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La République démocratique du Congo (RDC) connaît de multiples problèmes sécuritaires, notamment dans le Nord-Kivu, où des groupes armés commettent régulièrement des exactions. Si celui appelé M-23 a été contraint de déposer les armes suite à l'action conjuguée des forces armées régulières et des casques bleus de la Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), il n'en reste pas moins que d'autres demeurent actifs.

A cela s'ajoute une instabilité au Katanga, où des combats ont récemment impliqué des miliciens indépendantistes. Et c'est sans compter sur les dizaines de personnes tuées à Kinshasa, le 30 décembre dernier, dans ce qui ressemble fort à une tentative de coup d'Etat fomenté par le pasteur Mukungubila.

Situation compliquée, donc, en RDC. Et elle pourrait l'être davantage avec les évènements en République centrafricaine. Ainsi, les responsables de la MONUSCO ont fait part de leur inquiétude devant l'infiltration dans le nord du territoire congolais de groupes armés venus de Centrafrique. Ce qui laisse craindre un effet déstabilisateur. Un de plus.

Le général Abdallah Wafi, le représentant spécial adjoint de l'ONU au Congo, a ainsi affirmé, lors d'une conférence de presse donnée le 8 janvier à Kinshasa, que des éléments armés appartenant aux ex-FACA (forces armées centrafricaines, fidèles à l'ex-président centrafricain François Bozizé) sont actuellement présent dans la province de l'Equateur, situtée dans le nord-ouest de la RDC.

Mais ce ne sont pas le seuls. Ainsi, dans la Province-Orientale (nord-est), "des éléments de la Séléka sont déjà sur le territoire congolais" a avancé le général Wafi. "Leur présence a été signalée dans certaines localités (...) et des populations commencent à fuir ces zones-là", a-t-il ajouté, sans toutefois préciser le nombre de combattants de l'ex-rébellion centrafricaine.

La crainte est de voir se répéter le scénario qui se joue actuellement au Nord-Kivu, dont l'origine remonte au génocide rwandais de 1994. "Il faut prendre toutes les dispositions pour que ce qui s'est passé dans l'Est de la RDC ne se reproduise pas aujourd'hui dans l'Équateur ou la Province-Orientale", a fait valoir le général Wafi.

Outre ces groupes armés, de nombreux civils venus de Centrafrique ont trouvé refuge en RDC. Ils serait plus de 50.000, selon Céline Schmitt, porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Ce dernier, a-t-elle indiqué, "a construit des structures d'urgence pour les héberger à Zongo, la ville qui fait face à la capitale centrafricaine sur la rive gauche de l'Oubangui."