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Un traitement mis au point par des chercheurs américains a permis de protéger des singes contre le virus, et ce, après l'apparition des symptômes. Des résultats prometteurs et importants puisque l'infection provoque des flambées épidémiques très graves sur le continent africain.

Ebola est l'un des virus les plus dangereux pour l'homme. Selon les épidémies, de 25% à 90% des personnes infectées ont succombé à cette fièvre hémorragique. Il n'existe ni médicament spécifique ni vaccin à ce jour. D'où l'intérêt du traitement expérimental élaboré par des scientifiques américains et testé sur des singes, à différents stades de l'infection.

Selon leurs travaux, les primates à qui ce traitement a été administré 1 heure après avoir été exposés au virus, ont tous été protégés. Pour ceux qui l'ont reçu 2 jours après avoir été infectés, ils étaient 2/3 à être protégés. Enfin, 43% des animaux qui en ont bénéficié 4 à 5 jours après l'infection ont été guéris, alors que les symptômes étaient déjà apparus.

« Cette étude est originale car les chercheurs ont infecté des singes et ont attendu que les animaux soient en phase de maladie pour leur donner le traitement », explique Noël Tordo, chercheur à l'Institut Pasteur, et responsable du centre de référence sur les fièvres hémorragiques.

Un traitement composé de plants de tabac

Ce traitement est un cocktail de trois anticorps, produits dans des plants de tabac. « Cela permet à l'équipe de produire des quantités importantes et probablement à terme [de produire] moins cher », commente Noël Tordo.

Ces trois anticorps sont capables de reconnaître les cellules infectées et de déclencher une réaction du système immunitaire pour les détruire. D'ordinaire, ce système de défense naturel de l'organisme parvient peu, ou mal, à lutter contre Ebola, il serait en quelque sorte submergé par le virus qui se multiplie très rapidement.

Sur les sept singes infectés, trois ont survécu. Ces résultats sont encourageants donc. Mais reste à les confirmer par d'autres études chez l'animal puis à tester ce nouveau traitement chez l'Homme.