climat et l'environnement du Maghreb, ceci pourrait suggérer un changement de climat après le XIe siècle. Mais cette idée reste incertaine, Ibn Khaldun semble décrire une région septentrionale fertile, et un de ses contemporains arabes, Ibn Battuta - un grand voyageur qui s'attarde plus sur les personnes qu'il rencontre que sur les paysages - décrit sa traversée de l'Afrique septentrionale d'ouest en est, où la pluie ne cesse de le poursuivre de manière incessante[21]. Lors de sa traversée du Maroc jusqu'au fleuve Niger, il rencontre de nombreuses zones désertiques dont certaines sont familières au Sahara actuel, cependant il fait ce voyage toujours à cheval, et si une occasion se présente d'aller en chameau, ceci arrive uniquement pour des raisons économiques, cet animal coûtant moins cher qu'un cheval[22].

Autres témoins zoologiques du passé climatique de l'Afrique du Nord

Crocodile
© Inconnu
Au début du XXe siècle, vivaient en Afrique du Nord, des autruches [qui n'aiment pas les climats trop humides] et des antilopes Adax, mais elles ont rapidement été annihilées par des chasses destructrices.

Les escargots étaient aussi largement présents dans la région, d'ailleurs les romains en avaient fait une industrie et un grand commerce pour les exporter dans tout l'Empire. Ces animaux ont un grand besoin évident d'un environnement de forêts et d'humidité.

L'ours aurait été présent dans la région du Maroc, en 1867 on faisait état d'un ours offert par l'empereur du Maroc au jardin zoologique de Marseille[23].

En cette même époque, on constatait la présence de crocodiles[24], en plein centre du Sahara, dans le Tassili, lieu dont a déjà parlé pour ses peintures rupestres.

L'Afrique du Nord selon Mercator en 1569

En 1569, Gerardus Mercator publiait une carte du monde [ci-dessus], avec vraisemblablement des sources espagnoles et portugaises, dans laquelle l'Afrique du Nord à un visage différent de celui que l'on connaît de nos jours, dans laquelle le Sahara est baigné par un grand nombre de cours d'eau. Est-ce que ces données proviennent des portugais qui ont commencé à explorer l'Afrique par voie maritime environ cent ans avant la publication de ces cartes ? Ou bien proviennent elles de sources plus anciennes comme celles des romains ?

Carte Mercator, 1569
© InconnuCarte Mercator, 1569
Quoiqu'il en soit, cette carte est un autre témoin d'une « autre Afrique du Nord » dans un passé qui n'est pas forcément lointain.

L' Afrique selon Mercator en 1569
© InconnuL'Afrique selon Mercator en 1569
L' Afrique selon Mercator en 1569 avec les massifs montagneux en rose
© InconnuL' Afrique selon Mercator en 1569 avec les massifs montagneux en rose
Cartes_Afrique_Mercator_En superposant ces massifs de Mercator (en rouge) avec une carte topographique moderne de l' Afrique, on se rend compte de la très haute précision de l'ancien géographe
© InconnuEn superposant ces massifs de Mercator (en rouge) avec une carte topographique moderne de l' Afrique, on se rend compte de la très haute précision de l'ancien géographe
Cette carte montre la présence de deux grands lacs, aujourd'hui absents, dans l' ouest de l' Afrique, ainsi que de nombreux cours d'eau en plein Sahara
© InconnuCette carte montre la présence de deux grands lacs, aujourd'hui absents, dans l' ouest de l' Afrique, ainsi que de nombreux cours d'eau en plein Sahara
Localisation possible d'un de ces deux anciens lacs_Afrique du Nord
© InconnuLocalisation possible d'un de ces deux lacs
Image topographique de cette région_Sud Libye
© InconnuImage topographique de cette région
Vue satellite de cette région_Libye_désert
© InconnuVue satellite de cette région
Superposition de cours d'eau et de ce lac selon Mercator sur une carte topographique moderne
© InconnuSuperposition de cours d'eau et de ce lac selon Mercator sur une carte topographique moderne
Vue satellite de la région du second grand lac de Mercator, près du lac Manantali crée en 1989
© InconnuVue satellite de la région du second grand lac de Mercator, près du lac Manantali crée en 1989
Libye_Cette région abrite un endroit idéal pour la présence d'un ancien grand lac (grand cercle) par la fermeture d'une section étroite (petit cercle)
© InconnuCette région abrite un endroit idéal pour la présence d'un ancien grand lac (grand cercle) par la fermeture d'une section étroite (petit cercle)
Carte_afrique de l'Ouest_Superposition de cours d'eau et de ce lac selon Mercator sur une carte topographique moderne
© InconnuSuperposition de cours d'eau et de ce lac selon Mercator sur une carte topographique moderne
Autres cartes historiques de l'Afrique

Une carte hollandaise de 1570, au même moment où Mercator publie sa carte. Celle ci semble s' accorder bien plus avec nos conceptions modernes du Maghreb, même si le fleuve Sénégal se fond avec le fleuve Niger, où de nombreux cours d'eau présents selon Me
© InconnuUne carte hollandaise de 1570, au même moment où Mercator publie sa carte. Celle ci semble s' accorder bien plus avec nos conceptions modernes du Maghreb, même si le fleuve Sénégal se fond avec le fleuve Niger, où de nombreux cours d'eau présents selon Mercator sont ici absents.
Une carte hollandaise de l'Afrique, 1570
© InconnuUne carte hollandaise de 1570, au même moment où Mercator publie sa carte. Celle-ci semble s'accorder bien plus avec nos conceptions modernes du Maghreb, même si le fleuve Sénégal se fond avec le fleuve Niger, où de nombreux cours d'eau présents selon Mercator sont ici absents.
Une carte française de 1707, où on confond encore le fleuve Sénégal avec le fleuve Niger, qui démontre une connaissance des terres de l'Afrique de l'Ouest plus que partielle à cette époque. Quelques petits « lacs » en plein Sahara, probablement des oasis,
© InconnuUne carte française de Guillaume Delisle,1707, où on confond encore le fleuve Sénégal avec le fleuve Niger, qui démontre une connaissance des terres de l'Afrique de l'Ouest plus que partielle à cette époque. Quelques petits « lacs » en plein Sahara, probablement des oasis, quelques cours d'eau au centre de cette région, mais on est vraiment loin de l'Afrique de Mercator !
Africa map 1812
© InconnuEn 1812, on connait toujours très mal la région du fleuve Niger, mais à ce moment cela semble définitif pour la cartographie, le Sahara est un immense désert vide.
Conclusion

On peut raisonnablement admettre qu'il est fort probable que l'Afrique du Nord, dont le Sahara ont autrefois joui d'un climat bien plus clément et fertile, jusqu'à des époques historiques. De nombreux indices indiquent que c'était le cas au début de l'ère chrétienne, jusqu'au VIe siècle de notre ère, moment où le chameau a véritablement substitué le cheval dans la région. Bien que notre chronologie atteste d'une disparition des éléphants d'Afrique du Nord deux cents ans auparavant, cette époque correspond étrangement avec « l'hiver nucléaire » de témoins européens de grands changements environnementaux du VIe siècle apr. J.C.

Des sources arabes du IXe et XIe siècle témoignent d'un climat fertile dans le Maghreb septentrional, tandis que celles du XIVe siècle peuvent dans une certaine mesure perpétuer cette optique, mais sont plus abondantes en détails sur la présence d'une barrière de sable qui longe méridionalement l'Afrique du Nord. La cartographie européenne semble avoir commencé à définitivement concevoir le Maghreb comme un désert à partir du XVIe siècle, - époque qui correspond à la publication de la carte de Mercator aux sources certainement bien plus antiques que celles des explorateurs portugais et espagnols - jusqu'à nos jours.

Notes

[1] La recherche

[2] Hérodote, IV, p.181

[3] Pomponius Mela, I, p. 31

[4] Méditerranée Antique

[5] Stéphane Gsell, Hérodote : textes relatifs à l'histoire de l'Afrique du Nord, et Hérodote, CXCI

[6] Hérodote, XXXII

[7] Méditerranée antique, et Hérodote CXCVIII

[8] Hérodote CLXXXIII

[9] Hérodote CLXXXIV

[10] Persée

[11] Larousse

[12] Ignacio Olague, Los arabes nunca invadieron España

[13] Ibid.

[14] Ibid.

[15] Persée

[16] Méditerranée Antique

[17] Ce qui peut laisser suggérer que ces peintures puissent être bien plus récentes que ce que l'on pense actuellement, c'est à dire entre 5 000 et 1 000 av. J.C. Il faudrait peut-être les rajeunir de mille cinq cents ans, pour qu'elles deviennent contemporaines de la popularisation du chameau par les romains dans la région. À moins que l'histoire ne se soit une fois de plus répétée...

[18] Ignacio Olague, Ibid.

[19] Gallica

[20] Google Books

[21] Classiques uqac.ca

[22] Classiques uqac.ca

[23] Cryptozoo

[24] Bibdegital