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Deux chasseurs alpins ont été photographiés faisant le geste dit de "la quenelle", inventé par Dieudonné, devant l'entrée de la synagogue Beth David, rue de Montevideo à Paris.
Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a demandé mardi 10 septembre au soir des "sanctions" en condamnant "avec la plus grande fermeté" le geste de deux militaires qui, en mission Vigipirate à Paris, ont été photographiés devant une synagogue faisant un geste réputé antisémite et popularisé par l'humoriste Dieudonné.

"Jean-Yves Le Drian a demandé au chef d'état-major de l'armée de terre de prononcer les sanctions disciplinaires qui s'imposent en pareil cas", a-t-on déclaré à l'AFP dans l'entourage du ministre.

La photo qui a déclenché la polémique a été publiée "récemment sur les réseaux sociaux" mais pourrait avoir été prise "il y a quelques semaines ou quelques mois", avait expliqué auparavant le colonel Bruno Louisfert, responsable de la communication de l'armée de terre, en précisant qu'une enquête interne avait été ordonnée.

Deux chasseurs alpins avaient été photographiés faisant le geste dit de "la quenelle", inventé par Dieudonné, devant l'entrée de la synagogue Beth David, rue de Montevideo dans le 16e arrondissement.

Le site Slate explique que "pour certains, la quenelle est un salut nazi détourné qui exprime la lutte contre l'Etat d'Israël. Et que pour d'autres, elle n'est qu'un bras d'honneur, un geste potache et irrévérencieux, un signe d'exaspération populaire contre l'establishment et les médias". Avant d'ajouter : "Mais s'il était intentionnel, un tel geste devant une synagogue laisserait peu de doute sur sa signification."

UN GESTE INTENTIONNEL ?

Les "deux jeunes soldats", du 13e bataillon de chasseurs alpins, "ont été entendus par leur hiérarchie, une fois revenus dans leur bataillon", basé à Barby (Savoie), car "ils ont été identifiés alors qu'ils avaient déjà quitté la capitale", avait précisé le colonel Louisfert.

Le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Bertrand Ract Madoux, "au vu des comptes rendus, va se prononcer sur une sanction, car, clairement, il y aura sanction", avait affirmé également le colonel Louisfert.

"En l'état, la connotation antisémite n'est pas complètement avérée, mais néanmoins, le fait de s'exhiber devant une synagogue, volontairement ou non, n'est pas admissible", avait-il insisté. Le fait de savoir s'ils "se sont rendu compte qu'ils étaient devant une synagogue compte tenu de la discrétion de l'entrée du lieu de culte" est une des questions auxquelles l'enquête devra répondre.

"On ne peut pas tolérer des comportements inappropriés, certains comportements ne sont pas admissibles quand on porte l'uniforme. Ça engage l'institution", avait poursuivi M. Louisfert. Le général Ract Madoux "a décidé de sensibiliser très fermement toute la chaîne de commandement sur ce geste et ce qu'il peut impliquer", avait-il ajouté. Le Conseil représentatif des juifs de France avait fait part de sa "consternation", sur son site internet, devant "le 'geste' choquant" des militaires.