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Fin novembre, la comète Ison sera à 1.2 million de km du Soleil. Les astronomes espèrent que cet astre chevelu fera aussi bien que Lovejoy (indiquée par une flèche dans ces deux images) qui, en décembre 2011, réussissait un redoutable examen de passage en survolant la surface solaire à seulement 140.000 km de distance. © Nasa, SDO
Ison, la comète qui pourrait illuminer nos nuits à la fin de l'année 2013, continue sa longue traversée du Système solaire en direction de notre étoile, qu'elle frôlera à la fin du mois de novembre. Les astronomes du télescope Gemini nord ont suivi cette belle voyageuse pendant quatre mois.

Personne ne sait, à l'heure actuelle, si la comète Ison (C/2012 S1) tiendra ses promesses. Découvert en septembre 2012 par deux astronomes russes travaillant dans le cadre du projet Ison (International Scientific Optical Network), cet astre chevelu présente toutes les caractéristiques communes aux grandes comètes.

Ce sera d'abord un passage à seulement 1,2 million de km du Soleil, le 28 novembre prochain qui permettra un fort dégazage alimentant une imposante queue. Puis, Ison, dont l'orbite est fortement inclinée par rapport au plan de l'écliptique, s'élèvera très rapidement au-dessus de l'horizon est, en fin de nuit. Elle pourra alors être observable dans un ciel bien noir, tout en continuant à se rapprocher de la Terre, dont elle ne sera qu'à 64 millions de km pour Noël. Si l'on ajoute à cela que C/2012 S1 suit une orbite étrangement similaire à celle de la Grande Comète de 1680, un membre célèbre du groupe de Kreutz qui fut visible à proximité du Soleil avec une magnitude de -18, on comprend mieux l'engouement des astronomes pour la comète Ison.

Une légère baisse d'activité pour Ison

D'abord étudiée par la sonde Deep Impact au mois de janvier, C/2012 S1 a ensuite été observée par deux observatoires spatiaux américains, Swift et Hubble. Avec les mesures déjà réalisées, les scientifiques savent que la comète Ison (dont ils estiment la taille du noyau à 5 ou 6 km de diamètre) est particulièrement active. Les observations de Swift dans l'ultraviolet ont montré que la poussière composait principalement la queue de la comète, accompagnée de dioxyde et de monoxyde de carbone avec très peu d'eau (la comète est encore trop loin du Soleil pour voir son eau se sublimer).

L'astre C/2012 S1 est aussi devenu la cible de quelques gros télescopes terrestres. L'observatoire Gemini nord installé à Hawaï (son jumeau le Gemini sud se trouve au Chili), est équipé d'un télescope dont le miroir primaire a un diamètre de 8,1 m. Cet instrument a photographié la comète Ison les 4 février, 4 mars, 3 avril et 4 mai 2013, à travers un spectrographe multi-objets. Les observateurs ont noté une légère baisse d'activité de la comète au mois de mai, ce qui ne surprend pas Karen Meech, astronome à l'Institute for Astronomy de l'université d'Hawaï. Une comète neuve est constituée de couches externes de différentes compositions. La pression de radiation et le vent solaire mettent à nu les couches plus ou moins volatiles, lorsqu'elle s'approche pour la première fois du Soleil.
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Ces 4 images ont été réalisées par le spectrographe multi-objets qui équipe le télescope Gemini nord de 8,1 m de diamètre. Elles montrent la comète Ison les 4 février, 4 mars, 3 avril et 4 mai 2013. L'éclat de la comète est environ de magnitude 16, alors qu'elle se trouve au niveau de l'orbite de Jupiter. © Gemini Observatory, Aura
Toutes les observations scientifiques de C/2012 S1 n'ont qu'un seul et même objectif : déterminer la composition du noyau et son niveau de cohésion, pour savoir s'il résistera à son survol du Soleil le 28 novembre prochain. Car s'il est bien une chose certaine, c'est que les comètes sont imprévisibles. En octobre 2011 la comète Elenin se désintégrait bien avant son passage au périhélie (point d'orbite d'un corps céleste le plus rapproché du Soleil). Deux mois plus tard et contre toute attente, la comète Lovejoy survivait à un passage à seulement 140.000 km de la surface de notre étoile...

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