Lorsqu'ils l'ont découvert, ses parents ont d'abord cru que le petit garçon était tombé dans les escaliers. Mais à l'hôpital, ce couple de chinois a finalement appris qu'il avait subi une double énucléation. «Il avait du sang partout sur le visage. Ses paupières étaient retournées. Et à l'intérieur, il n'y avait plus ses globes oculaires», a raconté le papa de la victime, à la télévision d'Etat CCTV. C'est lundi, alors qu'il jouait seul devant sa maison de la province de septentrionale du Shanxi, en Chine, que l'enfant a été enlevé. Vers 20 heures, ses parents se sont rendu compte qu'il n'était plus là. Ils ont alors cherché dans les champs voisins.

Trois heures plus tard, ils ont finalement retrouvé le garçonnet de six ans, couvert de sang. Son ravisseur lui aurait dit: «Ne pleure pas. Ne pleure pas et je ne te crèverai pas les yeux», rapporte le «Daily Mail». Non loin des lieux où il a été découvert, la police a retrouvé les deux globes oculaires, sur lesquels avait été prélevée la cornée.

Les autorités ont offert une récompense d'environ 12 000 euros pour toute personne ayant des informations permettant l'arrestation du suspect, qui serait une femme d'après les premiers éléments de l'enquête. L'enfant aurait été drogué avant de se faire attaquer. Ce n'est qu'à l'hôpital qu'il a repris connaissance, se tordant de douleur devant sa famille impuissante.

UN FLÉAU CONNU DEPUIS LONGTEMPS

Cet acte inqualifiable met une nouvelle fois en lumière le problème du trafic d'organes en Chine, où près de 300 000 personnes attendent chaque année un don mais où seules 10 000 sont transplantées. Un marché parallèle illégal s'est donc installé dans le pays. Un marché où les organes d'enfants sont particulièrement recherchés puisqu'ils seraient, dans l'esprit de beaucoup de Chinois, de «meilleure qualité», rapporte le «Daily Mail». En 2002, Amnesty International révélait déjà ce fléau, expliquant notamment qu'une fois morts, certains prisonniers se faisaient «voler» leurs organes sans l'autorisation de leurs familles. A l'époque, dans ce marché illégal, une cornée coûtait en moyenne 5000 dollars, un rein 20 000 et un foie 40 000. Devant la multiplication de ces accusations, Pékin avait fini par réagir en démentant catégoriquement.