Traduction SOTT
Prisme : [przm] - nom

1. Une figure solide dont les bases ou les extrémités ont les mêmes taille et forme et sont parallèles, et chacun de ces côtés est un parallélogramme.

2. Un corps transparent de cette forme, souvent fait de verre et généralement avec des extrémités triangulaires, utilisé pour séparer la lumière blanche qui passe à travers le spectre ou pour refléter des faisceaux de lumière.

3. Un objet de verre coupé, comme un pendentif ou un chandelier.

4. Une forme de cristal qui consiste en trois faces parallèles à un seul axe ou plus.

5. Un médium qui déforme tout ce qui est vu à travers.

[Alternativement...]

Prisme : [pri-zəm] - nom

[...]

4. Un médium qui déforme, biaise, ou colore tout ce qui est vu à travers.
prisme
© Inconnu

Le « scandale de la surveillance de la NSA » en cours a plusieurs parallèles, et quelques liens directs, avec les révélations faites par Wikileaks, l'organisation que son leader Julian Assange a décrit comme « l'agence de renseignement du peuple ».

Bien que nous ayons été satisfaits de voir les crimes gouvernementaux et corporatifs revenir hanter leurs auteurs, SOTT.net est resté prudent pour ce qui est de qualifier Assange ou Wikileaks d'héroïque. Qu'est-ce que les « Journaux de la guerre d'Iraq » ou les « câbles diplomatiques » du Département d'État américain ont révélé qui n'était pas de l'information déjà disponible au public ? Évidemment, quelques détails étaient nouveaux, mais ils n'ont pas changé le fait que l'invasion et l'occupation américaine de l'Irak étaient illégales selon la loi internationale et que tous ceux qui ont été impliqués ont soit commis ou ont été impliqués dans des crimes de guerre. Il n'y a rien eu non plus qui soit sorti qui était assez nuisible pour traduire leurs auteurs en justice ou pour catalyser de vrais changements politiques qui pourraient réellement améliorer le bien-être du peuple.

Les choses, comme vous l'avez peut-être constaté ces dernières années, n'ont en fait qu'empiré pour les masses.

Donc, est-ce qu'Edward Snowden, le dénonciateur de l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) actuellement « en fuite » après avoir dévoilé « des documents top secrets » à des médias importants, est un héros ou un traitre ? Ou ni l'un ni l'autre ? Nous avons discuté de ceci et plus lors du SOTT Talk Radio show de dimanche dernier sur les divulgations de la NSA. Écoutez :


Un peu d'histoire

Le dénonciateur de la NSA Edward Snowden est catapulté dans le feu des projecteurs par une entrevue qu'il donne au journaliste du The Guardian, Glenn Greenwald. L'entrevue est filmée par la documentariste nominée pour un Oscar Academy Award, Laura Poitras, dans une chambre d'hôtel de Hong Kong avant les révélations initiales apparues simultanément dans les rapports de Greenwald dans The Guardian et ceux de Poitras et de Bart Gellman dans The Washington Post.

Dans « How we broke the NSA story », Poitras raconte à Salon.com (l'ancien employeur de Greenwald) comment « quelqu'un » l'a initialement contacté par email, en janvier de cette année. Ça vaut la peine de le lire au complet, donc je vais en reproduire une grande partie ici :
Salon : Comment est-ce que tout ça a commencé ?

Poitras : J'ai été originellement contactée en janvier, anonymement.
Laura Poitras
© Inconnu
Salon : Par Edward Snowden ?

Poitras : Eh bien, je ne savais pas qui c'était.

Salon : Quel était le format ?

Poitras : Par email. Ça disait, « Je veux avoir votre clé de cryptage et allons sur un canal sécurisé. »

Salon : Et il n'a pas dit à propos de quoi c'était ?

Poitras : Il a seulement dit - ça c'était le premier, et le second était : « J'ai de l'information sur la communauté des renseignements, et ça ne sera pas une perte de votre temps. »

Salon : Avez-vous immédiatement su quel était le meilleur protocole, le plus sécurisé pour y arriver ?

Poitras : Oui. J'ai beaucoup d'expérience parce que j'ai travaillé avec [...] Wikileaks, je connais Jacob Appelbaum. J'avais déjà des clés de cryptage mais ce qu'il demandait était au-delà de ce que j'utilisais en termes de sécurité et d'anonymat.

Salon : Comment avez-vous procédé ?

Poitras : Ici je n'entrerai pas dans les détails, mais c'était une sorte de correspondance continue. Je ne savais pas, je n'avais pas de détails biographiques ou le lieu dans lequel il était employé, je n'avais aucune idée. Il a dit qu'il avait de la documentation. À ce moment-là, c'était complètement théorique, mais j'avais le sentiment que c'était légitime.

Salon : Pourquoi pensez-vous qu'il vous ait contacté ? Étiez-vous la première personne qu'il ait contactée ?

Poitras : Je ne peux pas parler pour lui. Glenn et moi nous sommes contactés pour savoir quelle était ton histoire, parce que nous nous sommes connectés plus tard au printemps. Il a reçu un email en février, je crois. Mais je ne savais pas qu'il avait reçu un email.

Edward Snowden
© Inconnu
Il m'a dit qu'il m'avait contactée parce que le harcèlement limite dont j'étais l'objet voulait dire que j'étais une personne qui avait été sélectionnée. Être sélectionné - et il est passé par toute une litanie - veut dire que tout ce que vous faites, tous les amis que vous avez, tout ce que vous achetez, toutes les rues que vous traversez veut dire que vous êtes observés. « Vous n'aimez probablement pas comment ce système marche, je pense que vous pouvez raconter cette histoire. »... Bien sûr, j'étais méfiante, j'avais peur que ce soit un piège, c'est fou, toutes les réponses normales que l'on a envers quelqu'un qui nous contacte en prétendant avoir de l'information. Il a dit qu'il avait vu un article que j'ai écrit sur Bill Binney dans le Times.

Je peux dire - à partir de conversations que j'ai eues avec lui après ça - que je crois qu'il était méfiant des médias de masse. Et particulièrement ce qui est arrivé avec The New York Times et l'histoire des écoutes téléphoniques sans mandats, qui comme on le sait, a été mise à l'écart pendant un an. Donc c'est ce qu'il m'a exprimé mais je crois que c'est aussi dans les choix de qui il a contacté. Je ne savais pas qu'il avait contacté Glenn à ce moment-là.

Salon : Et vous et Glenn étiez déjà des collègues, n'est-ce pas, vous étiez sur un conseil d'administration ensemble ?

Poitras : À ce moment-là, la fondation venait d'ouvrir. Donc nous nous connaissions et nous étions des collègues et amis.

Salon : Comment en êtes-vous venus au point où vous saviez que ça allait être une histoire et comment avez-vous décidé où ça allait être publié ?

Poitras : Je ne vais pas entrer dans ces détails-là. Ce que je peux dire c'est qu'une fois que j'ai eu quelques pièces de correspondance, j'ai dit, je vais demander l'opinion de quelques personnes, des personnes qui ont de l'expérience, et je me suis assise avec quelques personnes, dont l'une était Bart Gellman... et il a dit, on dirait que cette personne est légitime. Et c'était probablement en février.

Salon : Donc vous avez contacté Bart et Glenn parce que vous vouliez leur aide pour vérifier ce qui était supposé être dans les documents ?

Poitras : Il n'y avait pas encore de documents - il était possible que ce soit quelque chose d'autre qui pouvait être un piège, ou seulement une folie, c'est toujours une option. Mon instinct me disait que c'était légitime. Je voulais en parler à des personnes qui savaient.

Salon : Et alors, ils ont dit, mon journal serait content de le publier ?

Poitras : Non, c'était seulement des collègues qui disaient : ceci était en train d'arriver, qu'est-ce que vous en pensez ? Il n'y avait rien - c'était seulement quelqu'un qui voulait commencer une conversation et qui prétendait avoir de l'information... Il n'y avait pas de matériel à ce moment-là.

Salon : Donc comment est-ce que c'est devenu deux histoires séparées dans The Washington Post et The Guardian ?

Poitras : La source avait aussi une relation avec Glenn. Dont je ne peux pas parler.

Salon : Je sais que Glenn a dit qu'il avait d'autres histoires à venir. Avez-vous plus de film que vous planifiez d'utiliser dans votre documentaire ?

Poitras : Bien sûr. Je suis ici en train de travailler.

[...]

Salon : Est-ce qu'il [Snowden] a toujours eu l'intention de révéler son identité ?

Poitras : Je ne sais pas. À un moment donné je m'en suis rendue compte mais je ne sais pas quelle était son intention.

C'est une situation compliquée parce que nous avons une source qui a décidé de se révéler. J'ai encore l'impression d'avoir des obligations journalistiques envers cette source même s'ils ont fait ce choix... Il y a quelque chose que Glenn a dit que je voudrais en fait contredire. Il a dit que nous avons commencé à « travailler avec » lui. Nous ne travaillions pas avec lui. Nous avons été contactés. C'était un contact totalement à froid.

Salon : Puisqu'il vous a contacté avant de commencer à travailler chez Booz Allen, les implications que les gens ont vu, c'est qu'il est allé chez Booz Allen avec l'intention explicite de faire ces révélations.

Poitras : C'est complètement absurde. Je n'ai pas eu de dialogue à propos du genre d'informations dont il était question - il y avait des revendications, c'est tout ce que j'ai reçu.

Salon : Donc l'implication que vous l'avez envoyé chez Booz Allen pour espionner est incorrecte.

Poitras : Vous plaisantez ? Je ne savais pas où il travaillait, je ne savais pas qu'il était de la NSA, je ne savais pas comment - rien. Rien qui n'y ressemble, Oh, êtes-vous en train de penser que vous... pas de coup de coude. C'est comme les corrélations folles que fait la NSA. Il n'y a pas de lien ici. Nous avons été contactés, nous ne savions pas ce qu'il allait faire, et à un moment donné il est arrivé avec des documents.
Le Conseil d'administration auquel Poitras se réfère est le Freedom of the Press Foundation [Fondation pour la liberté de la presse - N.D.T.], cofondée par John Perry Barlow, un ancien membre du groupe The Grateful Dead et maintenant un « cyber-libertaire » et membre fondateur de la Electronic Frontier Foundation, et Daniel Ellsberg, le dénonciateur des Papiers du Pentagone en 1971.

Plusieurs choses me préoccupent par rapport au compte rendu de Poitras. Les dates qu'elle fournit pour l'ouverture du contact avec Snowden se heurtent contre le fait qu'Edward Snowden a seulement commencé à travailler pour Booz Allen Hamilton, un sous-traitant de la NSA, en mars de cette année, ce que l'ancien employeur de Snowden a confirmé dans un communiqué de presse du 11 juin.

Quand il a été questionné à ce sujet, Greenwald a twitté que Snowden travaillait pour un sous-traitant de la NSA avec Dell Computers avant de se joindre à Booz Allen, mais il ne semble pas savoir depuis quand Snowden était avec Dell, juste qu'il a travaillé pour de « multiples » sous-traitants de la NSA depuis 2009. Cet article du IBTimes pose d'intéressantes questions, dont la plus pertinente est celle-ci :
Si Snowden planifiait déjà de révéler de l'information classifiée à des journalistes avant de commencer à travailler pour Booz Allen, alors pourquoi y a-t-il pris un emploi ?
Prisme
© Inconnu
Je suis sûr que nous allons entendre plus de détails dans les jours et les semaines à venir, mais en attendant je me demande comment toute cette correspondance pouvait se faire entre Snowden, Poitras, Greenwald, d'autres journalistes, des membres de l'organisation Wikileaks et d'autres activistes de la liberté d'Internet et de la presse, pendant six mois, sans que la NSA ou personne d'autre dans la communauté des renseignements ne se rendent compte de ce plan en formation.

Comme nous en avons discuté lors de notre programme radio de dimanche, la nature ouverte de l'Internet et les vastes ressources et technologies avancées disponibles aux agences de renseignement veut dire que les « clés de cryptage » et les « canaux sécurisés » ne sont pas des obstacles pour les agences de renseignement d'État (particulièrement pour celles dédiées au déchiffrage de code comme la NSA) et même à plusieurs entités corporatives dont les budgets sont plus larges que ceux de pays entiers. Une personne ou un groupe qui les battrait à leur propre jeu devrait être vraiment bon dans ce qu'il fait et avoir accès à des outils et ressources similaires - ou même identiques.

Glenn Greenwald à The Hotel à Hong Kong
© InconnuGlenn Greenwald à The Hotel à Hong Kong

Nous savons que la CIA est capable d'enlever et de restituer des personnes partout dans le monde à travers une toile complexe d'installations et de partenariats inter-agences. En assumant que la NSA, dont la taille, le budget et l'influence éclipsent apparemment ceux de la CIA, soit réellement capable de toutes les choses que les documents révélés par Snowden nous disent qu'elle est capable de faire, comment alors a-t-elle échoué à détecter les bavardages entre des personnes qui se classent assez élevée sur les listes Terror Watch et No-Fly ?

Glenn Greenwald est l'un des rares journalistes encore dans les médias de masse qui dit les choses comme elles sont, alors que Poitras a été arrêtée et harcelée quarante fois par l'immigration américaine à cause de ses documentaires percutants.

On dirait que Poitras et Greenwald se sont fait avoir. Snowden aussi possiblement. Je ne peux pas m'empêcher de penser que quelqu'un ou quelque groupe voulait que cette histoire sorte, et continue à courir et courir. On nous dit maintenant que les « Feds pourchassaient Snowden plusieurs jours avant qu'il ne rende ses dossiers top secrets publics », mais pourtant, comme The Guardian l'a clairement indiqué dans son rapport initial sur l'ordonnance de la cour FISA demandant que Verizon remette tous les enregistrements téléphoniques de ses cent cinquante millions de clients américains,
The Guardian a approché la NSA, la Maison Blanche et le Département de la justice pour des commentaires en avance de la publication de mercredi. Ils ont tous refusé. Les agences se sont également vu offrir l'opportunité de soulever des préoccupations de sécurité spécifiques par rapport à la publication de l'ordonnance de cour.
C'était vingt-quatre heures avant que l'histoire de Verizon ne sorte. Mais le chien, apparemment, n'a pas aboyé. Y a-t-il quoi que ce soit qui ait le pouvoir d'empêcher l'Équipe Obama d'intervenir ?

La requête Verizon FISA, en passant, a été approuvée par le juge Roger Vinson, le héros du Tea Party qui a renversé le soi-disant « Obamacare Act » en 2011, en jugeant qu'une portion clé en était inconstitutionnelle. Et pourtant, il agit ici d'un flagrant mépris du quatrième amendement de cette même constitution.

Qui est Edward Snowden ?

Les quartiers généraux de la NSA dans le Maryland
© InconnuLes quartiers généraux de la NSA dans le Maryland

Maintenant il y a l'histoire d'Edward Snowden, qui provient en grande partie de lui-même. Comme c'est un soi-disant espion de carrière, nous devons prendre tout ce qu'il dit, et tout ce qui est mis dans sa bouche, avec une grande précaution.

Snowden a, apparemment, abandonné le lycée et s'est enrôlé dans l'armée américaine en 2004. Il a dit au Guardian qu'il « s'est inscrit dans un programme d'entraînement des Forces spéciales de l'armée de réserve, « pour me battre dans la guerre d'Irak parce que je sentais que j'avais l'obligation en tant qu'être humain d'aider à libérer les gens de l'oppression » » mais il a été congédié après seulement quatre mois, le 28 septembre 2004, parce qu'il s'est « brisé les deux jambes lors d'un accident à l'entraînement ». Snowden émerge ensuite comme « gardien de sécurité » au Center for Advanced Study of Language [Centre pour l'étude avancée du langage - N.D.T.] qui fait partie de l'Université du Maryland.

Il se joint ensuite à la CIA - quelque chose concernant un travail pour la « sécurité IT » - en 2006, quand, à l'âge de vingt-trois ans, il reçoit une autorisation top secrète et est envoyé à Genève en Suisse « avec une couverture diplomatique » (probablement à l'ambassade américaine), et « devient responsable de la maintenance de la sécurité du réseau d'ordinateurs. »

Snowden a dit au The Guardian qu'il a quitté la CIA en 2009 pour se joindre à « un sous-traitant privé » dans une installation de la NSA sur une base militaire américaine au Japon. De là, il alterne d'un sous-traitant à l'autre jusqu'à ce qu'il se retrouve à Hawaï en tant qu'employé de Booz Allen avec un salaire de « deux cent mille dollars » [cent cinquante-six mille euros - N.D.T.].

Snowden n'a de diplôme ni du lycée ni de l'université, mais on nous demande de croire que, parce qu'il est un « génie de l'informatique », les employeurs « se battaient pour m'avoir » et il a apparemment posté quelque part qu'à l'âge de vingt ans : « Les grands esprits n'ont pas besoin d'une université pour les rendre crédibles : ils obtiennent ce qu'ils ont besoin et tracent leurs chemins discrètement dans l'histoire. »

À un moment donné Snowden décide qu'il n'aime pas ce qu'il voit passer dans les serveurs de la NSA, demande l'aide de gens qui peuvent l'aider à faire des révélations, laisse sa copine qui fait du pole dancing, et s'envole vers Hong Kong avec des copies des « Dossiers secrets ».

WikiLeaks Redux

Il est intéressant que le ministre des affaires étrangère de l'Équateur soit récemment arrivé à Londres pour rencontrer Assange de Wikileaks et ensuite discuter de sa situation avec son homologue britannique William Hague.

Assange, un « homme recherché aux États-Unis », est également apparu la semaine dernière à la télévision (CNN et CBS), ansi qu'à BSkyB, où il a décrit Snowden comme un « héros ». Assis à côté d'Assange était John Perry Barlow, cofondateur avec Daniel Ellsberg de la fondation qui a mis Greenwald et Poitras en contact juste avant que « quelqu'un » ne les contacte en secret.

Regardez cette capture d'écran de la page d'accueil du The Guardian de lundi de cette semaine :

capture d’écran de la page d’accueil du Guardian_Edward Snowden
© The Guardian
En fait ce n'est pas vraiment la page complète ; je l'ai coupée au point où une boîte thématique finit en haut de leur page, une caractéristique courante de sites Web quand les médias couvrent des événements à grande échelle avec des mises à jours, commentaires continus et ainsi de suite. Dans ce cas-ci - comment allons-nous l'appeler... NSA-Gate ? NSA-Leaks ? - des « révélations » continuent de s'écouler pendant que le révélateur de la NSA Edward Snowden, de sa position secrète en fuite quelque part en Chine, dévoile de nouveaux documents top secrets à ses contacts du The Guardian et du The Washington Post.

Apparemment, la NSA ne peut rien faire pour l'arrêter.

Comme on peut le voir dans les gros titres du The Guardian ci-dessus, aujourd'hui nous « découvrons » que :
  • Le gouvernement britannique a profité du fait qu'il accueillait un sommet du G20 pour écouter les appels téléphoniques de ses alliés et pour lire leurs emails, allant même jusqu'à installer un faux café Web-Café construit à cet effet pour acheminer tous les emails des participants du sommet par leur serveur.
  • Le gouvernement américain écoutait l'ancien président russe Medvedev quand il a rencontré le président Obama pour la première fois.
Ce forfait thématique est complété par un éditorial traitant du fait que toute cette affaire a pris le leadership anglo-américain au dépourvu, quelques contenus fournissant un contexte historique et actuel, des liens vers le « reportage complet des dossiers de la NSA », et une section « rencontrez l'équipe de reportage ».

Une image Powerpoint de la NSA que nous n’étions pas supposés voir. « Top Secret », vraiment ?
© NSAUne image Powerpoint de la NSA que nous n’étions pas supposés voir. « Top Secret », vraiment ?
Pour ceux d'entre vous qui s'en souviennent, c'est plus ou moins la même couverture globale, de type reportage 24 heures sur 24 sous fausse bannière que les journaux de la guerre d'Irak et les câbles diplomatiques américains reçus par The Guardian, The New York Times et Der Spiegel pendant les mois d'octobre et novembre 2010, et qui a établi les paramètres du débat public sur de nombreux problèmes, locaux et globaux, depuis ce temps-là.

Dans la ronde des révélations d'hier nous avons appris que le ministre britannique de la Défense a délivré des DA-Notices (« Defence Advisory Notices ») à la BBC et à d'autres groupes médiatiques, des requêtes non obligatoires faites par la gouvernement britannique à la presse britannique leur demandant de limiter la publication d'informations qui pourraient « compromettre la sécurité nationale ».

J'imagine que The Guardian, en reportant ceci, les notifie qu'il ne joue pas leur jeu.

Quel culot !

Maintenant s'il pouvait seulement démontrer plus de courage quand vient le temps de répéter la propagande de guerre britannique, je serais peut-être même tenté de dire que The Guardian est finalement en train de demander des comptes au gouvernement...

Contexte historique

La croyance en la surveillance de masse qui s'est développée à cause du besoin de répondre à la menace du terrorisme musulman s'effondre par le fait qu'elle a commencé avant les attaques du 11 septembre. En fait, la surveillance de masse n'a pas de « commencement ». Le compte rendu historique de la NSA de James Bradford, The Puzzle Palace, a retracé les origines de l'organisation et de ses prédécesseurs. Peu importe les lois qui empêchent le gouvernement ou les organisations privées d'espionner les gens, et peu importe les conventions morales gouvernant la société normale, il y a toujours eu des gens qui empiètent sur la vie privée des autres parce qu'ils se croient au-dessus des lois :
Cet engrenage du physique et du numérique à travers le medium de communicateurs sensibles est ce qui est perçut ici comme ce qui amène vers un système global, rendu numériquement vulnérable au contrôle par l'intermédiaire d'une élite technico-militaire. Ce scénario est exactement celui envisagé par l'ex-conseiller de la sécurité nationale américaine Zbigniew Brzezinski. Brzezinski, dans son Between Two Ages: America's role in the Technotronic Era (1970) [Entre deux âges : le rôle de l'Amérique dans l'ère techno-tronique - N.D.T.], a mis en avant le concept d'une « ère techno-tronique » future où une société plus contrôlée émergerait graduellement, dominée par une élite non restreinte par les valeurs traditionnelles. Brzezinski a écrit que « Le pouvoir va se déplacer dans les mains de ceux qui contrôlent l'information. » (Brzezinski, 1970 : 1), ajoutant que la surveillance et l'exploration de données encouragera les « tendances à travers les prochaines décennies vers une ère technocratique, une dictature qui laisse encore moins de place aux procédures politiques telles que nous les connaissons. » (Brzezinski, 1970 : 12) En gagnant le contrôle sur les communications technologiques informationnelles, Brzezinski a esquissé comment cela pourrait aider à parvenir au contrôle et à l'ordre sur le public :
« Sans être entravé par les contraintes des valeurs libérales traditionnelles, cette élite n'hésiterait pas à atteindre ses fins politiques par les dernières techniques modernes pour influencer le comportement public et garder la société sous une surveillance et un contrôle étroits. » (Brzezinski, 1970 : 252)
Le logo actuel de l’IAO
© InconnuLe logo actuel de l’IAO

En 1997, le chef de cabinet de l'armée de l'air américaine, le général Fogelman, parlant à la chambre des représentants, a prédit que d'ici l'an 2000, « Nous allons être capable de trouver, suivre la trace de, et cibler virtuellement en temps réel tout élément significatif se déplaçant sur la surface de la terre. »

Quand l'administration Bush a annoncé la création d'un Information Awareness Office en janvier 2002, mené par John Poindexter de l'infamie d'Iran-Contra, sa fonction était de faire précisément ce que le monde a été « choqué » de découvrir que la NSA faisait ; atteindre une Total Information Awareness [Conscience totale de l'information - N.D.T.] par la collecte et l'entreposage de l'information personnelle de tout le monde aux États-Unis, incluant les emails personnels, les réseaux sociaux, les dossiers de carte de crédit, les appels téléphoniques, les dossiers médicaux, sans nécessiter de mandat de perquisition. Le programme a été officiellement fermé l'année d'après, mais le concept a continué à se développer en d'autres lieux.

Nombres de documents publiquement disponibles du Pentagone affirment ceci explicitement. Un document intitulé Information Operation Roadmap [Feuille de route de l'Opération d'information - N.D.T.] a été déclassifié par le Pentagone et rendu public par le National Security Archive [Archives de la sécurité nationale, N.D.T.] le 26 janvier 2006. Selon ce document, le terme « Opération d'information » inclut l'emploi intégré des capacités de base de la guerre électronique, des opérations réseaux d'ordinateurs, des opérations psychologiques, la déception militaire et les opérations de sécurité, de concert avec des capacités de support et des capacités reliées, pour influencer, perturber, corrompre ou usurper les prises de décisions d'humains adversaires ou automatiques tout en protégeant les nôtres. (Dept. of Defense, 2003 : 22)

La feuille de route esquisse comment les militaires américains cherchent à établir une infrastructure de surveillance et de cyber-guerre qui soit « suffisante pour fournir un contrôle maximum du spectre électromagnétique entier des systèmes émergents de communication globale, capteurs, et systèmes d'armes dépendants du spectre électromagnétique ». (Dept. of Defense, 2003 : 61)

Avec une historique constante de telles ambitions mégalomaniaques en tête, il devient apparent qu'un État policier global est le résultat inévitable du progrès technologique dans un monde dominé par une minorité de psychopathes. Comme un autre écrivain du The Guardian a récemment fait remarquer, cela fait des décennies qu'ils nous disent qu'ils observent nos moindres gestes. Vous souvenez-vous du film de 1998, Enemy of the State [Ennemi d'État, N.D.T.] ?


Ce film n'a pas prédit ce qui allait arriver ; il reflétait les faits établis comme ils l'étaient déjà à l'époque.

Donc qu'est-ce que Snowden nous révèle vraiment maintenant, après qu'au moins trois autres révélateurs de la NSA soient venus avant lui, après le 11 septembre, pour dire essentiellement la même chose ?

La valeur de ses informations n'est pas dans les documents eux-mêmes, mais dans la décision qui a été prise de donner à ses révélations une couverture médiatique généralisée.

Cui Bono ?

Obama Snowden Press
© Inconnu

Qui bénéficie du fait que ce scandale ait éclaté la veille de la rencontre d'Obama avec son homologue chinois pour réprimander « l'autre superpuissance » d'espionner ses citoyens et de pirater les réseaux états-uniens ?

Qui bénéficie de ces révélations pendant que les Bilderbergers discutent de « Grandes données » lors de leur conférence annuelle pas-tout-à-fait secrète, tenue cette année près de Londres ?

Qui bénéficie de la sortie de cette histoire au moment où le procès pour trahison du bouc émissaire de Wikileaks, Bradley Manning, débute ?

Qui bénéficie de la publication de l'espionnage du gouvernement britannique sur tous les participants du sommet du G20 en 2009 au moment où il accueille le sommet du G8 ?

Qui bénéficie de ceci au moment où les États-Unis et le Royaume-Uni sont sur le point d'intervenir directement en Syrie ?

Finalement, qui a les moyens de défaire la NSA et son équivalent britannique, le GCHQ ?

Le 10 septembre 2001, la Army School of Advanced Military Studies [École de l'armée pour les études militaires avancées - N.D.T.] a publié un rapport écrit par des officiers, élites de l'armée américaine. Le rapport donne la description suivante du Mossad :
Dangereux. Impitoyable et sournois. A la capacité de cibler les forces américaines et de faire croire à un acte Palestinien/Arabe.
Il y a deux ans, Joe Quinn a conclu dans « WikiLeaks and the War for your Mind » [Wikileaks et la guerre pour votre esprit, N.D.T.] :
Quand elle est vue à partir d'une perspective large, l'organisation Wikileaks correspond au profil d'une opération israélienne conçue pour manipuler le public global et le gouvernement américain. Après tout, Israël excelle dans la manipulation de la seule superpuissance au monde et l'a fait de manière très efficace pendant plusieurs décennies par l'intermédiaire de son réseau fermement établi d'espions états-unien. En vérité, l'opération Wikileaks fournit aux Israéliens un nouvel outil merveilleux avec lequel ils peuvent subtilement mettre de la pression et menacer les fonctionnaires américains pour qu'ils jouent le jeu qu'Israël veut qu'ils jouent. Si Obama condamne de manière un peu trop forte l'expropriation israélienne de terres palestiniennes, il y a sans aucun doute des documents qui n'ont pas encore été révélés qui ferait paraître l'espionnage américain à l'ONU comme un simple écart de conduite. [...]

Je devrais clarifier que, quand je parle d'« Israël », je ne me réfère pas seulement à la face publique du gouvernement israélien mais plus spécifiquement à un petit groupe de « financiers » globaux qui ont adopté l'idéologie nationale israélienne et religieuse juive. Pour ces individus, la position géographique de l'État redécoupé d'Israël (un problème et une source de division entre l'Orient et l'Occident, ancien et nouveau), et la position religieuse du judaïsme (un problème et une source de division entre le Christianisme et l'Islam) est essentielle pour arriver à leurs fins de contrôle complet de la population globale.

En résumé : basé sur les données disponibles (passées et présentes), nous pouvons raisonnablement conclure que, à travers la médiatisation à outrance des documents de Wikileaks et le l'affaire mise en avant des prétendues charges de viol d'Assange, un effort concerté est fait pour distraire l'attention du public des blogueurs et sites Web anti-guerre et diseurs de vérité véritables pour exposer les vrais crimes du gouvernement américain et de la main cachée derrière les affaires globales [...]
Jusqu'ici, on dirait que les États-Unis (NSA) et le Royaume-Uni (GCHQ) sont les cibles principales de ce « vidage de données ». En tenant compte de la nature hautement privatisée de la surveillance par et pour les agences de renseignements, tout ce que ça prendrait serait un ou deux sous-traitants militaires privés « qui se rebellent » (ou qui sont autrement compromis) pour « ouvrir les portes de derrière » de la NSA. Peut-être Narus ou Verint ou les deux ? Ces deux compagnies israéliennes ont de forts liens avec les renseignements américains et israéliens et ont un rôle intégral dans la construction de l'infrastructure de surveillance de masse globale. Le gouvernement américain soupçonne certainement que les Israéliens ont été derrière d'autres révélations, donc je suis plutôt certain qu'ils savent qui en est en charge.

NSA-Mossad-Etats-Unis
© InconnuAlliés... adversaires... alliés... adversaires... Tout ne marche pas comme sur des roulettes au sommet !
Devenez votre propre agence de renseignements

Présumons qu'ils peuvent savoir tout ce qu'il y a à savoir sur vous. Présumons qu'ils utilisent ces données pour cibler des individus. Présumons qu'ils utilisent ces données pour acquérir une vue d'ensemble virtuelle, en temps réel, de la façon dont l'inconscient de la masse perçoit la réalité. Présumons qu'ils utilisent cette « carte d'information dynamique » pour insérer de la désinformation ici, arranger une fausse attaque là, où et quand le besoin se pose, dans le but de pousser l'esprit de masse dans la direction qu'ils veulent que les gens aillent et pour nous guider vers un ordre de contrôle de plus en plus subtil.

Comme ils sont incapables d'empathie, les psychopathes compensent ce déficit en acquérant de l'information sur leurs cibles qu'ils peuvent utiliser pour les manipuler et les contrôler. Évidemment, plus ils ont d'informations, plus ils ont de succès. Ceux qui ne sont « pas tout à fait conspécifiques » avec le restant de la race humaine, utilisent au maximum les technologies disponibles pour avoir le plus grand avantage possible sur leurs adversaires.

What are you looking at_Mur et caméra de surveillance
© InconnuQue regardes-tu ?

Ceci, je crois, est à la source de leur pulsion pathologique, de savoir tout sur tout le monde.

En analyse finale, ça ne sert à rien quand vous réalisez que la petite porte arrière grande ouverte des Powers That Be [Pouvoirs en place - N.D.T.] est leur nature psychopathique. Laissons ces bio-robots avoir tout l'argent du monde, tous les capteurs du monde, toutes les données du monde ; l'information transcende la matière à l'intérieur et à l'extérieur de domaines auxquels les psychopathes sont biologiquement incapables d'accéder. De plus en plus d'informations entre dans le système, tandis que la technologie demeure fonctionnellement limitée par son inhabilité à la traiter en totalité avec précision et de séparer intelligemment le signal du bruit.

Indépendamment de ce que vous pouvez entendre sur l'intelligence artificielle qui rattrapera l'intelligence humaine un jour, vous devez réaliser qu'il n'y a pas un seul superordinateur sur la planète qui égale les capacités latentes de l'esprit humain pour lire son environnement et la réalité cosmique de manière objective.

C'est pourquoi toute cette technologie est alignée contre nous. Nous le peuple sommes les cibles d'une cyber-guerre, pas « les Chinois » ou « les États-Unis ». Les psychopathes au pouvoir ont engagé l'aide de la technologie dans une tentative désespérée de corrompre notre logiciel de reconnaissance des formes parce que nous sommes leur source de nourriture, et dans ces temps incertains et de plus en plus volatils, ils préféreraient détruire le monde plutôt que de nous perdre au profit des forces créatives de l'évolution.