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Chez les populations européennes d'aujourd'hui, les variantes des gènes associés à la synthèse des lipides proviendraient beaucoup plus fréquemment de l'homme de Neandertal que chez les populations africaines et asiatiques. Crédits : John Gurche / Tim Evanson
Dans le génome des Européens contemporains, les variantes des gènes associés à la synthèse des lipides seraient beaucoup plus fréquemment héritées de l'homme de Neandertal que chez les populations africaines et asiatiques.

Chez les européens modernes, les variantes des gènes impliqués dans la synthèse des lipides sont beaucoup plus souvent hérités de l'homme de Néandertal que chez les populations africaines et asiatiques.Tel est le résultat d'une étude publiée le 1er avril 2014 dans la revue Nature Communications.

Selon les auteurs de cette étude, ces gènes ont probablement conféré un avantage évolutif à leurs porteurs, d'où leur présence importante dans le génome des européens modernes.

Pour parvenir à ce constat, le généticien allemand Michael Lachmann (Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology à Leipzig, Allemagne) et ses collègues ont analysé la façon dont les variantes de ces gènes impliqués dans le métabolisme des lipides se distribuaient au sein de onze populations humaines implantées en Europe, en Afrique et en Asie. Pour chacune de ces populations, l'ADN étudié provenait de cellules issues de tissus cérébraux.

Résultat ? En étudiant les variantes des gènes impliqués dans la synthèse des lipides, les auteurs de l'étude se sont aperçus que ces variantes étaient en nombre particulièrement élevé chez les populations européennes, par rapport aux populations asiatiques et africaines.

Selon les auteurs de l'étude, ce résultat suggère que les variantes de ces gènes impliqués dans la synthèse des lipides ont probablement représenté un avantage évolutif quelconque pour les populations européennes.

Quel pourrait être cet avantage ? Pour tenter de répondre à cette question, Michael Lachmann et ses collègues ont essayé de comprendre quelles pouvaient être les conséquences métaboliques engendrées par la présence de ces variantes néandertaliennes dans le génome des populations européennes. À l'issue de ce travail, ils sont parvenus à la conclusion que la présence accrue des variantes néandertaliennes dans les gènes des Européens se traduisaient par des changements dans la concentration en lipides présents dans le cerveau. Mais sans toutefois parvenir à comprendre en quoi ces changements dans la concentration en lipides dans le cerveau seraient reliés à un quelconque avantage évolutif.

Quoi qu'il en soit, ces travaux ont le mérite de révéler une situation pour le moins troublante : en effet, ils montrent que ces gènes néandertaliens impliqués dans le métabolisme des lipides, dont on voit ici qu'ils abondent encore aujourd'hui dans le génome des européens, ont ni plus ni moins changé la composition du cerveau de ces derniers...

Ces travaux ont été publiés le 1er avril 2014 dans la revue Nature Communications, sous le titre "Neanderthal ancestry drives evolution of lipid catabolism in contemporary Europeans"