Jackalope_lapin-frankenstein
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Connaissez-vous le jackalope ? Cet animal légendaire, à la fois lièvre et antilope, nourrit l'imaginaire des enfants et des artistes américains depuis des siècles. A l'instar d'autres créatures mystiques telles que le monstre du Loch Ness, le centaure, ou encore la licorne, le jackalope non plus n'existe pas. Enfin, c'est ce qu'on croyait.

Finalement, le jackalope n'est peut-être pas qu'une simple légende. Le 26 juin dernier, un jeune homme de vingt ans nommé Gunnar Boettcher a fait une étonnante découverte dans son jardin, à Mankato dans le Minnesota (Etats-Unis). Aux alentours de midi, il a surpris une créature « époustouflante » en train de manger de l'herbe devant sa voiture. Il l'a alors photographiée et filmée. « Au début, nous n'avions aucune idée de ce qu'il était, ni de pourquoi il avait des cornes et des pointes hors de la tête » a-t-il déclaré à NBC News.

Une fois sa photo partagée sur les réseaux sociaux, l'animal « majestueux et magique » selon les termes de Gunnar, a fait le buzz. Pour certains, c'était une évidence : cette créature est la preuve que le jackalope existe réellement.

Le jackalope, un emblème américain

Dans certains Etats d'Amérique du Nord, ce lièvre à cornes d'antilope fait partie de l'identité de la nation. Il s'agit par exemple de la créature mythique officielle de l'Etat du Wyoming. Il existe des peluches représentant des jackalopes, ainsi qu'une entreprise de taxidermie dont le jackalope est l'emblème.

Le mythe entourant cette créature serait apparu vers le XVe siècle, lorsque les premiers colons rencontrèrent des animaux malades à l'état sauvage. Il est probable qu'ils aient alors croisé un lièvre souffrant de papillomavirus, une maladie qui provoque des tumeurs allongées et noires sur le corps de l'animal. Pour Ken Varland, gestionnaire de la faune régionale du Minnesota Department of Natural Resources, c'est bien de ce virus dont le mystérieux lapin découvert récemment serait atteint.

Un lièvre malade

Cet homme est loin d'être impressionné par la découverte de Gunnar. En effet, lui-même reçoit chaque été des appels et des courriers le signalant de la présence de telles créatures. Mais les autorités ne partent jamais à leur recherche, alors ce lapin, surnommé Frankenstein, n'est qu'un individu de plus dont personne ne s'occupera, d'autant plus que le papillomavirus est contagieux.

Gunnar, lui, est certain que son Frankenstein se porte bien : « Il ne semble pas du tout souffrir à l'intérieur. Il sautille vraiment rapidement, il ne ralentit pas. Pour moi, il est complètement sain » a-t-il affirmé.

Pourtant, Frankenstein présenterait tous les signes « typiques » d'un papillomavirus cancéreux, selon Ken Varland. Pour cet habitué de la faune que la nature ne semble plus impressionner, Frankenstein n'aura de toute façon pas le temps de souffrir ; lorsqu'il commencera à s'affaiblir, il finira immédiatement comme repas : « Les chances de son décès à cause du cancer sont inférieures aux chances qu'il a d'être attrapé par un prédateur. C'est simplement la réalité ». La réalité de la loi de la nature, enracinée jusque dans les mythes.