Attentats en Irak
© InconnuLes violences en Irak ont fait plus de cinq cent morts en mai, selon un décompte de l'AFP, alors que les autorités peinent à stopper une vague de violences qui fait craindre un nouveau conflit confessionnel.

Les violences en Irak ont fait plus de cinq cents morts en mai, selon un décompte de l'AFP, alors que les autorités peinent à stopper une vague de violences qui fait craindre un nouveau conflit confessionnel.

Entre-temps, l'émissaire de l'ONU a appelé les dirigeants irakiens à se réunir pour régler une crise politique qui perdure et est notamment liée à l'incapacité des forces de sécurité à réduire les violences.

Entre le 1er et le 27 mai, cinq cent trois personnes ont été tuées et mille deux cent soixante-treize blessées dans des attaques, faisant de ce mois le plus meurtrier en au moins un an, selon des données compilées par l'AFP à partir des informations fournies par des sources de sécurité et médicales. En avril le bilan des morts avait déjà dépassé les quatre cents, portant à neuf cent soixante le nombre de morts en avril et mai. Lundi, des attentats, visant notamment des quartiers chiites à Bagdad, ont tué cinquante-huit personnes et blessé cent quatre-vingt-sept autres, selon des responsables.

« J'exhorte une nouvelle fois tous les dirigeants irakiens à faire leur possible pour protéger les civils. Il est de leur responsabilité de mettre fin à l'effusion de sang maintenant », a déclaré mardi l'émissaire spécial de l'ONU en Irak Martin Kobler dans un communiqué. « C'est aux politiques qu'il revient d'agir immédiatement et d'engager un dialogue pour sortir de l'impasse et ne pas permettre aux terroristes d'exploiter leurs divergences politiques », a-t-il dit.

L'Irak est confronté à plusieurs crises politiques qui portent notamment sur le partage du pouvoir et les limites territoriales. L'ambassade des Etats-Unis a « condamné avec force la vague d'attentats », présentant ses condoléances aux victimes. La flambée de violence que connait le pays depuis le début de l'année intervient en pleines tensions confessionnelles, la minorité sunnite se mobilisant depuis des mois pour dénoncer avec force sa marginalisation par le gouvernement dirigé par les chiites. Au quotidien, les sunnites estiment que cette stigmatisation s'exprime en particulier dans l'utilisation systématique de l'arsenal législatif anti-terroriste à leur encontre.

Le gouvernement a certes lâché du lest depuis le début de leur mouvement en libérant des prisonniers et en augmentant le salaire des milices sunnites anti-Qaïda, mais il ne s'est pas attaqué aux racines sociales de la frustration sunnite. Malgré leur récente intensité, avec des attentats quasi-quotidiens, les violences en Irak restent encore loin du pic atteint dans années 2006-2007, quand elles faisaient plus d'un millier de morts chaque mois.