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Un remaniement pour rien? La cote de popularité de François Hollande n'a visiblement pas bénéficié du grand chamboulement post-municipales. Pire, à en croire le baromètre YouGov de ce mois d'avril réalisé pour Le HuffPost et Itélé, le président de la République enregistre un nouveau record d'impopularité avec une chute de 3 points et seulement 13% d'opinions favorables. En tout, ce sont 80% des personnes interrogées qui se disent insatisfaites par l'action du chef de l'Etat.

Cette nouvelle cote d'alerte doit certes être nuancée: 7% des sondés réservent leur avis et se classent donc parmi les indécis. Ce sondage a par ailleurs été réalisé entre le 4 et le 9 avril derniers, soit au lendemain de la nomination des 16 ministres du gouvernement Valls mais avant le discours de politique général du nouveau premier ministre et la publication de la liste définitive de l'exécutif. L'ampleur des changements entrepris par le président de la République n'a donc pas pu pleinement infuser dans l'opinion.

L'extrême gauche a rompu avec François Hollande

Il n'en demeure pas moins que l'électrochoc du limogeage de Jean-Marc Ayrault et son remplacement par Manuel Valls à Matignon n'ont pas suffi à protéger François Hollande du contrecoup de la sévère défaite des municipales.

La nomination d'un premier ministre souvent jugé trop "sarkozyste" a peut-être d'ailleurs contribué à la dégradation de l'image du président, dégradation particulièrement palpable à l'extrême gauche. 88% des sympathisants de Jean-Luc Mélenchon et d'Olivier Besancenot jugent désormais négativement l'action de François Hollande.

C'est plus que les sympathisants centristes, qui ne sont "que" 85% à émettre une opinion défavorable. Du côté des sympathisants socialistes et écolos, là encore, les mécontents l'emportent. 48% se disent insatisfaits contre seulement 44% qui jugent favorablement le président de la République.

Au-delà de son image personnelle, François Hollande pâtit également de la défiance de l'opinion à l'égard de la "solution Valls". Bénéficiant d'une image bien moins détériorée que son prédécesseur (29% d'opinions favorables contre 14% pour Jean-Marc Ayrault en mars dernier), le nouveau premier ministre ne parvient pas à redresser la crédibilité de l'exécutif, pris dans une spirale de défiance.

57% des personnes interrogées (contre 27% pour et 16% d'indécis) estiment que la nomination d'un nouveau gouvernement ne répond pas à leurs attentes.

Manuel Valls jugé incapable de baisser les impôts et le chômage

Plus inquiétant pour Manuel Valls, une majorité de Français le juge incapable de remédier aux problèmes qui les obsèdent.

Seuls 18% (contre 59%) des personnes interrogées jugent que le gouvernement Valls saura mieux faire baisser le chômage que celui de Jean-Marc Ayrault. Et ils sont seulement 15% (contre 65%) à estimer que la nomination d'un exécutif remanié entraînera des baisses d'impôts à plus ou moins long terme.

Or ces deux points demeurent les principales priorités des Français. 49% placent le chômage et l'emploi en tête de leurs sujets de préoccupation. 11% placent les impôts. Il faudra donc que Manuel Valls affiche des résultats tangibles sur ces deux dossiers avant de pouvoir espérer inverser la courbe de l'impopularité de l'exécutif.

Sondage réalisé sur Internet entre le 4 et 9 avril 2014 (méthode des quotas) sur un échantillon représentatif de 1038 Français de 18 ans et plus.