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Quatre membres de la Chambre des Lords, de différents partis, ont été piégés récemment par des journalistes britanniques.
La presse britannique a piégé en caméra cachée trois parlementaires, les filmant en train de proposer leurs services et leur influence à des lobbyistes en échange d'argent.

Pris la main dans le sac. Trois parlementaires britanniques sont depuis dimanche au coeur d'un scandale de corruption, après que la presse a dévoilé des vidéos les montrant en train de proposer leurs services en échange d'argent.

Suivant une méthode prisée par la presse anglo-saxonne, des journalistes se sont fait passer pour les représentants d'une entreprise privée afin de solliciter l'appui rémunéré des parlementaires en question. Des extraits vidéos de leurs échanges, filmés en caméra cachée, ont été diffusés dimanche par le Sunday Times.

Un député conservateur déjà mis en cause

Trois membres de la Chambre des Lords (chambre haute du Parlement britannique) ont ainsi été piégés, dont deux - Jack Cunningham et Brian Mackenzie - appartiennent au parti travailliste. Ils ont été suspendus dimanche par le Labour. Le troisième, John Laird, du parti unioniste d'Ulster, a démissionné de son groupe parlementaire en attendant les résultats d'une enquête. Tous nient avoir violé les règles parlementaires, qui interdisent aux élus de la Chambre des Communes et de la Chambre des Lords de se faire payer pour promouvoir une cause. Mais les images sont édifiantes.

Dans les enregistrements diffusés par le Sunday Times, Lord Cunningham explique aux journalistes - qui se font passer pour des lobbyistes au service d'une entreprise d'énergie solaire - qu'il peut leur "permettre de rencontrer des gens, si besoin des membres du gouvernement". Pour ce faire, il évoque une rémunération de 14.000 euros par mois. Lord Mackenzie propose quant à lui de faire appel à des amis parlementaires pour permettre aux faux lobbyistes d'utiliser le palais de Westminster - siège du Parlement - comme lieu de réception. Enfin, Lord Laird indique qu'il peut demander à des collègues de poser à la Chambre des Lords des questions relatives aux intérêts de ses clients.

Ces révélations viennent renforcer le parfum de souffre qui entoure les parlementaires depuis la mise en cause, la semaine dernière, d'un autre député, appartenant lui à la majorité conservatrice. Le député Patrick Mercer a en effet démissionné vendredi de son groupe parlementaire après avoir été filmé, également à son insu, dans le cadre d'une enquête de la BBC et du Daily Telegraph. Selon ces dernier, il a présenté cinq questions au Parlement rédigées par les faux lobbyistes en échange de 4.700 euros. Il aurait en outre accepté de leur fournir une carte de sécurité pour accéder à la Chambre des Communes.