Traduction : Fabio Coelho pour Croah

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Il est l'heure d'admettre que nous vivons dans une fausse économie. De la fumée et des miroirs sont utilisés pour nous faire croire que l'économie est réelle, mais c'est là une savante illusion.


Du côté de l'establishment, on nous vend de l'optimisme sur les « nouveaux projets », et de l'autre, la Réserve fédérale nous étouffe avec ses risques de précipices fiscaux (fiscal cliffs) et son besoin urgent de renflouement.

On voit les gens faire l'aumône pour un travail, et les politiciens le leur promettre, mais les politiciens ne peuvent pas créer d'emplois. On voit des gens camper pour acheter des trucs pendant les fêtes de fin d'année, ce qui indique que l'économie semble être en bonne santé, pour découvrir qu'en fin de compte, tout a été acheté à crédit.

Les médias de masse font de leur mieux pour nous distraire de ce qui se passe réellement. On voit les médias glorifier Kim Kardashian qui est devenue riche en devenant célèbre, et est devenue célèbre parce qu'elle est riche. Elle a fait la couverture du Huffington Post cette semaine parce que son chat est mort. Sans commentaire.

Pendant ce temps, la presse économique fait croire que l'économie, c'est compliqué... et interdit quiconque parle honnêtement de l'économie sur leurs ondes.

Est-ce une surprise que les gens soient en colère et ne comprennent rien à l'économie ?

Bien, les signes qui montrent que nous vivons dans une fausse économie devraient vous aider à dissiper ce brouillard.

1. Faux emplois

Ce n'est pas seulement que les chiffres « officiels » des sans-emploi sont faux, les emplois actuels sont eux-mêmes aussi faux. Posez-vous la question : combien de professions produisent réellement de la valeur ? 80 % des emplois pourraient disparaître demain, que cela n'affecterait pas le moins du monde les besoins essentiels de l'humain ou son bonheur. Oui, dans notre société, nous avons besoin d'argent pour survivre - et le travail offre cet argent - mais cela ne veut pas dire qu'un travail apporte quelque bénéfice à la société. Le point n°2 répond à cette question.

2. Les problèmes créent des emplois, pas des solutions

Nous ne pouvons pas régler les vrais problèmes, car celà détruirait les faux emplois. Nous ne pouvons pas mettre fin aux guerres et rapatrier tout le personnel militaire alors que le taux de chômage est déjà important. Nous ne pouvons pas mettre fin à la guerre contre la drogue, car que ferait-on des agents de la DEA [agence antidrogue américaine, ndt], des gardiens de prison, du système judiciaire, des contrôleurs judiciaires, et du personnel qui travaille dans les mêmes domaines ? Nous ne pouvons pas simplifier le code des impôts car les comptables, les experts agréés, les professeurs de comptabilité, les avocats fiscalistes... tous se retrouveraient sans emploi. Nous ne pouvons pas réduire la bureaucratie ou la rationalisation des soins de santé car les gratte-papiers ne savent pas faire grand-chose d'autre. Nous ne pouvons pas arrêter d'espionner les Américains car cela représente de l'emploi pour des millions de gens. Nous ne pouvons pas restreindre le casino de Wall Street, sans quoi presque tout le monde perdra son emploi. En fin de compte, que se passera-t-il au niveau des emplois universitaires lorsque les gens se rendront compte que faire des études coûte trop cher pour ce que c'est, et qu'ils découvriront qu'ils peuvent recevoir la même éducation sur Internet pour presque rien ? En d'autres termes, nous avons besoin de ces problèmes fabriqués de toutes pièces pour créer de l'emploi factice.

3. L'argent n'a pas de valeur

L'argent est la plus grande illusion de tous les temps. Notre argent est créé avec des taux d'intérêts arbitraires par un monopole privé. C'est une reconnaissance de dette. Cela n'a de valeur que parce qu'une loi le décrète, et sa valeur varie selon les ressources disponibles dans l'économie qui, une fois encore, est contrôlée par un monopole assoiffé de profits. Sa véritable valeur est nulle, car il s'agit seulement de bouts de papier avec de jolis dessins à l'encre dessus. Les seuls choses qui possèdent une réelle valeur pour les humains sont les compétences (le travail), les outils, le matériel, la nourriture et l'eau, ainsi que l'énergie.

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4. La Réserve Fédérale achète désormais 90 % de la dette nationale

En parlant d'argent, la Réserve Fédérale prête de l'argent au gouvernement des États-Unis qui émet des obligations pour couvrir leurs dépenses. Ces obligations sont vendues sur le marché public lors d'enchères, à des investisseurs qui croient en la capacité des États-Unis à produire des biens sur la base de ces obligations. Apparemment, les États-Unis n'intéressent plus les investisseurs, car la Réserve Fédérale achète désormais 90 % des bons du Trésor nouvellement émis. On appelle ça « la monétisation de la dette », c'est-à-dire la monétisation de l'argent. C'est le fonctionnement exact d'une pyramide de Ponzi. Celle-ci sert à conserver des taux d'intérêts artificiellement bas, car ils devraient les relever pour attirer les « investisseurs » étrangers. En termes simples, notre système monétaire dans son ensemble est un tigre de papier, un château de cartes, ou quelque autre métaphore qui vous plaira pour dire que c'est du toc.

5. Comment évaluer la valeur de quelque chose ?

Le mécanisme de découverte du prix, ou le procédé visant à déterminer la valeur d'un actif sur le marché, est devenu si compliqué, que déterminer la valeur authentique de n'importe quoi est devenu presque impossible. Entre les subventions de l'État pour des choses telles que la nourriture, l'essence, l'éducation, le logement, l'assurance ou même les voitures ; les taxes, la réglementation et les lois : la manipulation de la valeur de l'argent et des taux d'intérêts ; les paris de Wall Street sur les marchandises ; quelle est donc la réelle valeur d'un produit ? Par exemple, pourquoi un gramme de marijuana (une herbe qui peut pousser partout) peut-il coûter jusqu'à 500 $ ? Est-ce bien la valeur réelle basée sur le travail et le matériel nécessaires, sur l'offre et la demande ? Bien sûr que non. Sa valeur est augmentée principalement du fait des lois et de la réglementation.

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6. L'échec est récompensé

On sait que l'on vit dans une fausse économie quand l'échec est récompensé et que le succès est pénalisé. On rabat les oreilles des citoyens avec des phrases du style « vous devez vous serrer la ceinture, travailler plus dur, de telle sorte que nous puissions renflouer l'État, les banques, les compagnies d'assurance et même les fabricants d'automobiles qui ont merdé ». Et lorsqu'on redouble d'efforts et que l'on réussit à atteindre ses objectifs, on nous taxe lourdement pour payer indéfiniment ces institutions frauduleuses. Pourtant, cette création infinie d'argent et cette taxation sont à des années-lumières de résoudre le problème à sa racine. La vérité, c'est que le problème vient des solutions proposées par les banques, qui poussent à l'enrichissement de la classe des investisseurs aux dépens de la classe moyenne. Les banquiers internationaux jouent avec l'argent des impôts des citoyens - et l'argent de beaucoup de générations futures - dans une partie de poker mondiale qui est destinée à échouer, de telle sorte qu'ils puissent dépecer les gens de leurs biens. Ils « font tapis », mais leur argent est faux, tandis que nos biens sont mis sur la table pour de vrai.

7. Les entreprises jouissent des mêmes droits que les humains, mais ne subissent pas les mêmes sanctions

Lorsque la Cour Suprême a établi que les entreprises ont droit à la liberté d'expression comme les gens, ce fut l'un des derniers clous enfoncés dans le cercueil de la République. Les pouvoirs d'argent peuvent désormais sans le cacher financer des élections et s'offrir les lois dont ils ont besoin pour opérer en toute impunité. Les entreprises sont peut-être composées d'humains, mais elles ne sont pas sujettes aux mêmes standards d'humanité. Cela a été discuté en profondeur dans l'article « Et si BP était un être humain ? », qui jugeait la firme BP selon les standards communs de moralité et de décence, ainsi que selon les critères généralement acceptés pour définir ce qu'on considère comme de la criminalité, et l'a clairement identifiée comme étant un assassin psychopathe... et immortel. Même chose pour le reste des entreprises prédatrices, les plus flagrantes étant les fournisseurs de la Défense. Et puisque ces sociétés sont désormais étroitement liées à l'État lui-même, qu'en est-il de l'État ? En changeant les définitions, ils tentent de changer la réalité. Mais cela n'en fait tout de même pas la vérité.

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8. Les gens achètent des choses dont ils n'ont pas besoin avec de l'argent qu'ils n'ont pas

Dans une sorte de tourbillon de dettes se déversant vers les abîmes, les dépenses endémiques du gouvernement, sans avoir assez d'actifs pour les compenser, se reflètent dans le comportement du consommateur américain. En dépit de l'inflation, de l'augmentation du taux de chômage et d'un effondrement continu de l'immobilier, il n'a pas cessé d'acheter à crédit.

L'Associated Press a rapporté que rien que pour le mois d'octobre :
« Les américains ont sorti leurs cartes de crédit plus souvent en octobre, et ont emprunté davantage pour aller à l'école et acheter des voitures. Ces augmentations ont mené la dette du consommateur américain à un record absolu. La Réserve Fédérale a publié ce vendredi que les consommateurs ont augmenté leurs emprunts de 14,2 milliards entre septembre et octobre. L'emprunt total est monté à un record de 2,75 trillions de $. Les emprunts dans la catégorie qui couvre les prêts dans l'automobile et aux étudiants ont augmenté de 10,8 milliards de $. Les emprunts via cartes de crédit ont augmenté de 3,4 milliards de $, la deuxième plus grosse augmentation mensuelle lors des cinq derniers mois. »
Ce qui est le plus troublant, c'est le type d'emprunt mis en évidence. Les pires emprunts possibles seraient les investissements à perte tels que les prêts étudiants, les cartes de crédit et les voitures. C'est de la superstition à l'état pur.

9. Les entrepreneurs sont punis

Il est presque devenu impossible de vivre décemment et de façon autonome. L'Amérique est maintenant un pays boursouflé de tracasseries administratives, qui pénalisent sérieusement la création de petites entreprises et criminalise l'indépendance. Le meilleur exemple étant sans doute l'entreprise autonome par excellence : la ferme familiale. À cause de modèles collectivistes comme prévus par « Agenda 21″, des fermes familiales de longue tradition sont en train de fermer et sont remplacées par des « zones protégées ». Dans le cas le plus récent, une ferme ostréicole a été fermée sur base de données scientifiques probablement fausses, qui tendaient à démontrer les impacts économiques et environnementaux néfastes qu'avait cette ferme. C'était du pipeau, et cela a mis fin à une entreprise locale vieille de 80 ans qui attirait 50 000 touristes par an et de l'emploi à plein temps pour 30 habitants du coin. Dans la majorité des cas, ces propriétés volées par les fédéraux finissent entre les mains de promoteurs qui n'ont aucun intérêt à faire vivre l'économie locale réelle. Créer de la dépendance là où il ne devrait pas y en avoir est intrinsèque à toute économie factice. Une vidéo de cinq minutes, consultable ici, décrit bien l'économie américaine, faite d'illusions, et la mort du Rêve américain.

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10. L'esclavagisme ingénieux

Vous pensiez que l'esclavage avait disparu au XIXe siècle ? Détrompez-vous. Les tueurs à gages économiques (les prêteurs) ont asservi par la dette l'ensemble des biens de la nation, des industries entières, l'État, les gouvernements locaux, et presque toutes les habitants de la planète. Et ils ont acheté votre servitude avec de l'argent qu'ils n'ont jamais eu ; ils l'ont simplement créé à partir de rien. Même vous n'avez pas de prêt bancaire à rembourser ou de carte de crédit, vous payez encore la Réserve Fédérale, une institution privée, via l'inflation et les impôts sur le revenu. En tant qu'auteur de Confessions d'un tueur à gages économique, John Perkins dirait : « L'heure est venue pour les banques de prélever leur "kilo de chair" du citoyen moyen avec des impôts plus élevés et moins de services sociaux, et de lui prendre sa retraite : c'est l'heure de l'austérité ». Pour une explication plus détaillée de la façon dont ces tueurs à gages économiques se servent de leur magie noire, vous devriez regarder cette vidéo. Si ce n'est pas encore clair dans votre esprit, lisez cet article sur les 10 signes qui montrent que vous êtes peut-être un esclave (en anglais). Une autre forme d'esclavage, plus ingénieuse, plus évidente cette fois, c'est le travail des prisonniers. Les lois et la réglementation sont spécifiquement créées pour augmenter la population carcérale, ce qui enrichit les entreprises qui les possèdent, tandis que les communautés locales sombrent chaque jour davantage dans la pauvreté et la violence.

Comme l'a si bien dit George Carlin : « On appelle ça le "Rêve américain", car il faut être endormi pour y croire ». Le tableau dépeint serait déjà très noir si ce rêve ne s'étendait qu'à un seul pays, mais nous vivons une mondialisation collective de ce rêve, qui fantasme sur un État qui répondrait au doigt et l'œil. Cependant, dans le monde réel, l'effondrement a bel et bien déjà commencé. Tant que nous ne cesserons pas d'être des esclaves et que nous ne nous rebellons pas contre les 10 points décrits ci-dessus, nous resterons sous l'emprise de cette hallucination. Il y a toutefois des signes encourageants, avec des manifestations à travers le monde, un intérêt grandissant pour les devises alternatives, ainsi que l'émergence d'innombrables solutions créatives dans les pays les plus touchés comme l'Islande, la Grèce ou l'Espagne, qui montrent que les gens commencent à sortir de leur torpeur, se regardent droit dans la glace, et se rendent compte que l'économie du rêve qu'on leur a vendu a été conçue pour les pousser à chercher des solutions dans la mauvaise direction.