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© SIPAIan Watkins, l'ex-chanteur des Lostprophets. De 1997 à 2002, son groupe avait vendu plus de 3,5 millions d'albums à travers le monde.
JUSTICE - Ian Watkins, de la gloire à l'enfer. Présenté mardi à un tribunal de Cardiff, le chanteur du groupe gallois Lostrophets, 36 ans, a plaidé coupable de treize délits sexuels, dont deux de tentative de viol sur un bébé.

D'après son avocat, "il ne se souvient de rien". Ian Watkins, le chanteur du groupe gallois Lostprophets, comparaissait mardi devant un tribunal de Cardiff. En avril 2012, ce musicien, star des années 1990, aurait abusé d'un bébé d'un an et encouragé l'une de ses fans à abuser de son propre enfant pendant une vidéo-conférence sur le net. Des faits survenus dans un hôtel de Londres, quelques heures après un concert donné sur la radio BBC 1. Les images auraient été retrouvées par la police, stockées sur un "cloud" appartenant au chanteur.

En acceptant au dernier moment de plaider coupable, Ian Watkins a épargné au jury le visionnage de ces documents, qualifiés par le juge Justice Royce de "très explicites et pénibles". S'il était sous l'emprise de substances illicites à l'époque, "brouillant" ses souvenirs, souligne sa défense, difficile pour l'intéressé de contester les images... ainsi que les enregistrements audio de ses discussions avec les autres prévenues, deux femmes de 24 et 21 ans, elles aussi poursuivies pour agression sexuelles sur enfants de moins de 13 ans.

Un pervers manipulateur

Dans l'une de ces discussions, présentées à la cour, Ian Watkins explique à l'une des jeunes femmes comment il entend "franchir la limite". Celle-ci répond : "Un été d'inceste et de pornographie infantile. Watkins renchérit : "Oh oui bébé. Le plus tôt on l'entraîne, le meilleur ce sera". A la barre, le représentant de la police britannique a décrit le scandale comme "l'une des plus choquantes et déchirantes affaires d'abus sexuels sur enfants".

Ian Watkins connaîtra sa sentence en décembre prochain. Dans un communiqué, The National Society for the Prevention of Cruelty to Children (NSPCC), l'association, qui a travaillé avec la police sur l'enquête, a souligné combien "la notoriété mondiale" du chanteur lui avait "permis d'avoir accès à des jeunes femmes impressionnables qu'il manipulait pour assouvir ses désirs horribles. La durée de sa sentence devra être équivalente à ce terrible abus de pouvoir."

Son groupe veut tourner le page

Sans surprise, l'affaire a entraîné, début octobre, la dissolution des Lostprophets. Dans un communiqué, les membres restants de la formation expliquaient "ne pas pouvoir continuer à faire de la musique en tant que Lostprophets", et remerciaient leurs fans pour "leur amour et leur soutient pendant les 15 dernières années."

Dans un post publié sur Twitter, mardi, le guitariste Lee Gaze a souligné "la rapidité" de l'audience, estimant que le groupe pouvait désormais "tourner la page". De 1997 à 2012, le quintette, œuvrant dans un registre mixant rock alternatif et hip-hop, a publié cinq albums, vendus à plus de 3,5 millions d'exemplaires à travers le monde.