Traduction copyleft de Pétrus Lombard

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Nouvelle photo de Mercure utilisant trois filtres d'image : 996 nanomètres (rouge), 748 nanomètres (vert) et 433 nanomètres (bleu).
Crédit : NASA/Laboratoire de physique appliquée de l’université Johns Hopkins/Institution Carnegie de Washington.
La mission MErcury Surface Space ENvironment GEochemistry and Ranging (MESSENGER) est en cours depuis août 2004. En orbite autour de Mercure, ce satellite observe les terres de la planète torride. Dernièrement, une mosaïque de couleur a révélé que certaines régions de Mercure sont bien plus chaudes que d'autres. Dans la photo du haut de la page, 996 nanomètres correspondent à une température d'environ 226 degrés Celsius, la température à l'intérieur d'un four brûlant.


L'une des découvertes les plus fascinantes est la queue de sodium de Mercure, qui s'étire loin de la planète. Dans un univers électrique, les queues se forment lorsque la gaine de plasma d'un astre accumule un potentiel électrique suffisant pour qu'il se décharge en rayonnant. Indépendamment de leur composition individuelle, les « queues cométaires » obéissent au comportement fondamental des objets chargés dans une enveloppe de plasma.

Étant un monde stérile, sans atmosphère et avec un champ magnétique négligeable, Mercure subit la pleine force du rayonnement solaire, comme la Lune de la Terre, mais avec beaucoup plus d'intensité. Comme en parlait un article précédant de notre série Picture of the Day, les phénomènes lunaires sont explicables par l'activité électrique, de sorte que Mercure pourrait avoir connu des effets électriques similaires. La lune de Jupiter Io pourrait également être un modèle utile.

Io est en orbite si proche autour de Jupiter, qu'elle est bombardée par un rayonnement électromagnétique qui « pulvérise » environ une tonne [de matière ionisée] par seconde depuis sa surface. Cet électromagnétisme transforme Io en générateur, car son déplacement dans les champs de force de Jupiter engendre un flux de charge électrique de plus de trois millions d'ampères entre les deux astres.

Le plus probable, c'est que Mercure connaît quelque chose de similaire à Io, car elle tourne autour du Soleil en seulement 88 jours. Sa vitesse, ainsi que sa proximité avec le Soleil, pourrait expliquer sa longue queue ionisée - plus large que quatre pleines lunes dans le ciel nocturne. L'érosion électrique pourrait aussi expliquer pourquoi sa queue est filiforme, du même genre que celle des comètes, et ressemblant même aux queues de galaxies s'étirant sur des milliers d'années-lumière.

Il pourrait aussi être débattu que les cratères de Mercure sont principalement dus à l'électricité. La plupart d'entre eux ont le fond plat, des parois latérales abruptes, peu ou pas de débris d'explosion autour, et possèdent souvent de petits cratères sur leurs bords. Quelques structures exceptionnellement grandes possèdent de multiples anneaux, comme d'autres formations ailleurs dans le Système solaire. Selon les conclusions de nos discussions antérieures, ces caractéristiques sont la signature d'arcs électriques s'abattant sur un corps chargé.

D'autres informations sur le « passé volcanique » de Mercure ont également été publiées récemment. Toutefois, les conclusions tirées par les spécialistes des planètes trahissent une attitude géocentrique. Il est erroné de se servir des théories géologiques terrestres pour essayer d'expliquer ce que l'on découvre sur d'autres planètes et lunes. Pour interpréter les découvertes anormales, ces fausses pistes mènent à des notions ressemblant à du « cryo-volcanisme » (sur Triton), à des avalanches d'eau (sur Mars), et au malaxage des marées (sur Io).

La théorie de l'Univers électrique est nécessaire pour clarifier au mieux les données de Mercure.