Dieudonné, quenelle
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En France, la plupart des gens progressistes croient assurément que le fascisme de demain prendra exactement les allures des partis NAZI et des partis fascistes européens des années 1930. D'immenses légions de militants armés déambulant au pas de l'oie, casqués. Que nenni. Il est plus probable que le nouveau fascisme prendra la forme d'un État policier qui assumera lui-même, par en haut, la suppression des libertés fondamentales et la mise aux pas de toutes les résistances, y compris des résistances délinquantes sous les applaudissements de la petite, de la moyenne et de la grande bourgeoisie.

Dans ce contexte, faut-il mettre en contraste les attaques que subit DIEUDONNÉ contre sa liberté de spectacles, et sa liberté d'expression, d'organisation et pour punir sa résistance au délit d'opinion et à l'oligarchie fascisante - et la résistance des syndicalistes CGT qui furent mis en garde à vue par l'État policier pour avoir affiché et placardé ?

Évidemment pas - ce sont deux gestes complémentaires et solidaires de la part de l'État policier français. Si l'État policier français en est rendu à s'afficher de la sorte - outrancier - fasciste - oppressif - répressif - renversant les décisions des cours de justice et imposant la volonté d'une coterie au Conseil manipulé par le ministre Valls, c'est parce qu'il y a quelques années, quand les français se sont fait asséner une série de lois interdisant de nier la Shoah ou de discutailler du nombre de victimes de l'holocauste (le chiffre de 6 millions étant déclaré sacré) - ou de discuter de l'historicité des chambres à gaz - (aucune loi semblable à propos des guerres de Napoléon, ni sur l'esclavage noir et ses victimes); tous les donneurs de leçons d'aujourd'hui - ceux qui voudraient d'abord faire le procès de Dieudonné avant de soulever le petit doigt face à la répression affichée par l'État policier ­ - tous ces bonzes de «gauche», se sont couchés, terrorisés par la fraction sioniste du capital monopoliste français.

Ils étaient tous effrayés d'être accusés d'antisémitisme - ils ont sali leur froc devant la police des riches... et ont joint leur voix fluettes au concert de la chorale des capitulards.

Et plutôt que d'assumer leur lâcheté, ils ont crié à l'antisémitisme avec la meute des policiers, des politiques, des journalistes de service, alors que la question en jeu était la liberté d'expression, de réunion, de manifestation, d'opinion, d'affichage - le droit de résistance à la répression de l'État policier.

Ils ont alors refusé le combat pour la vraie démocratie se tournant vers les urnes électoralistes laissant croire que la démocratie se cachait dans les bulletins truqués, volés, achetés. La bourgeoisie a alors compris qu'elle pouvait aller plus loin et maintenant c'est le droit de manifester, de distribuer des tracts, d'afficher qui est attaqué et demain ce sera le droit de syndicalisation, le droit de riposter, de protester, de résister.

Et le lâche d'hier explique pourquoi il tient à demeurer le lâche d'aujourd'hui et il fait des salamalecs à tout ce qui traîne dans les salles de rédaction et les médias poltrons proclamant que lui aussi il peut participer à la curée du petit humoriste - du résistant et de ceux qui refusent de plier l'échine devant la horde aux ordres.

Dieudonné, petit bourgeois artiste de son état a décidé de résister - ce n'est pas son travail d'aller faire le boulot que la CGT refuse de faire, incapable de mobiliser pour sauver les régimes de retraite. La CGT ne fait pas son travail pour défendre les piqueteurs et les diffuseurs de tracts pour défendre la liberté d'expression.

Dieudonné mène sa guerre de classe petite bourgeoise comme il le comprend et comme il l'entend et, en effet, il fut un temps où seuls les fascistes ont accepté de soutenir son combat et le blâme est à jeter à tous les lâches de gauche qui ont alors soutenu l'appareil d'État policier plutôt que de l'affronter aux côtés de Dieudonné.

Chers camarades français, il vous faut aujourd'hui reprendre la bataille pour le droit d'expression, d'organisation, d'affichage, de parole, d'opposition, de distribuer des tracts, d'afficher, chacun dans vos contrées, sans attendre que Dieudonné aille faire le coup de barre de fer au milieu de votre misère. Vous de la gauche, ne manquez pas le bateau cette fois. Il vous faut engager la guerre que vous n'avez pas voulu faire il y a des années. Elle ne fut que reportée. Et si vous refusez aujourd'hui et bien tant pis, vous aurez à la mener dans un an ou dans cinq ans.

Dieudonné vous montre la voie et mène son propre combat - qu'il assume courageusement avec le soutien de ses milliers de partisans prêt à payer et à manifester pour l'écouter et c'est leur droit avéré. Nous ouvriers, savons qu'il est plus aisé de combattre l'état policier sous les lois de la démocratie bourgeoise - même imparfaites - que sous les lois fascistes du pétainisme. Voilà pourquoi nous défendons les libertés fondamentales avec qui voudra se joindre à notre combat.

Alors, plutôt que de tergiverser que chacun dans son milieu en fasse autant que Dieudonné et on le reconnaîtra comme un résistant plutôt qu'un lâche cherchant à se défausser en prétextant que Dieudonné n'est pas assez parfait, pas assez blanc, pour être son allié. À la guerre je ne regarde pas la couleur de mon frère, je ne regarde que la direction de son fusil... de sa quenelle, dirions-nous aujourd'hui?