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© AFP/FLORENCE PANOUSSIANPhoto prise en avril 2005 en Angola, montrant des personnels de santé en combinaison lors d'une épidémie de fiève Ebola.
Le sud de la Guinée connaît depuis début février une épidémie de fièvre virale hémorragique, qui a fait, selon un nouveau bilan, 59 morts, ont annoncé samedi 22 mars les autorités guinéennes. L'épidémie est une fièvre Ebola, selon le diagnostic fait à Lyon, en France, a expliqué le chef de la division prévention au ministère de la santé et de l'hygiène publique guinéen, le Dr Sakoba Kéita.

"Dans la journée [de vendredi] nous avons eu les premiers résultats venus de Lyon qui nous ont annoncé la présence du virus de la fièvre Ebola comme étant à l'origine de cette flambée de fièvre fébrile en Guinée forestière principalement ", a-t-il déclaré. Le virus Ebola se manifeste par une poussée de fièvre, des diarrhées, des vomissements, une fatigue prononcée et parfois un saignement.

"L'épidémie de fièvre Ebola qui sévit dans le sud de la Guinée, notamment dans les préfectures de Gueckédou et de Macenta depuis le 9 février, a fait au moins 59 morts sur 80 cas recensés par nos services sur le terrain ", a déclaré le Dr Sakoba Kéita. "Nous sommes débordés sur le terrain, nous luttons contre cette épidémie avec les moyens du bord, avec le concours des partenaires (OMS, MSF, UNICEF, etc..), mais sachez que c'est difficile, mais nous y parviendrons ", a ajouté le Dr Kéita.

Intervention d'urgence

L'organisation médicale internationale Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé samedi le lancement d'une intervention d'urgence dans le pays. "Vingt-quatre médecins, infirmiers, logisticiens et spécialistes de l'hygiène et de l'assainissement sont déjà sur place alors que d'autres personnes vont renforcer l'équipe au cours des prochains jours ", a précisé MSF dans un communiqué.

En collaboration avec le ministère de la santé guinéen, " MSF a mis en place une structure d'isolation des cas suspects à Guéckédou, et se prépare à faire de même à Macenta ", deux localités de la région de Nzérékoré, dans le sud du pays, ajoute l'ONG qui recherche également les personnes susceptibles d'avoir été infectées lors de contacts avec des patients. Environ "33 tonnes de matériel " vont être acheminées par deux avions au départ de la Belgique et de la France, a ajouté MSF.

Les autorités guinéennes avaient annoncé vendredi avoir décidé le " traitement gratuit de tous les malades dans les centres d'isolement ", le " recensement de toutes les personnes qui ont eu des contacts directs avec les malades décédés et ceux présentant les signes " de la maladie. Le ministre de la santé, le médecin colonel Remy Lamah, avait indiqué qu'une mission avait été dépêchée dans la zone où se sont déclarés les premiers cas pour identifier la maladie, et des prélèvements envoyés en France pour examen.

Selon le colonel Lamah, les cas de "maladies fébriles" enregistrés depuis le 9 février l'ont été " dans certaines préfectures de la Guinée forestière et à Conakry. Ces cas ont été enregistrés dans les préfectures de Guéckédou, Macenta, Kissidougou et à Conakry ", a-t-il précisé.

Appel à la vigilance

La maladie à l'origine de l'épidémie actuelle " se transmet essentiellement d'une personne malade à une personne saine et aussi par des objets souillés appartenant à des personnes malades ou décédées. (...) La consommation de viande d'animaux de brousse infectés " peut " être également une source de contamination ", a ajouté le ministre.

Le gouvernement a invité les populations à la vigilance et à prendre les mesures préventives adéquates. Il a demandé aux services de santé de prendre toutes les dispositions nécessaires pour contenir la maladie et signaler tout cas suspect aux autorités sanitaires.