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© Photo Lars Magne Hovtun. AFPExercice anti-gaz à bord de la frégate norvégienne « Helge Ingstad », engagée dans l'opération d'évacuation et de démantèlement de l'arsenal chimique syrien.
Le processus de démantèlement de l'arsenal chimique de Damas a pris du retard, mais se poursuit. L'instance chargée de superviser le processus appelle à l'accélérer.

La Syrie a évacué de son territoire près des deux tiers de son arsenal chimique, a annoncé lundi l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), soutenant que Damas doit «augmenter» la fréquence et le volume de ces évacuations. «Le gouvernement syrien a procédé à une treizième livraison de substances chimiques, qui ont été chargées à bord des cargos prévus pour leur transport en dehors de la Syrie», a indiqué l'OIAC dans un communiqué : «cette livraison porte à 65,1% le taux de substances chimiques évacuées de Syrie».

Dans le cadre d'un accord russo-américain de septembre 2013 ayant permis d'éviter des frappes militaires américaines, la Syrie, en proie à une guerre civile depuis trois ans, s'est engagée à détruire son arsenal d'armes chimiques d'ici au 30 juin. Mais ces opérations ont pris du retard et plusieurs dates limites ont été dépassées. La Syrie a notamment évoqué le manque de sécurité et de matériel pour justifier ces retards tandis que les puissances occidentales accusent Damas de volontairement faire traîner le processus.

Damas a notamment déclaré posséder 700 tonnes d'agents chimiques de catégorie 1, les plus dangereux, 500 tonnes d'agents de catégorie 2. Selon l'OIAC, 57,4% des agents chimiques de catégorie 1 ont été évacués. Qualifiant de «positives et indispensables» les dernières évacuations, l'OIAC a soutenu lundi que la fréquence et le volume des évacuations doivent augmenter «afin de s'aligner sur le calendrier prévu». «Il n'y a plus de marge pour aucun délai supplémentaire».

L'accord russo-américain, suivi d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, avait été conclu après une attaque à l'arme chimique ayant fait des centaines de morts à proximité de Damas en août 2013. Le régime et les rebelles se sont rejetés la responsabilité de l'attaque. Une fois les armes chimiques évacuées par le port de Lattaquié, elles sont chargées à bord d'un navire américain qui doit procéder à leur destruction par hydrolyse.