Image
© REUTERS/Susana Vera« Non aux lois religieuses, sexistes et médiévales », indique le panonceau de cette manifestante à Madrid, le 20 décembre.
L'Espagne met la marche arrière : le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy revient sur le droit des femmes à l'avortement, appliquant de fait l'une de ses promesses électorales de 2011 parmi les plus contestées. L'interruption volontaire de grossesse ne sera plus autorisée que dans quelques cas spécifiques comme le viol. Cette décision a provoqué dans le pays de nombreuses protestations. Les féministes et la gauche dénoncent un « retour en arrière de 30 ans ».

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

Madrid, Séville, Valence, Barcelone, Bilbao, San Sébastien... dans toute l'Espagne, les manifestations ont majoritairement réuni des femmes qui expriment la même colère. Une colère unanime pour s'insurger contre ce qu'elles estiment être une agression de la part du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy : la fin de l'interruption volontaire de grossesse, l'IVG, un acquis obtenu sous le règne du socialiste José Luis Zapatero en 2010.

« Authentique régression »

« Désormais les femmes espagnoles n'auront plus de droit sur leur corps et la loi sur l'avortement va faire revenir en arrière jusqu'à 1985 une authentique régression », lit-on un peu partout. Désormais, on ne pourra avorter que si on peut invoquer un problème de santé mentale pour la mère ou s'il y a eu viol, ou encore s'il y a malformation du fœtus, mais pas n'importe quelle malformation, seulement les plus graves.

Environ 700 gynécologues espagnols ont signé une pétition pour s'y opposer. En vain. Sous la pression de l'Eglise, l'Espagne gomme donc le principal fruit des luttes féministes : le droit à l'avortement.

Image
© REUTERS/Susana VeraA Madrid, le 20 décembre. Pour beaucoup, l'Espagne vient de faire un bond de trente en arrière.