Les locaux du Parti socialiste de l'Aude à Carcassonne ont été la cible d'un attentat signé par les vignerons radicaux du Comité d'action viticole (CAV), une action aussitôt dénoncée par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll
© AFPLes locaux du Parti socialiste de l'Aude à Carcassonne ont été la cible d'un attentat signé par les vignerons radicaux du Comité d'action viticole (CAV), une action aussitôt dénoncée par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll

Le siège du Parti socialiste de l'Aude, à Carcassonne, a été endommagé dans la nuit de mardi à mercredi par un engin explosif, et ses murs siglés par l'inscription CAV (Comité d'action viticole), a-t-on appris auprès du PS local.

Cet engin, dont la nature n'a pas encore été identifiée, a détruit vers 01h00 du matin l'entrée de la fédération du PS local, soufflant les vitres et le plafond d'entrée des locaux.

Les vitres de l'école Jean-Jaurès, située en face de la fédération audoise, ont également été brisées par l'explosion.

Sur la façade du siège, les inscriptions « CAV » en bleu et rouge, et « Le Foll ! », en référence au ministre de l'Agriculture, ont été retrouvées.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a condamné « avec la plus grande sévérité » cette explosion.

« Ces actes portés à l'encontre d'un local d'un parti politique, à la suite de ceux perpétrés il y a deux semaines contre un local du Parti socialiste à Narbonne, constituent une atteinte inacceptable aux libertés publiques et à la démocratie », a-t-il écrit dans un communiqué, indiquant que leurs auteurs étaient actuellement recherchés.

Stéphane Le Foll, visé par les inscriptions retrouvées dans le local, a dit « ne pas comprendre » cet acte.

« L'engagement qui a été celui du gouvernement et le mien par rapport à la viticulture, depuis le départ, est quelque chose qui a apporté des résultats et des solution », a-t-il dit à la sortie du conseil des ministres.

Eric Andrieu, député européen et secrétaire fédéral du PS dans l'Aude, a émis des doutes sur le lien entre cette explosion et les producteurs de vin et négociants.

« Il pourrait s'agir d'une protestation contre l'abandon récent d'un amendement qui permet aux viticulteurs de toucher 15 % d'avance lors de la commande de vin. Les producteurs sont actuellement payés à la retiraison, au fur et à mesure que le vin est déstocké pour être vendu », a-t-il dit à Reuters.

Mais « nous recevons régulièrement les représentants viticoles sur cette question, c'est pourquoi je doute que cette explosion soit un acte de protestation de la profession », a-t-il conclu, soulignant qu'il n'y avait eu aucune revendication précise du CAV.

L'enquête a été confiée à l'antenne de Perpignan du Service régional de police judiciaire de Montpellier.