Le Parlement est resté très divisé, mercredi soir, après l'exercice de justification auxquels se sont prêtés le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères, l'un à la tribune de l'Assemblée, l'autre du Sénat.

Christian Jacob
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Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, ce mercredi à la tribune de l'Assemblée.
Dans un hémicycle aux deux-tiers remplis, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s'est essayé ce mercredi à un exercice de persuasion. Même épreuve au Sénat pour le ministre des Affaires Laurent Fabius. Mais aucun n'a réussi à convaincre davantage les plus réticents à une intervention militaire en Syrie.

"La France est dans une impasse", a ainsi dénoncé Christian Jacob, chef de file des députés UMP. "Où sont nos alliés ? Où est la résolution des Nations unies ? La France est isolée comme jamais, spectatrice de ce qui va se passer le 9 septembre aux Etats-Unis (le vote du Congrès américain sur la question, ndr)". Une crainte d'isolement également pointée par l'ancien Premier ministre (UMP) Jean-Pierre Raffarin.

Borloo (UDI) réclame des "preuves irréfutables"

Le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo, a renchéri en jugeant impossible pour l'instant une intervention "sans preuves irréfutables" de l'usages d'armes chimiques" et "sans une coalition très large". "Le jour d'après n'est pas prévu", a martelé le patron de l'UDI.

Le Front national est, quant à lui, vent debout contre le principe même d'une intervention. Sur BFMTV après les débats, Marion Maréchal-Le Pen a estimé que "quand la France déclenche une guerre, elle doit le faire au nom de ses intérêts". "Nous ne pouvons pas être systématiquement la police des méchants", a raillé la député FN du Vaucluse.

Chassaigne (PCF) "vigoureusement opposé"

Mais les critiques sont également venues de gauche. André Chassaigne, chef de file des députés Front de gauche, a répété être "vigoureusement opposé" à toute intervention en Syrie, même en cas de preuves irréfutables de l'utilisation d'armes chimiques. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a quant à lui souligné les "risques énormes" que ferait courir une intervention militaire.

Au sein de la majorité, les écologistes se sont dit "majoritairement" favorables au principe d'une intervention en Syrie, de même que les radicaux de gauche, qui jugent une sanction "indispensable". Mais les deux groupes à l'Assemblée ont réaffirmé leur volonté d'un vote préalable au parlement.

Guigou (PS) veut associer l'Iran aux négociations

Sur notre antenne, la présidente socialiste de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, Elisabeth Guigou, a admis que "la seule solution serait politique".

Elle a ajouté qu'il fallait selon elle associer l'Iran aux démarches pour trouver une solution politique en Syrie. Jusqu'à présent, le gouvernement français, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, s'était montré hostile à l'idée d'associer Téhéran, allié indéfectible du régime de Bachar al-Assad, à ce type d'initiative.