Depuis la semaine dernière, l'hiver s'est imposé sur la Russie et la Scandinavie : les températures, qui restaient anormalement douces depuis le début de la saison, se sont brutalement effondrées, passant au-dessous des moyennes saisonnières.Un anticyclone polaireJusqu'à présent, tout le continent européen bénéficiait de températures trop douces en...

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Depuis la semaine dernière, l'hiver s'est imposé sur la Russie et la Scandinavie : les températures, qui restaient anormalement douces depuis le début de la saison, se sont brutalement effondrées, passant au-dessous des moyennes saisonnières.

Un anticyclone polaire

Jusqu'à présent, tout le continent européen bénéficiait de températures trop douces en raison des vents d'ouest ou de sud-ouest dominants. Pour trouver de la neige au sol, il fallait aller à l'est de Moscou ou sur les montagnes scandinaves; en Pologne, les habitants se demandent toujours où est passé l'hiver.

En début de semaine, un anticyclone polaire s'est formé sur la Scandinavie et le nord de la Russie, en liaison avec la reconstitution d'une masse d'air très froide sur la Sibérie : là aussi, on peut dire qu'il s'agit d'un "décrochage" du vortex polaire, selon le même principe que ce qui se passe en Amérique du Nord. Résultat : l'air arctique s'est accumulé sur la Scandinavie, les pays baltes et le nord de la Russie, jusqu'aux confins de Moscou, sans descendre davantage au sud. Les températures sont glaciales depuis quelques jours, constituant la première offensive hivernale tardive de la saison.

Le froid va t'il progresser vers l'Europe de l'ouest ?

Ce type de configuration météorologique signe souvent l'arrivée de l'hiver sur l'ensemble du continent, et peut laisser présager une vague de froid en direction de la France dans les jours suivants. Mais à ce jour, les masses d'air ne progressent plus, restant en face à face : l'air froid scandinave reste immobile tandis que les dépressions atlantiques dirigent toujours de l'air humide vers la France : le résultat est plutôt la récurrence de perturbations qui se réactivent en Méditerranée, apportant de fortes pluies et de la neige en montagne.

Tant que ces centres d'action feront du sur-place, le temps ne changera pas beaucoup sur l'Europe. Il s'agit d'une situation de blocage qui peut persister encore plus d'une semaine. Ensuite, tout dépendra de la vigueur du jet-stream (vents de haute altitude) qui apporte l'air océanique : si l'air froid scandinave s'accumule suffisamment, il pourrait alors bloquer ce courant et forcer le jet-stream à plonger vers le sud, ouvrant la porte au froid sur la France : ce scénario, plausible, ne se mettra pas en place avant début février...

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