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L'ONG Médecins sans frontières est intervenue dans l'affaire de l'attaque chimique perpétrée en Syrie mardi dernier pour soutenir la version défendue par l'opposition armée syrienne qui a accusé les autorités syriennes de l'avoir perpétrée.

Surtout que cette version, ou certains de ses aspects, est de plus en plus suspectée, aussi bien en raison des révélations et découvertes russes et syriennes que par les témoignages de médecins experts en la matière interrogés par la BBC.

Dans un communiqué, MSF assure que quelque 355 patients "présentant des symptômes neurotoxiques" sont morts en Syrie dans trois des hôpitaux aidés par Médecins sans frontières dans le gouvernorat de Damas et où, selon elle, près de 3.600 personnes sont traitées depuis le 21 août.

Or cette organisation ne se trouve pas sur place pour que ses chiffres soient crédibles, d'autant plus qu'elle dit les tenir du personnel médical des hôpitaux qui ont accueilli les victimes, auxquels elle fournit des médicaments, du matériel médical et un appui technique.
Il s'agit d'hôpitaux de fortune tenus par les rebelles et les miliciens.

Et l'ONG française d'ajouter que les patients ont été soignés avec de l'atropine, un médicament qu'elle a fourni pour traiter les symptômes neurotoxiques. « MSF s'efforce maintenant de reconstituer les stocks épuisés des hôpitaux », précise l'ONG.

Bien entendu, l'organisation ne se donne pas la peine de se demander pourquoi, étrangement, aucune image vidéo ni photographie ne montre ce grand nombre d'infectés dans les hôpitaux.

Symptômes d'un gaz sans nom

De plus, MSF reprend à son compte les allégations selon lesquelles les infectés présentent les symptômes d'une contamination au gaz sarin, sans le nommer
« les symptômes qui ont été rapportés, tels que les convulsions, l'hypersalivation, les pupilles contractées, la vision trouble et la détresse respiratoire, le schéma épidémiologique de cet événement - caractérisé par l'afflux massif de patients dans un laps de temps très court, la provenance des patients et la contamination des secouristes et du personnel ayant fourni les premiers soins - suggèrent fortement l'exposition massive à un agent neurotoxique », dit Bart Janssens, son directeur des opérations.
Force est de constater que ce dernier évite de signaler de quel agent neurotoxique il s'agit. Contrairement aux différentes sources de l'opposition syrienne armée. Selon les experts en armes chimiques, c'est seulement cet agent que les autorités syrienne possèderaient .

Pour la BBC: constat collatéral

On constate aussi que Janssens prend le soin de parler, soudainement, d'une contamination des secouristes, celle-là même dont l'absence avait été constatée par de nombreux observateurs avisés, suscitant des doutes quant à la véracité des assertions de l'opposition armée.

Interrogée par la chaine britannique BBC, la directrice de l'Institut finlandais VERIFIN pour identifier les armes chimiques Paula Vanninen a dit : « pour le moment, je ne suis pas totalement persuadée que les gens qui portent assistance aux victimes ne portent pas de tenues protectrices ni de masques. Dans une situation réelle, ils seraient contaminés et souffriraient des mêmes symptômes », a-t-elle expliqué.

Quoique déclarant que quelque chose s'est surement passé, un expert suisse en armements chimiques Dr. Jean Pascal Zanders exclut une contamination à un neurotoxique : « je n'ai vu aucun secouriste administrer une anti dote au gaz neurotoxique, et il semble que les gens qui apportaient leur aide ne souffrent d'aucune exposition secondaire après avoir transporté ou soigné les victimes ».

Quant au professeur Alexander Kekule , de l'Institute Medical Microbiology at Halle University in German il a dit :« les symptômes n'ont rien à avoir avec une attaque chimique typique, les victimes n'affichent aucune souffrance, ni aucune irritation dans les yeux, dans le nez ou dans la bouche », a-t-il également constaté, « Il se peut que tous les patients aient été brièvement décontaminés avec de l'eau, ou de l'eau et du détergent. Mais l'eau est renversée sur la poitrine, et non pas sur le visage et les yeux (du moins dans la vidéo) », a-t-il ajouté selon la BBC.

Constat collatéral à propos de l'article de la BBC: elle a noyé ces déclarations dans un contexte qui condamne Damas, recourant à un vicieux procédé journalistique de manipulation. La chaine en premier rapporte l'avis d'un analyste, Hamish De Bretton-Gordon selon lequel "certains des symptômes comme la bouche ouverte, le regard de la mort sculpturale, sont très similaires à ce que nous avons vu dans Halabja [en Irak], où des milliers de personnes ont été tuées par des agents neurotoxiques".

Le douteux timing

Le soutien de cette ONG intervient au moment où ce sont les rebelles qui sont suspectés. En effet, les autorités syriennes ont apporté la preuve que ce sont les rebelles syriens qui ont mené ces attaques chimiques en montrant les produits chimiques découverts dans les tunnels des rebelles à Jobar, dans la Ghouta orientale, et pouvant servir à des armes.

Alors que la Russie aussi a présenté des preuves aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU, dont des photographies satellitaires qui attestent que les missiles chimiques avaient été tirés de la ville de Douma, fief des insurgés dans la Ghouta orientale, comme l'ont rapporté des sources arabes pour le journal Assafir .

Interrogée par la télévision arabophone AlMayadeen, sur les positions occidentales effrénées sur l'attaque chimique, le ministre syrien de l'information Omrane Zoebi s'est interrogé si elles seront similaires lorsque la preuve sera apportée que les attaques ont été commises par les rebelles.

Selon lui, aussi bien les deux attaques que toute la campagne soulevée autour avaient pour but d'encombrer les autorités syriennes pour arrêter la campagne militaire « Bouclier de la cité » que l'armée syrienne comptait mener dans ces deux Ghoutas.

Peine perdue, la bataille fait rage ces heures-ci au cœur de Jobar !