A l'issue des résultats des élections municipales, qui se sont avérées être une cuisante défaite pour la majorité présidentielle, les Français qui ont complètement désavoués la politique menée depuis deux ans par l'équipe de François Hollande, n'ont toujours pas été entendus. Pouvait-il en être autrement ? Prévoyant les résultats, en raison de l'impopularité historique du président français et de son équipe gouvernementale, la rumeur d'un possible remaniement, planait dans l'air de la Hollandie depuis plusieurs semaines.

Ultime avatar d'une communication présidentielle dont les Français se moquent comme de leur première chemise. Dans une période relativement courte, en moins de deux ans, l'administration socialiste a réussi l'exploit de détruire tout espoir, même parmi ses propres partisans. Nombre d'entre eux espéraient que M. Bricolage et ses collègues ne mèneraient pas de politiques anti-sociales pire qu'un gouvernement de droite. Eh bien ils ont eu tort. Le gouvernement socialiste était bien pire que le précédent, pour ce qui fut de mettre en place des mesures d'inspiration néo-libérale, directement imposées par Bruxelles.

Les pseudo-forces de progrès n'ont fait que servir à leur tour de chambre d'enregistrement mais avec plus de zèle encore que n'en témoigna le gouvernement précédent.

Le changement de Premier Ministre ne signifie qu'une seule chose aux yeux de la population française : plus ça change, plus c'est pareil. Rien ne bougera vraiment dans l'univers de Flamby, sauf les gesticulations habituelles. Car à vrai dire, ce n'est pas tant le gouvernement que le Président lui-même que les Français aimerait voir partir.

Avec Ayrault, la France allait dans le mur, du pas d'un veau nonchalant. Avec Valls, elle y ira aussi dans le mur, mais au pas de charge d'un bœuf dopé aux hormones qui se prend pour un taureau de combat. De l'aveu même du Président Hollande, l'équipe précédente n'était pas assez offensive. Autrement dit pas assez efficace.

Il a donc changé le Gouvernement. Enfin, c'est beaucoup dire. Car à part le départ de Ayrault - il était quand même difficile de le recycler - , et de Peillon qui a trop joué avec la réserve électorale socialiste qu'est la fonction publique de l'éducation nationale, tous les ministres d'Ayrault sont là. À des postes différents, mais tous sont là, sauf ceux qui aspirent à d'autres fonctions lucratives comme les ministres Verts ou Moscovici. Pas un n'a été sanctionné pour l'absence totale de résultats qui les a tous caractérisé... Ce nouveau gouvernement resserré ressemble donc comme un frère jumeau au précédent...

Difficile de faire renaître l'espoir, même s'il devait être à l'image médiatique du nouveau Premier ministre, grand spécialiste de la com', soi-disant plus combatif et donc plus efficace que le précédent.

Est-ce à dire que pendant deux ans la même équipe n'a eu pour autre résultat que d'enfoncer le pays et de diviser la population ? Et combatif envers qui ? Bruxelles ? Alors que depuis deux ans les mêmes ne font que soumettre encore plus la France aux diktats de la Commission Européenne ou de l'Allemagne ? Contre le monde de la finance ? Vaste blague qui ne fait plus rire personne, à part les financiers et les banquiers. Les résultats du chômage, comme le constat de l'impuissance de l'Etat, sont là pour en témoigner. Reste le peuple français lui-même qui subit depuis plus de deux ans l'arbitraire d'un gouvernement sectaire, coupé de sa population et qui reste sourd aux appels de son propre camp.

Manuel Valls, l'ancien ministre de l'intérieur a donc été chargé de développer un "pacte de solidarité". Le premier pilier est l'éducation et la formation des jeunes. Le second porte les garanties sociales et la priorité de santé. Le troisième promet la croissance du pouvoir d'achat des citoyens français, accompagnée par des réductions d'impôt en 2017 et avec une baisse rapide des cotisations versées par les travailleurs.
Des promesses qui n'engagent que ceux qui pourraient y croire, de moins en moins de monde quand même. On se demande de quelle marge de manoeuvre dispose réellement le nouveau premier ministre qui n'a visiblement même pas pu choisir les membres de son gouvernement. Il n'a même pas la crédibilité qu'auraient pu lui apporter ses fonctions de Ministre de l'Intérieur, puisque les chiffres de la délinquance ont explosé.

L'Etat va devoir faire face à des mesures d'austérité de plus en plus contraignantes et le gouvernement aura beau jeu de se retourner contre les municipalités qui viennent d'échapper à la majorité présidentielle, pour en supporter le plus gros de l'effort. Comme la ville d'Evry par exemple dont manuel Valls fut le maire. Parachuté parisien, il n'a eu de cesse de se servir de la commune comme d'un tremplin personnel et a laissé la ville dans un état d'endettement catastrophique malgré un matraquage fiscal qui tenait plus du racket que de la gestion. On se demande d'ailleurs si Manuel Valls, le toréador de la place Bauveau, le Torquemada de la libertés d'expression, gazeur d'enfants à ses heures, dont les ambitions présidentielles sont connues de tous, n'est pas devenu prisonnier de sa propre image volontariste et n'a pas été contraint d'accepter le poste ingrat de devoir assumer les échecs à venir. Même équipe, mêmes incompétences, mêmes insuffisances, même sectarisme. Sans être visionnaire, on peut lui prédire les mêmes échecs.