Le nombre de suicides a atteint 477 en 2011 en Grèce, en hausse de 26 % sur un an, a-t-on appris mardi auprès du service des statistiques Elstat, une évolution largement imputée dans le pays aux effets de la crise économique.

Les hommes sont les plus vulnérables, représentant 82 % des décès suicidaires enregistrés en 2011, mais le phénomène progresse aussi chez les femmes, parmi lesquelles 84 décès par suicides ont été enregistrés en 2011, le double de l'année précédente. La région d'Athènes, où se concentre près du tiers des quelque 11 millions d'habitants du pays est la plus touchée, avec 35 % des cas recensés, suivie par la Macédoine centrale (11 %), dans le nord, et l'île de Crète (7,7 %), dans le sud, qui combine culture machiste et détention généralisée d'armes à feu.

L'ONG de lutte contre l'exclusion Klimaka a affirmé que ces chiffres constituaient un record depuis le début il y a cinquante ans du recensement des suicides par l'Organisation mondiale de la santé, indépendamment de la rigueur à l'époque de cette collecte de données pour la Grèce. Selon un responsable des services statistiques, les données pour 2011 ont été soigneusement vérifiées, y compris auprès des services de médecine légale.

Les chiffres communiqués par la police ne font pas de distinction entre tentatives et suicides fatals. Plus d'un quart de la population au chômage

Dénonçant cette évolution, l'opposition de gauche radicale Syriza et nombre d'intervenants humanitaires l'imputent à la brutale paupérisation des Grecs, dont plus d'un quart sont désormais au chômage, au fil de quatre ans de cure d'austérité dictée au pays surendetté par ses créanciers (UE et FMI). A l'image de ses voisins du Sud, la Grèce affiche toutefois un taux de suicide plus bas que les pays du nord de l'Europe.