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Meshael Alayban, 42 ans, l'une des six épouses d'un petit-fils du roi Abdallah d'Arabie saoudite, a été arrêtée en Californie le 10 juillet. | AFP/-
Une princesse saoudienne a été inculpée d'esclavagisme en Californie pour avoir fait travailler une domestique dans conditions abusives. L'employée, une mère de famille d'origine kényane, était sur le pont seize heures par jour, sept jours sur sept, pour un salaire mensuel de 220 dollars, dans le palais saoudien de sa "maîtresse" et sa résidence à Irvine (comté d'Orange, sud-est de Los Angeles).

Meshael Alayban, 42 ans, l'une des six épouses d'un petit-fils du roi Abdallah d'Arabie saoudite, a finalement été arrêtée en Californie mercredi 10 juillet. Elle a dû remettre son passeport aux autorités américaines et pourra sortir de prison contre une caution de 5 millions de dollars, le port permanent d'un système de géolocalisation et l'interdiction de quitter le comté sans permission, selon un communiqué du procureur.

L'employée, à qui il avait été promis un salaire de 1 600 dollars par mois pour cinq jours de travail hebdomadaire, a commencé à travailler en mars dans la palais de la princesse. Cette dernière "est accusée d'avoir pris le passeport de la victime et de l'avoir empêchée de retourner au Kenya", selon le bureau du procureur.

QUATRE AUTRES DOMESTIQUES

La princesse avait demandé à son employée de mentir sur ses conditions de travail lors du rendez-vous à l'ambassade américaine pour l'obtention du visa en mai. A son arrivée en Californie, la plaignante avait pu récupérer son passeport pour passer l'immigration, mais il lui avait aussitôt été repris, selon le procureur. Elle a, par la suite, été "obligée de travailler pour au moins huit personnes dans quatre appartements de la résidence" d'Irvine, ajoute le communiqué.

La Kényane - dont l'identité n'a pas été révélée - a pu s'échapper mardi et a été recueillie par un conducteur de bus. Elle avait sur elle un dépliant sur la lutte contre l'esclavagisme et les droits des victimes, qui lui avait été remis à l'ambassade américaine. "C'est une femme intelligente. Elle a vu [aux Etats-Unis] une occasion de recouvrer sa liberté et elle a su la saisir", a déclaré son avocat Steve Baric.

Lors de l'arrestation de Meshael Alayban, les autorités ont découvert dans l'appartement quatre Philippines qui pourraient, elle aussi, être victimes d'esclavagisme. Leur cas fait l'objet d'une enquête, a précisé le procureur. En cas de condamnation, l'accusée risque jusqu'à douze ans de prison.