L'utilisation des inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IECA), dans le traitement de l'hypertension artérielle - qui permettent de réduire la pression artérielle et d'améliorer la circulation sanguine - serait liée à un risque accru d'insuffisance rénale aiguë, suggère cette étude britannique. Alors qu'en 4 ans, les hôpitaux anglais ont vu une augmentation de 52 % des admissions pour insuffisance rénale aiguë, dans le même temps les prescriptions d'IEC et de médicaments apparentés augmentaient de 16 %. Les conclusions publiées dans PLoS ONE estiment à 15 % la part d'augmentation des admissions liée à ces médicaments. Des conclusions à prendre néanmoins avec circonspection compte-tenu de l'association reconnue entre l'HTA et l'insuffisance rénale.
Les chercheurs de l'Université de Cambridge, de l'Institute of Public Health in Cambridge, des Cambridge University Hospitals et North Bristol NHS Trust précisent que c'est un risque de troubles rénaux potentiellement mortels, mais que les IEC permettent aussi de prévenir chez des milliers de personnes, la crise cardiaque ou l'AVC.
Leur étude a analysé les taux d'hospitalisation dans les hôpitaux anglais pour insuffisance rénale aiguë et les ont rapprochés des taux de prescription de 2 inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IECA) et d'antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (ARA).
Ils constatent, sur les périodes 2007-8 et 2010-11, que,
- les taux d'admission pour insuffisance rénale aiguë sont passés de 0,38 à 0,57/1.000 patients admis soit une augmentation de 52 %,
- les taux de prescription IECA/ARA sont passés de 0.032/0.202 à 0,234 soit une augmentation de 16 %,
- en pratique clinique, il y avait de fortes preuves, sur la période étudiée, de l'association entre ces prescriptions et l'augmentation des taux d'admission pour insuffisance rénale,
- l'augmentation des prescriptions, à l'analyse, correspond à une augmentation des admissions d'environ 5 %.
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