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Connu pour sa carrière d'humoriste mais aussi pour ses nombreux propos polémiques, Dieudonné est désormais très actif sur Internet. Sa chaîne YouTube figure régulièrement dans le classement des contenus les plus vus en France sur la plateforme d'hébergement de vidéos. Cette visibilité ennuie le CRIF, qui estime que Google a une responsabilité en la matière.

Connu pour sa carrière d'humoriste mais aussi pour ses nombreux propos polémiques, Dieudonné est désormais très actif sur Internet. Sa chaîne YouTube figure régulièrement dans le classement des contenus les plus vus en France sur la plateforme d'hébergement de vidéos. Cette visibilité ennuie le CRIF, qui estime que Google a une responsabilité en la matière.

Désormais tenu à l'écart des plateaux de télévision depuis son sketch controversé sur France 3 sur le conflit israélo-palestinien, l'humoriste Dieudonné a néanmoins su contourner cette mise à l'Index en se saisissant des nouveaux moyens de communication offerts par Internet pour rester en contact avec son public, faire sa promotion et réagir à l'actualité, souvent à travers le prisme de la politique.

Présent sur Twitter et Facebook, Dieudonné est également très actif sur YouTube. Sa chaîne est d'ailleurs particulièrement suivie, au point que ses vidéos apparaissent régulièrement dans le classement des contenus les plus populaires sur YouTube France. Or, cette visibilité est un problème au yeux du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), qui aimerait qu'elle se réduise.

Interrogé ce mercredi par Le Figaro, le nouveau président du CRIF, Roger Cukierman, a confié à Yves Thréard que les hébergeurs "portent une grave responsabilité quand ils mettent sur leur page d'accueil monsieur Dieudonné" car, selon lui, cela "a un impact très efficace sur l'antisémitisme". Le sous-entendu est assez évident : à défaut de fermer la chaîne de Dieudonné, il faudrait éviter de la surexposer.

Dieudonné est en effet régulièrement confronté à des accusations d'antisémitisme. Sur la page Wikipédia qui lui est consacré, un long développement est consacré aux controverses qu'il suscite et à ses multiples condamnations en justice. Dernière polémique en date, le geste de la quenelle : il s'agit pour certains d'un "salut nazi inversé", pour d'autres d'un simple signe de ralliement anti-système.

Questionné sur les intentions du CRIF, Roger Cukierman a indiqué être "en train de travailler là-dessus". Y aura-t-il une action en justice ? C'est très incertain. "Il n'y a pas de délit sur le fait de mettre sur une page d'accueil quelqu'un qui a beaucoup de succès. Ce n'est pas un délit en soi. Donc tout ça est très délicat", a reconnu le président du CRIF.

En outre, les classements sur YouTube sont "générés automatiquement" via des algorithmes. "Sur le plan juridique, on est sur des terrains nouveaux, des terrains mouvants. Donc il faut qu'on progresse, mais je crois que tous les porteurs de sites Internet doivent être conscients de la responsabilité qu'ils ont chaque fois qu'ils contribuent à propager le racisme ou l'antisémitisme", a ajouté Roger Cukierman.

Rappelons qu'en 2012, la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) avait demandé au tribunal de grande instance de Paris qu'un film, L'Antisémite, diffusé exclusivement sur Internet soit interdit, au nom d'un "trouble manifestement illicite" à l'ordre public. La bande annonce avait été depuis retirée de YouTube, et le juge des référés a refusé d'interdire le film. Depuis, divers extraits sont apparus sur le site de vidéos