CIA Colombie FARC carte
© InconnuDepuis 2010, la CIA a donné un contrôle total des munitions à guidage de précision étasuniennes à la Colombie
Le
Washington Post révèle, suite à une longue enquête, l'opération clandestine que la CIA a menée pour aider le gouvernement colombien à tuer plus d'une vingtaine de leaders des FARC.

L'enquête du Washington Post permet d'expliquer la récente perte d'influence des FARC en Colombie, alors qu'ils étaient considérés comme une des insurrections les mieux organisées et puissantes il y a quelques années. À la demande du gouvernement colombien, la CIA et la NSA ont fourni à la Colombie les outils nécessaires pour frapper les FARC en plein cœur, en ciblant ses leaders et généraux. Cette aide a été fournie pour un budget de 2 milliards de dollars qui n'apparaît pas au budget public de la CIA pour l'aide à la Colombie, elle a donc été fournie à travers une opération couverte.

Celle ci a principalement pris la forme d'un partage d'informations, de données d'écoute recueillies par la NSA, et de méthodes GPS permettant de transformer les bombardements de l'armée colombienne en "bombes intelligentes" à même d'atteindre leur cible avec une précision diabolique.

Pour éviter que les bombes fournies soient mal utilisées, la CIA disposait seule des clés permettant d'activer le système GPS de pointe et les autorités colombiennes devaient demander l'autorisation à la CIA pour lancer les opérations.

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© InconnuPlusieurs hauts membres notables de la Révolution des forces armées de Colombie et de l'Armée nationale de libération ont été la cible de bombes aériennes intelligentes de juillet 2007 à novembre 2013.
Un des gros coups a été l'assassinat de Raul Reyes (leader des FARC) en 2008 effectué sur le territoire de l'Équateur selon le même raisonnement que ce qui autorise le programme de drones au Pakistan et au Yémen. Pour prendre des précautions légales, l'avion et le pilote colombien ont largué la bombe dans l'espace colombien, puis la CIA a pris le relais pour guider sa bombe sur le territoire de l'Équateur. Cette opération a crée une grave crise diplomatique en Amérique Latine sans pour autant avoir de trop graves conséquences dans les relations entre États-Unis et Colombie.

L'opération a été autorisée par le gouvernement Bush et a été reconduite sous l'administration Obama. Les questions légales ont été rapidement évacuées en appliquant les mêmes principes qu'avec Al-Qaïda, un assassinat n'était pas illégal dans la mesure où il posait une menace à la sécurité nationale de la Colombie. L'implication des États-Unis était légale dans la mesure où les trafics de drogue menaçaient la sécurité nationale américaine (en substance), comme sous Reagan.

Actuellement, sous la présidence Santos (ancien ministre de la Défense d'Alvaro Uribe), les frappes sont de plus en plus intenses (plus uniquement sur les leaders). Les FARC sont sous constante pression, ne dorment jamais plus de deux jours au même endroit, le gouvernement colombien a récemment repoussé un cessez-le-feu de 30 jours. Certains craignent que ces assassinats et ces frappes ne soient pas accompagnées de mouvements de l'armée pour sécuriser les zones (en bref, qu'il y ait une certaine accoutumance à se contenter de bombarder facilement sans se soucier du moyen et du long terme).